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Moyen Orient et Monde - Reportage

À Gaza, le Hamas montre deux visages

Accusés de collaboration avec l’ennemi, six Palestiniens ont été sommairement exécutés par des hommes armés.

Après une visite de condoléances à la famille Dallou, dont au moins huit membres ont péri dans un raid le 18 novembre, le Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh et les ministres des Affaires étrangères turc, égyptien et saoudien ont visité le principal hôpital de Gaza, al-Chifa. Ahmad Zakot/Reuters

Un cortège macabre ouvert par des motards sème l’effroi dans Gaza. Une voiture traîne le cadavre d’un homme exécuté pour « collaboration » avec Israël, à quelques rues d’une délégation diplomatique, illustrant les deux facettes du Hamas. Déterminé à briser le boycottage international maintenu malgré sa victoire aux élections législatives de 2006, le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, capitalise sur les visites de marque qui se succèdent depuis le début de l’opération israélienne, dont celle du Premier ministre égyptien Hicham Qandil.
Au son des klaxons de célébration, le corps du jeune homme, en maillot de corps et les pieds nus, attaché par le pare-chocs arrière, est paradé dans le quartier de Nasser. Six Palestiniens en tout ont été sommairement exécutés mardi par des hommes armés qui les ont poussés à l’extérieur d’un minibus et les ont abattus sans sortir du véhicule à un carrefour tout proche, ont indiqué des habitants sous le couvert de l’anonymat. Un autre d’entre eux a été traîné par une moto dans les rues. À leurs dépouilles étaient accrochés des messages signés par la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, revendiquant « l’exécution des traîtres et criminels », identifiés par leur nom et leurs diverses localités, à travers la bande de Gaza, ont précisé ces témoins. Ils ont été tués « pour avoir livré à l’ennemi des informations sur les capacités et les groupes de la résistance et les déplacements de ses combattants », selon le texte.
Juste à côté se trouve la maison de la famille Dallou, dont au moins huit membres ont péri dans un raid le 18 novembre, où une foule compacte attend la délégation conduite par le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, accompagnée par le chef de gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Peu avant leur arrivée, le carrefour où s’est déroulée l’exécution a été lavé à grande eau, selon des témoins. « Voici le Premier ministre palestinien légitime Ismaïl Haniyeh », proclame par haut-parleur un porte-parole du Hamas, qui énumère à plaisir les noms des illustres visiteurs, dont le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et ses homologues égyptien et saoudien, à l’adresse de l’assistance, massée dans l’étroite ruelle pour les accueillir. « Voici le Premier ministre rejeté par Israël et les États-Unis », insiste-t-il triomphalement, tandis que, conduits par M. Haniyeh, les chefs de la diplomatie se fraient un chemin dans la cohue, sous le regard inquiet de leurs diverses escortes.
Acclamés, pressés de toutes parts, ils avancent péniblement jusqu’aux proches de la famille, alignés sur une rangée de chaises devant les ruines de la maison rasée, pour leur présenter leurs condoléances. Sous le dais de la tente de deuil dressée en haut de la ruelle, les curieux se juchent sur les chaises pour mieux apercevoir leurs hôtes. La délégation repart ensuite pour le principal hôpital de Gaza, al-Chifa, où elle est accueillie dans le même tumulte. Là même où, plus discrètement, les corps des six « collaborateurs » présumés ont été amenés à la morgue.
© AFP
Un cortège macabre ouvert par des motards sème l’effroi dans Gaza. Une voiture traîne le cadavre d’un homme exécuté pour « collaboration » avec Israël, à quelques rues d’une délégation diplomatique, illustrant les deux facettes du Hamas. Déterminé à briser le boycottage international maintenu malgré sa victoire aux élections législatives de 2006, le mouvement islamiste,...
commentaires (5)

Le barbu enterré vient de "se féliciter de la nouvelle victoire contre Israël" ! J'ai vraiment du mal à croire que certains Libanais soi-disant intelligents peuvent encore se laisser berner et embobiner par de tels irresponsables, sources intarissables des plus grosses conneries jamais entendues.

Robert Malek

15 h 04, le 23 novembre 2012

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Commentaires (5)

  • Le barbu enterré vient de "se féliciter de la nouvelle victoire contre Israël" ! J'ai vraiment du mal à croire que certains Libanais soi-disant intelligents peuvent encore se laisser berner et embobiner par de tels irresponsables, sources intarissables des plus grosses conneries jamais entendues.

    Robert Malek

    15 h 04, le 23 novembre 2012

  • En effet, Deux visages, Oui : L'un FANATIQUE, et de l'autre un aussi INTÉGRISTE.....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 07, le 23 novembre 2012

  • On avait quelqu'un à Tripoli que les gamins appelaient SKANDAR ABOU RASSÈN...

    SAKR LEBNAN

    14 h 04, le 22 novembre 2012

  • Tout le bénef qu'ils auront récolté sera redevable à la force des résistances, faut pas qu'ils l'oublient. Abou mazen n'aura rien obtenu si ça n'avait pas été chèrement défendu par le Hamas, et si les sio veulent faire la part belle à l'Egypte, qu'à cela ne tienne, il suffira que les sio s'exécutent, pour un futur état palestinien.

    Jaber Kamel

    11 h 26, le 22 novembre 2012

  • L'histoire s'écrit par ceux qui ont gagné, disait un officiel raciste, les collabos n'ont que le sort qu'ils méritent, l'urgence fait qu'on a pas le temps de vérifier. Mais que va faire Gaza de sa victoire ? va t elle se contenter de se reconstruire et attendre que le régime raciste vienne ensuite tout détruire ? Ou bien va t elle se réarmer et chercher à avoir ce coup d'avance qu'elle a eu lors de cette lâche agression ? je lui conseillerait de suivre l'exemple du hezb, dissuader et se reconstruire.

    Jaber Kamel

    10 h 57, le 22 novembre 2012

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