« Un jour sans fin » (Groundhog Day)

Lorsque Harold Ramis tourne Groundhog Day en 1993, il est loin de savoir que ce film allait devenir une référence culturelle dans le 7e art. Bill Murray y interprète ce présentateur de météo pris en otage dans le cercle temporel qu’il ne parvient pas à briser. Prisonnier du temps, il revivra à chaque matin le même jour et effectuera les mêmes gestes.
Ceci est un film. Mais reproduit dans la réalité, il semble très bien s’appliquer à la situation libanaise et in extenso à celle de la région. Depuis des années, ce pays d’encens et de miel se réveille avec les mêmes paroles diffusées par les médias comme intro de la journée et s’endort également au son des mêmes expressions.
Ainsi, comme météo, permuter un beau soleil, des nuages ou une pluie, on parle de turbulences non climatiques, mais plus réelles. Ce serait aujourd’hui une petite explosion par-ci, demain un assassinat par-là et le surlendemain une petite guerre à se mettre sous les dents. On reprend les mêmes acteurs et le même scénario et on recommence. Allez, changez de décor, faites un long travelling, remplacez la musique et coupez au montage. Battez les cartes. Mélangez-les bien afin que les pics s’unissent aux carreaux et les trèfles aux cœurs. Suffit les « rien ne va plus ». Faites vos jeux pour que tout aille mieux. Il suffit d’un... d’un petit rien. Il suffit de briser les chaînes du temps pour ne pas sombrer dans la monotonie des gestes répétitifs, identiques.
Rajustez vos réveille-matins, qu’ils sonnent tous à la même heure et que les aiguilles d’une montre soient en parfaite harmonie. Soyons sur le même fuseau horaire.
Brisons enfin la malédiction du déjà-vu, du déjà vécu et ouvrons nos bras pour embrasser des jours nouveaux.