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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Israël redoute une possible « vengeance » d’Obama

Les analystes israéliens s’interrogent sur le « prix » que Barack Obama pourrait faire payer à Benjamin Netanyahu à un peu plus de deux mois d’un scrutin crucial. Jason Reed/Baz Ratner/Reuters

Le gouvernement israélien se retrouvait hier sur la défensive, l’opposition et les commentateurs évoquant l’hypothèse d’une « vengeance » de Barack Obama en raison des sympathies affichées par Benjamin Netanyahu en faveur du candidat républicain perdant Mitt Romney.


Le ministre des Finances Youval Steinitz, un proche de M. Netanyahu, a tenté de réfuter les accusations d’ingérence du Premier ministre israélien dans la campagne présidentielle américaine. « Nous ne nous sommes pas immiscés dans les élections américaines, nous avons été très prudents », a ainsi affirmé M. Steinitz à la radio publique. « Ceux qui colportent de fausses informations sur une intervention israélienne dans le scrutin portent atteinte aux intérêts d’Israël », a-t-il accusé, en visant notamment l’ancien Premier ministre Ehud Olmert. Ce dernier, qui envisage un retour en politique pour les élections législatives du 22 janvier, a estimé qu’en prenant parti, M. Netanyahu a « violé les règles de base qui régissent les relations entre États », selon des propos tenus devant la communauté juive de New York. La dirigeante du Meretz, un parti d’opposition de gauche, Zehava Galon, a renchéri en fustigeant « l’intervention grossière de Benjamin Netanyahu dans les élections américaines », parlant d’un « pari irresponsable ».


M. Netanyahu, cité par la radio, a dû s’expliquer : « Certaines voix parmi nous tentent de provoquer un conflit avec les États-Unis, mais elles n’y parviendront pas. Je continuerai à travailler étroitement avec le président Obama pour défendre les intérêts d’Israël », a-t-il assuré. MM. Netanyahu et Romney, des conservateurs libéraux, partagent des affinités idéologiques encore renforcées par l’appartenance du républicain à l’Église mormone, traditionnel soutien de la droite nationaliste israélienne.


L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Dan Shapiro, s’est efforcé d’apaiser la polémique en qualifiant de « ridicule » l’idée d’un « désir de vengeance » du président réélu. Les analystes israéliens s’interrogent néanmoins sur le « prix » que Barack Obama pourrait faire payer à M. Netanyahu à un peu plus de deux mois d’un scrutin crucial. « Netanyahu a parié et nous allons payer », résume ainsi le tabloïd Yediot Aharonot. Même son de cloche à gauche, au Haaretz : « Obama a maintenant quatre ans pour régler ses comptes avec Netanyahu, pour le soutien ouvert à Mitt Romney, pour ses dépréciations (d’Obama) devant le Congrès, pour le gel des négociations avec les Palestiniens, pour la colonisation et pour avoir tenté de lui faire la leçon sur le dossier iranien. »


Le premier test de l’humeur entre l’Américain et l’Israélien pourrait avoir lieu très prochainement, à l’occasion de la demande de rehaussement du statut de la Palestine au rang d’État non membre à l’ONU. Le deuxième test devrait porter sur le programme nucléaire iranien controversé. Selon plusieurs commentateurs, Barack Obama pourrait tenter de négocier un accord avec Téhéran sans fixer de limite de temps.

 

 

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