Depuis le 7 octobre et jusqu'à dimanche 28 octobre, 262 évêques sont rassemblés avec le pape pour promouvoir une "nouvelle évangélisation", alors que les Eglises d'Occident, surtout en Europe, subissent une vaste désaffection. AFP/VINCENZO PINTO
Les évêques du monde entier, réunis en synode au Vatican, ont lancé vendredi un "message" à tous les catholiques, les appelant à rejeter le pessimisme vis-à-vis du monde contemporain.
Depuis le 7 octobre et jusqu'à dimanche, 262 évêques sont rassemblés avec le pape pour promouvoir une "nouvelle évangélisation", alors que les Eglises d'Occident, surtout en Europe, subissent une vaste désaffection.
Comme à l'issue de chaque synode, ils délivrent aux 1,2 milliard de catholiques un "message", synthèse des centaines d'interventions.
Le "message" met en avant les rôles des familles, de la paroisse, des catéchistes, des laïcs - notamment femmes - et des nouvelles communautés dans l'évangélisation, mais de façon très générale. Des propositions plus concrètes doivent être remises au pape, qui rédigera une "exhortation apostolique".
"Il n'y a pas de place pour le pessimisme". "Nous ne nous cachons pas les défis des phénomènes de globalisation, ni ne les craignons", affirment les pères synodaux.
Ils disent percevoir dans l'athéisme et l'agnosticisme, même "les plus âpres", "une attente qui espère une réponse adéquate".
"C'est le message d'une Eglise très humble, qui admet qu'elle ne comprend pas tout ce qui se passe, qui partage les blessures de la société. L'humilité n'est pas une stratégie. Nous n'avons pas d'autre choix", a commenté l'archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, dans un point de presse.
Mgr Tagle, 55 ans, qui doit être fait cardinal fin novembre, a jugé bénéfique que l'Eglise soit minoritaire: "Nous sommes en Asie une minuscule minorité. C'est la vie normale. C'est comme cela que nous prospérons!"
Les pères synodaux se disent "préoccupés mais pas pessimistes" pour les jeunes, soumis aux "pressions les plus agressives", et encouragent les prêtres à "une attitude d'écoute, de dialogue et de proposition courageuse" à leur égard.
Ce synode ne visait pas, ont souligné les pères synodaux, "à inventer on ne sait quelles stratégies, comme si l'Evangile était un produit sur le marché des religions" mais à lancer "un appel à la conversion" de l'Eglise elle-même.
"Il n'y a pas d'aveuglement, aucun évêque n'a prétendu qu'il n'y a aucun problème. Il n'y a pas de fausse sérénité", face aux évènements "scandaleux et douloureux", a-t-il dit en allusion à la pédophilie de prêtres.
"L'évangélisation n'est pas contre quelqu'un" et l'Eglise "refuse tout fondamentalisme", affirme le message dans une courte référence aux autres religions, notamment l'islam, qui a pourtant suscité de nombreuses interventions préoccupées.
Dans le passage sur l'Europe, les évêques expriment leur "reconnaissance" à ses Eglises du Vieux continent, qui avaient exprimé leur découragement : ont été enregistrées "en Europe des prises de conscience et des expériences de foi, décisives pour l'évangélisation du monde entier, débordant souvent de sainteté".
Sont citées la "richesse de la pensée théologique", les "formes multiples du service de la charité" et "la création d'une culture humaniste".
Par ailleurs, les évêques invitent les prêtres à faire de leur église une "maison accueillante pour tous" pour les "exclus" et ceux qui vivent dans des "situations familiales irrégulières", qui "demeurent membres de l'Eglise".
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