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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Joe Kodeih, « l’attachiant ! »

Joe Kodeih n’est pas un raconteur de blagues, il raconte des histoires et ses personnages sont pathétiques : ils sont lâches, hypocrites, menteurs, ils trompent leurs femmes, à l’image de Nounou qui trompe son épouse bien en chair avec la svelte Svetlana, et pourtant on les aime. Et ce sont ces tranches de vie « attachiantes » captées par Joe Kodeih que les Libanais de Paris sont venus voir en grand nombre, à la Maison des cultures du monde.
Sur scène, cet homme de théâtre a supprimé le quatrième mur – cet écran imaginaire qui sépare l’acteur du spectateur – en s’adressant directement au public avec sa voix grave et chaleureuse. Quand il parle de l’infirmière scolaire, Cathy, qui, pour tous les maux du corps et du cœur, prescrit le même remède, les spectateurs, avant même qu’il ne termine sa phrase, devinent et crient, tous, comme des écoliers indisciplinés dans un bus scolaire « Sucre et Menthe »... Et ce n’est pas parce qu’il nous parle que les textes de Joe Kodeih ne sont pas finement ciselés. Il nous sert un libanais dialectal plein de poésie et de jeux de mots sur une scène épurée, sans jamais tomber dans la vulgarité. Mais peut-on faire rire sans gratter là où ça fait mal, donc être provocateur ? Sa réponse est claire : « Je ne recherche pas la provocation en écrivant mes textes ni en les jouant en tant qu’acteur, je veux qu’en sortant de là, les spectateurs se retrouvent dans ces personnages qui les font rire. »
À peine arrivé à Paris, Beyrouth lui manque déjà, son soleil riant, son énergie que rien ne voile et ses habitants qui animent la ville. Avant de monter sur scène, il me parle du Liban d’hier et d’aujourd’hui et évoque avec beaucoup de tendresse le souvenir du regretté Hanna Mitri, « le meilleur glacier du Liban, installé à Achrafieh ». Il se rappelle du caractère rude et sans concession de ce grand monsieur, qui ne supportait pas que les clients touchent à son réfrigérateur... C’est ce quotidien presque banal qui nourrit sa vie d’auteur et d’interprète, il creuse pour trouver des situations intemporelles et donner sur scène une émotion aux spectateurs.
Il parle très peu de la vie politique libanaise, pour ne pas dire jamais : « Les hommes politiques, tous bords confondus, se ridiculisent tout seuls, il n’y a pas besoin de les mettre en scène. » D’après son metteur en scène, Jalal Khoury, « ça a beau être léger, le spectacle de Joe est un document sociologique » et pour la forme, il trouve Joe remarquable lorsqu’il s’échauffe sur scène, « mais il ne m’écoute pas, il n’écoute que sa mère ! » Une mère « attachiante » qui cherche à caser Joe sur scène...
Avec Joe Kodeih, notre cerveau ne fond pas, nos neurones activent nos zygomatiques et quand on sort de son spectacle, on a une seule envie : prendre un aller simple pour Beyrouth.
Joe Kodeih n’est pas un raconteur de blagues, il raconte des histoires et ses personnages sont pathétiques : ils sont lâches, hypocrites, menteurs, ils trompent leurs femmes, à l’image de Nounou qui trompe son épouse bien en chair avec la svelte Svetlana, et pourtant on les aime. Et ce sont ces tranches de vie « attachiantes » captées par Joe Kodeih que les Libanais de Paris sont...
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