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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

L’opposition syrienne unie en quête de reconnaissance internationale

Le Golfe reconnaît la nouvelle entité ; l’accord de Doha salué par les Occidentaux.

L’aviation syrienne s’est acharnée hier sur Rass al-Aïn, une ville proche de la frontière turque dans le nord-est kurde de la Syrie. Murad Sezer/Reuters

L’opposition syrienne, parvenue à s’unir pour présenter une alternative crédible au régime de Bachar el-Assad, a été reconnue hier comme « le représentant légitime du peuple syrien » par les pays du Golfe qui poussaient à la création de cette coalition. Cette nouvelle entité, annoncée dans la nuit de dimanche à lundi après une réunion de quatre jours à Doha et d’intenses pressions internationales, a également été saluée par les Occidentaux, tandis que son chef, Ahmad Moaz al-Khatib, était à la Ligue arabe au Caire, pour tenter d’obtenir une reconnaissance des pays de cette organisation.


Premiers pays à reconnaître la nouvelle « Coalition nationale syrienne des forces de l’opposition et de la révolution », les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG – Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Émirats arabes unis, Bahreïn et Oman) ont exprimé « l’espoir que cette (entité) soit un pas en avant vers un rapide transfert du pouvoir ». Washington a estimé de son côté qu’elle ouvrait « la voie à la fin du régime sanglant d’Assad », lui promettant son soutien, tandis que Paris s’engageait à œuvrer pour sa reconnaissance internationale. Londres y a vu une structure capable d’assurer une transition politique.

 

De son côté, Moscou, grand allié de Damas, l’a appelée à privilégier le dialogue avec M. Assad, une option déjà rejetée par les opposants qui posent comme condition sine qua non le départ du chef d’État. « Le critère le plus important pour nous reste la volonté des participants d’une telle alliance à agir sur la base d’un règlement pacifique du conflit, par les Syriens eux-mêmes, sans intervention étrangère, par la voie du dialogue et des négociations », a ainsi déclaré le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch.


Pour l’analyste Salman Shaikh, directeur du Brookings Doha Center, « l’unification de l’opposition est certainement un pas important (...) si cette nouvelle coalition prouve sa crédibilité, cela va sûrement raccourcir les jours du régime ». Signe visible de sa volonté d’élargissement, notamment aux opposants de l’intérieur de la Syrie, la coalition s’est choisi pour vice-présidents l’ancien député Riad Seif et la militante Souheir al-Atassi, icône du « mouvement révolutionnaire » actif sur le terrain. Mais après avoir rassemblé l’opposition politique, il lui faut désormais « imposer son autorité au large éventail de formations militaires combattant le régime, qu’elle ne contrôle pas », souligne Yezid Sayigh, analyste au Carnegie Middle East Center.

 

(Lire aussi : Le Liban se distancie sagement de la nouvelle coalition nationale syrienne)

De l’argent et des armes
De fait, cheikh Khatib a estimé qu’il revenait « désormais à la communauté internationale d’honorer ses engagements » envers les Syriens, tandis que Georges Sabra, chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la coalition, a affirmé qu’ils n’avaient « pas seulement besoin d’argent et de pain » mais « d’armes pour (se) défendre ». Riad Seif, initiateur du plan d’unification, a pour sa part fait état de promesses à l’opposition de lui fournir un soutien matériel, affirmant s’attendre à « la libération, dans les semaines qui viennent, du Nord de la Syrie ». « Ils vont recevoir des sommes importantes d’argent, surtout des pays du Golfe, et obtenir des armes de certains pays, mais pas des États-Unis », a encore expliqué l’analyste Salman Sheikh. Et même si l’opposition ne reçoit pas directement des armes, elle pourra désormais en acheter, a affirmé Khaled al-Attiya, ministre d’État qatari pour les Affaires étrangères, qui a parrainé les négociations. « Lorsqu’ils auront obtenu une légitimité internationale, ils pourront conclure les contrats qu’ils voudront et obtenir des armes », a-t-il ainsi souligné.

 

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