Le Vatican "observateur" d'un centre interreligieux cofondé par l'Arabie saoudite

Le Saint-Siège a adhéré comme "observateur fondateur" au "Centre pour le dialogue interreligieux et interculturel Roi Abdullah Bin Abdulaziz", initiative de l'Arabie saoudite, de l'Autriche et de l'Espagne, inauguré lundi prochain à Vienne, a indiqué vendredi le Vatican.

Le nouveau centre ne se présente pas comme institution propre à l'Arabie saoudite mais comme organisation indépendante reconnue par les Nations unies, établie par trois Etats dont deux sont de tradition chrétienne, a expliqué le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, dans un communiqué.

Il s'agit, a-t-il plaidé, d'une "occasion importante pour présenter dans une instance de haut niveau culturel et international le point de vue de l'Eglise sur le dialogue, la personne humaine et sa vocation, l'éthique et la religion, les relations sociales, la justice et la paix".

Le Saint-Siège "ne manquera pas d'exprimer ses préoccupations quant au respect authentique des droits fondamentaux des chrétiens dans des pays à majorité musulmane", a ajouté le père jésuite, en réponse aux objections qui s'expriment déjà face à cette initiative.

Le Vatican s'inquiète fortement, rappelle-t-on, de l'absence totale de droits pour les chrétiens dans les monarchies du Golfe.

En octobre 2011, le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avait assisté à la signature de l'accord sur ce centre.

Son conseil pontifical multiplie les initiatives pour aplanir les incompréhensions nombreuses entre musulmans et chrétiens et dialoguer avec les différentes composantes de l'islam dans un contexte international tendu.

Cette semaine, Mgr Tauran a ainsi accueilli un colloque interreligieux rassemblant des experts de haut niveau, catholiques et chiites iraniens. Le dialogue théologique avec le chiisme iranien est jugé fructueux.

L'Iranien Mohammad Bagher Korramshad dirigeait la délégation du "Centre pour le dialogue interreligieux" de "l'Organisation pour les relations et la culture islamiques" (ICRO).

Les deux parties ont exprimé leurs préoccupations "communes" sur "la crise économique, l'environnement, l'affaiblissement de la famille comme institution de base de la société, et les menaces à la paix mondiale".

Elles ont dit leur désir d'"approfondissement de la compréhension de la pensée de l'autre".

Les participants à ce colloque ont été reçus par Benoît XVI. Une prochaine rencontre est prévue à Téhéran dans deux ans.