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Diaspora

Américano-Afghan et... ami du Liban

Lorsque l’un de nos objectifs est de travailler pour le Liban, des rencontres impromptues surviennent au cours de nos multiples voyages, nous tombant du ciel. Ce fut le cas mercredi dernier, à 10 000 mètres d’altitude, au-dessus des côtes américaines.
Trois jours plus tôt, Beyrouth avait vibré sous les pas de milliers de coureurs de toutes origines participant au marathon de Beyrouth, pour la cause des habitants sinistrés d’Achrafieh, et très rapidement dans l’après-midi, notre image internationale avait été ternie, comme à l’accoutumée, par de nouveaux combats locaux, cette fois-ci à Saïda, enterrant la joie du matin.
Serrés dans le couloir de l’avion de ligne effectuant la liaison Paris-New York, nous emmenant participer à la convention de l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM), à Staten Island, qui s’est tenue les 16 et 17 novembre, un échange de mots aimables a lieu avec le steward et l’hôtesse américains, d’origines, respectivement, afghane et indienne. Il est question de l’ouragan Sandy qui a ravagé le 29 octobre, dix jours après l’attentat d’Achrafieh, une partie de la côte est des États-Unis, notamment la région de New York qui a été très touchée, des dizaines d’habitants ayant trouvé refuge dans l’hôtel où nous nous rendons.
Soudain, le steward sursaute lorsque je lui annonce que je viens de Beyrouth. Très distingué, il fait partie de la nouvelle communauté afghane de San Francisco, et commence à me citer avec un serrement au cœur les noms des jolies villes du Liban. Nous entamons une conversation sur la situation qui prévaut au Proche-Orient : de l’Afghanistan à la Syrie en passant par la Palestine et l’Iran, nous évoquons les souffrances des peuples de la région, otages des enjeux internationaux.
Une fois la conversation bien engagée, je reviens sur le début et lui demande comment il se fait qu’il connaisse si bien le Liban. Et c’est à mon tour d’être étonné en entendant sa réponse : « La femme de mon oncle est libanaise, elle est d’Achrafieh. » La discussion a continué sur un ton amical et amusé. Notre ami poursuit : « Mon oncle et ma tante ont quitté le Liban en 1976, puis y sont revenus en 1990 pour dix ans, et maintenant ils sont installés à Londres. Je suis très attaché à ma tante pour laquelle j’ai beaucoup de respect. Elle est de la famille Younès. Elle m’a donné à lire des livres de Gebran et des poèmes d’Adonis. J’adore sa cuisine et son café turc, que peu de gens savent bien faire. »
L’avion étant près d’atterrir, je reviens à ma place pour raconter mon histoire à ma femme, fier d’avoir découvert en pays lointain un nouvel ami si proche, qui nous dit au revoir avec cette phrase : « Je vais essayer de me joindre à votre convention, vous savez... mon âme est libanaise. »
Lorsque l’un de nos objectifs est de travailler pour le Liban, des rencontres impromptues surviennent au cours de nos multiples voyages, nous tombant du ciel. Ce fut le cas mercredi dernier, à 10 000 mètres d’altitude, au-dessus des côtes américaines. Trois jours plus tôt, Beyrouth avait vibré sous les pas de milliers de coureurs de toutes origines participant au marathon de...