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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Dans les coulisses de l’Opéra Garnier

L’Opéra Garnier est sans doute le plus célèbre opéra du monde. Je me suis faufilée dans les coulisses de ce lieu mythique, là où l’on ne va jamais : dans les ateliers costumes du palais Garnier. Ils sont 37 à travailler dans les ateliers Flou, Tailleur, Modiste et Décoration. Avec un savoir-faire particulier, ils créent des costumes à la fois esthétiques et pratiques que l’on ne verra que sur scène.
Commençons par l’atelier Décoration. Dans cette grande pièce avec mezzanine, Bernard Connan, chef décorateur, et sa collègue Valérie ont de l’espace pour teindre, peindre, patiner les textiles, fabriquer les masques et les accessoires. Bernard Connan me fait remarquer que « les métiers d’art sont avant tout des métiers de transmission »... Ils s’apprennent sur le tas. Dans le coin teinturerie, prône une grande marmite. On y cuisine les tissus ! Sur les murs, chaque danseur à son pot de peinture avec sa couleur de chaussons pour chaque ballet... Et sur la blouse tachetée du chef, on pourrait lire l’histoire de l’Opéra de Paris... Valérie court tout le temps après ses gants. Elle répète le même geste depuis des heures, et tente de réaliser une teinture rose. Elle n’utilise que les pigments des trois couloirs primaires. Près de sa marmite, Il n’y a pas de recette pour obtenir la couleur recherchée, elle fait son mélange petit à petit... Pas de dose précise, « on peut passer un temps fou sur une couleur ».
Dans le placard le plus reculé de l’atelier décoration, se cachent les vestiges de l’opéra. Une véritable brocante avec ses masques imposants, ses tiares cassées et ses vieux bijoux : certains ont l’âge de l’opéra et datent du XIXe siècle. Ces objets sont le patrimoine du répertoire classique. Bernard est « soucieux de retrouver l’esthétique de chaque époque dans ses créations ». Sur les murs une étagère accueille les pierres, les perles, et autres ornements de décoration. Ils serviront à la restauration des coiffes, comme ici la tiare de la Belle au Bois dormant. En plus du confort de la coiffe, la particularité de son travail est de faire des bijoux qui se voient à distance... Son travail prend tout son sens dans le rendu sur scène. Costumier est un métier de savoir-faire mais aussi un métier qui se transmet. Dans les ateliers Tailleur sont réalisés les costumes masculins. Chaque pièce est faite à la main et sur mesure. Le geste doit être précis, car les matières utilisées sont rigides. Pas de retouche possible avec le cuir et le port du dé à coudre est indispensable.
Que fait-on dans l’atelier Flou du palais Garnier ? Anne-Marie, chef d’atelier, et ses couturières, préparent tutus et corsets d’une nouvelle distribution. Un costume, c’est d’abord un « patron aux dimensions du danseur réalisé par la seconde d’atelier ». Le tutu est la pièce maîtresse du ballet classique. Ce costume traditionnel est porté depuis l’époque romantique, et il faut 3 jours pour le réaliser. Il est composé de 11 à 13 volants. Une fois coupés, ils sont montés à plat, puis il faut les froncer et les baguer deux par deux avec dextérité et délicatesse. Pour Xavier Ronze, directeur des ateliers Costumes, « les couturières doivent être débrouillardes. Les tissus ne sont pas à l’infini, il faut donc chercher un maximum dans les coutures ».
À l’étage de l’atelier Flou se trouve l’atelier Modiste. Corinne Crouy est aux commandes des couvre-chefs d’un ballet. Les têtes servent de modèle pour la confection des chapeaux, des bonnets et des coiffes. Pour son premier jour d’apprentissage à l’atelier, Erika coud déjà un chapeau de paille pour le ballet. Il est plus difficile de coudre la paille que le tissu. Pour donner une forme au chapeau, elle passe le fer à repasser sur la calotte. Avec l’effet de vapeur la paille est plus tendre et prend une nouvelle forme.
Au cœur de l’étage, nous voilà au terme de la visite dans le central Costume, un endroit magique, sur deux niveaux, où les tutus sont suspendus à l’envers pour éviter qu’ils ne s’affaissent. Une sonnerie signale les entrées et les sorties comme pour nous rappeler l’importance du temps dans les ateliers de l’Opéra Garnier! Fin de voyage...
L’Opéra Garnier est sans doute le plus célèbre opéra du monde. Je me suis faufilée dans les coulisses de ce lieu mythique, là où l’on ne va jamais : dans les ateliers costumes du palais Garnier. Ils sont 37 à travailler dans les ateliers Flou, Tailleur, Modiste et Décoration. Avec un savoir-faire particulier, ils créent des costumes à la fois esthétiques et pratiques que l’on...
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