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À La Une - Egypte

Le décret de Morsi inchangé après sa réunion avec les juges

Le tribunal administratif d’Égypte examinera le 4 décembre une demande d'annulation de la "déclaration constitutionnelle" élargissant les prérogatives du président.

Le président égyptien Mohamed Morsi lors d'un discours devant ses partisans au Caire le 23 novembre 2012.

Le président islamiste égyptien Mohamed Morsi maintient inchangé un décret controversé élargissant ses pouvoirs, a déclaré lundi son porte-parole, après une réunion du chef d'Etat avec le Conseil suprême de la justice pour chercher à sortir de la plus grave crise depuis son élection.

Il "n'y a pas de changement dans la déclaration constitutionelle", a déclaré Yasser Ali devant les journalistes, indiquant cependant que le président avait précisé aux juges que les décisions irrévocables concernaient uniquement des questions liées "à ses pouvoirs souverains". M. Morsi a aussi selon lui réaffirmé le caractère temporaire du décret.

 

Avant le début de la rencontre entre M. Morsi et le Conseil suprême de la justice, une cour administrative du Caire a annoncé qu'elle allait examiner le 4 décembre des demandes d'annulation du décret renforçant les pouvoirs du président. Cette procédure défie les dispositions mêmes du décret présidentiel, qui interdit tout examen en justice des décisions du chef de l'Etat.

 

Le décret présidentiel permet également à M. Morsi -qui cumule déjà pouvoirs exécutif et législatif- de prendre toute disposition qu'il jugerait nécessaire pour "la défense de la révolution", une formulation vague qui, pour ses adversaires, ouvre la voie à une dérive dictatoriale.

 

M. Morsi a aussi décidé que la Haute cour constitutionnelle ne pouvait plus examiner les recours contre la commission chargée de rédiger la future Constitution, déposés par de nombreux opposants dénonçant cette commission dominée par les islamistes.

 

L'une des figures du camp laïque et libéral, Mohammed ElBaradei, a exigé une nouvelle fois lundi le "retrait pur et simple" de ces mesures. "Nous sommes face à un président qui impose une dictature", a-t-il insisté dans un entretien au journal indépendant al-Masry al-Youm.

 

Dans le même temps, partisans et adversaires du chef de l'Etat islamiste poursuivent leurs rassemblements dans la rue, avec des manifestations concurrentes prévues mardi à travers le pays, déjà secoué par des troubles qui ont fait deux morts depuis plusieurs jours.

 

Place Tahrir au Caire, où un village de tentes est érigé depuis vendredi pour demander le retrait des mesures présidentielles, une banderole affirme "Interdit aux Frères musulmans", la formation islamiste dont est issu M. Morsi.

 

Aujourd'hui, les deux camps ont enterré leurs morts. Les partisans du président ont participé aux obsèques d'un jeune islamiste tué la veille dans des heurts à Damanhour, dans le delta du Nil. Les anti-Morsi se sont, de leur côté, rassemblés dans une mosquée de la place Tahrir pour les funérailles d'un militant mort dans la nuit de blessures reçues la semaine dernière.

Selon le ministre de la Santé, 444 personnes au total ont été blessées dans les affrontements des derniers jours.


Dimanche, le président était déjà intervenu pour répéter que ses pouvoirs exceptionnels étaient "temporaires" et cesseraient avec l'adoption d'une nouvelle Constitution, qui doit être rédigée d'ici la mi-février et soumise à référendum, et l'élection dans la foulée d'une nouvelle Assemblée.

Ses partisans soulignent que ces pouvoirs doivent lui permettre de mettre en oeuvre les réformes politiques, sociales et économiques indispensables pour réaliser les promesses portées par le soulèvement anti-Moubarak et abréger une période de transition jugée trop longue et chaotique.

 

La Bourse du Caire, qui avait perdu 9,6% dimanche, a repris des couleurs lundi avec une progression de 2,6% en clôture.

 

L'Allemagne a exprimé lundi son "inquiétude" et souhaité que l'Egypte tienne le cap d'une évolution "démocratique". Les Etats-Unis et l'Union européenne notamment ont également exprimé des préoccupations similaires ces derniers jours.

Le président islamiste égyptien Mohamed Morsi maintient inchangé un décret controversé élargissant ses pouvoirs, a déclaré lundi son porte-parole, après une réunion du chef d'Etat avec le Conseil suprême de la justice pour chercher à sortir de la plus grave crise depuis son élection.Il "n'y a pas de changement dans la déclaration constitutionelle", a déclaré Yasser Ali...

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