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À La Une - justice

La Turquie juge l'assaut israélien sur le Mavi Marmara

Un "procès-spectacle", dénonce Israël en colère.

Des centaines de manifestants réunis, le 6 novembre 2012, devant le tribunal à Istanbul où le procès de quatre anciens chefs de l'armée israélienne accusés d'avoir ordonné l'assaut meurtrier contre le navire turc d'aide humanitaire à destination de Gaza a débuté. AFP PHOTO/BULENT KILIC

Le procès de quatre anciens chefs de l'armée israélienne accusés d'avoir ordonné un assaut meurtrier contre un navire turc d'aide humanitaire à destination de Gaza a débuté mardi à Istanbul en l'absence des accusés.

 

Les poursuites portent sur l'assaut donné le 31 mai 2010 dans les eaux internationales par des commandos israéliens au Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille d'aide humanitaire qui tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien.
L'acte d'accusation reproche aux soldats israéliens d'avoir fait un usage disproportionné de la force contre les militants turcs, notamment d'avoir "mitraillé des gens qui brandissaient des fourchettes, des cuillères ou des hampes de drapeau".


Le ministère public turc a ainsi requis la prison à vie contre l'ex-chef d'état-major de l'armée israélienne, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l'aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l'ex-chef des services secrets Amos Yadlin, pour leur implication supposée dans l'assaut contre le Mavi Marmara, au cours duquel avaient péri neuf ressortissants turcs.

Les quatre hommes, aujourd'hui à la retraite, sont inculpés en tant que "commanditaires de meurtres avec brutalité ou actes de cruauté". 


Mais en l'absence des accusés, le procès devrait rester symbolique, d'autant qu'Israël a exclu d'extrader ses militaires et rejeté les poursuites dont ils font l'objet.
A l'ouverture du procès, le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé un "procès-spectacle". "Ca n'a rien à voir avec le droit et la justice", a affirmé à l'AFP Yigal Palmor, le porte-parole du ministère.
"Les prétendus accusés n'ont pas reçu notification ou été informés d'aucune façon qu'ils allaient faire l'objet de poursuites ou de la nature des accusations. On ne leur a même pas accordé une chance symbolique d'avoir une représentation légale", a ajouté M. Palmor.
Les accusés étaient représentés à l'audience par des avocats turcs commis d'office.


A l'ouverture des débats, le président du tribunal a constaté que l'assignation à comparaître émise par ses services n'était pas parvenue aux accusés, puis a entamé l'identification des victimes supposées de l'assaut.
Près de 500 personnes, dont une cinquantaine d'étrangers, ont demandé à se constituer partie civile et devaient être entendues une à une par la cour, a indiqué une de leurs représentantes, Me Gülden Sönmez. Le procès pourrait ainsi durer des mois avant un verdict.


Des avocats ont réclamé l'arrestation des officiers israéliens mis en cause. "Nous attendons de la cour qu'elle émette un mandat d'arrêt parce que les crimes sont très graves, et nous voulons aussi une intervention d'Interpol", a ainsi déclaré Me Resat Petek.
Un autre défenseur de parties civiles se faisait cependant peu d'illusions. "Nous savons qu'Israël ne va jamais remettre ses commandants à la Turquie s'ils sont reconnus coupables", a déclaré Me Mustafa Yaman. "Il aurait fallu les juger devant des tribunaux internationaux, comme l'ont été les criminels de guerre serbes".
 

 "Allah est grand!" et "Maudit soit Israël"
L'audience a été l'occasion pour des centaines de manifestants réunis devant le tribunal de conspuer Israël et de réclamer justice.
"Allah est grand!" et "Maudit soit Israël", a scandé la foule, qui a déployé un grand drapeau turc et agité de nombreux drapeaux palestiniens. "L'Israël en jugement", pouvait-on lire sur deux grands ballons gonflables flottant au-dessus de l'esplanade.


"Pour l'instant, nous jugeons simplement quatre commandants, mais il peut y avoir une extension politique", a affirmé Hüseyin Oruç, le vice-président de l'ONG humanitaire islamique IHH, qui avait affrété le Mavi Marmara.

"C'est très important d'être là, quand pour la première fois des preuves vont être présentées à un tribunal concernant ce que je considère comme des crimes d'Israël", a déclaré Ann Wright, officier à la retraite de l'armée américaine, qui avait participé à la flottille pour Gaza sur le navire Challenger-1.


En septembre 2011, le rapport Palmer de l'ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.
Cette affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés. Ankara a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique dans l'Etat hébreu, suspendu la coopération militaire, et a expulsé l'ambassadeur d'Israël.

Le procès de quatre anciens chefs de l'armée israélienne accusés d'avoir ordonné un assaut meurtrier contre un navire turc d'aide humanitaire à destination de Gaza a débuté mardi à Istanbul en l'absence des accusés.
 
Les poursuites portent sur l'assaut donné le 31 mai 2010 dans les eaux internationales par des commandos israéliens au Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille...

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