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Économie - Crise

Le sommet européen s’ouvre sur fond de bras de fer franco-allemand

Paris et Berlin s’opposent sur l’avenir de l’union monétaire et sur le dossier de la supervision bancaire.

Un homme de 65 ans est mort durant des manifestations anti-austérité émaillées de violences qui ont rassemblé des milliers de Grecs à Athènes, hier. Louisa Gouliamaki/AFP

Le sommet européen s’est ouvert hier, sur fond de bras de fer entre Paris et Berlin qui s’opposent sur l’avenir de l’union monétaire et sur le dossier de la supervision bancaire, au moment où le mécontentement social monte dans les pays les plus touchés par la crise.
La réunion des chefs d’État et de gouvernement des 27 a débuté en début de soirée à Bruxelles. Un peu plus tôt, à Athènes, un homme de 65 ans est mort durant des manifestations anti-austérité émaillées de violences qui ont rassemblé des milliers de Grecs.
Signe des tensions entre Paris et Berlin, François Hollande et Angela Merkel ont eu un entretien bilatéral juste avant le début du sommet, pour tenter d’aplanir leurs différends. Ils sont ensuite arrivés ensemble, et quasiment les derniers, dans la salle du Conseil européen.
Le chef de l’État français a également rencontré en aparté le chef du gouvernement italien, Mario Monti.
« Le sujet du conseil, ce n’est pas l’union budgétaire, c’est l’union bancaire », a assuré M. Hollande. « Donc la seule décision que nous avons à prendre, c’est la mise en place de l’union bancaire d’ici à la fin de l’année, et notamment la première étape qui est la supervision bancaire », a-t-il ajouté.
M. Hollande réagissait à une déclaration de Mme Merkel hier matin devant les députés allemands, où elle a défendu l’idée de renforcer l’union budgétaire en confiant au commissaire européen aux Affaires économiques un droit de veto sur les budgets nationaux des États membres.
Plutôt qu’un « supercommissaire », le chancelier social-démocrate autrichien, Werner Faymann, a dit préférer « des superpropositions avec de vraies mesures pour essayer de lutter contre le chômage ». Il existe déjà « assez d’instruments pour assurer la discipline budgétaire » européenne, a renchéri le Premier ministre conservateur tchèque Petr Necas.
Les déclarations de M. Hollande sont aussi une pierre dans le jardin du président de l’UE, Herman Van Rompuy, qui a mis sur la table des propositions pour approfondir l’Union économique et monétaire, notamment celle d’un budget central de la zone euro.
Mais quand bien même les discussions se concentreraient sur la supervision bancaire, elles promettent d’être animées tant les désaccords sont nombreux sur ce point.
L’Allemagne freine pour mettre en place ce mécanisme adossé à la BCE, quand Paris pousse à avancer « le plus vite possible », comme la Commission européenne qui espère toujours un accord d’ici à la fin de l’année.
« Nous allons encore une fois insister sur le fait que nous voulons travailler très vite, et également en profondeur », a déclaré Mme Merkel, en soulignant que ce ne serait « pas un sommet où nous prendrons des décisions ».
Au nombre des problèmes qui peinent à trouver des solutions, figurent le nombre de banques concernées et la manière dont les pays ne faisant pas encore partie de la zone euro pourront exercer un droit de regard.
« Si une banque est en difficulté, qui va payer ? C’est ce que les marchés veulent savoir ainsi que mes contribuables car ils ne veulent pas couvrir les pertes des systèmes bancaires d’autres nations », a lancé le Premier ministre suédois, le conservateur Fredrik Reinfeldt.
La question de la supervision bancaire est sensible parce que c’est la condition pour qu’une recapitalisation directe des banques par le nouveau pare-feu de la zone euro voie le jour. Un mécanisme qui doit empêcher à l’avenir que les crises bancaires se transforment en crise de la dette.
En revanche, sauf coup de théâtre, ni l’aide à l’Espagne ni la crise grecque ne devraient donner lieu à des décisions. Selon des sources européennes, une demande formelle d’aide de Madrid est désormais probable, mais elle ne devrait pas intervenir avant la semaine prochaine.
S’agissant de la Grèce, le rapport de ses principaux créanciers (UE, BCE et FMI), préalable au déblocage d’une tranche d’aide de 31,5 milliards d’euros, ne sera pas prêt. La troïka, qui a quitté Athènes mercredi, a dit espérer un accord avec les autorités grecques « dans les prochains jours ».

(Source : AFP)
Le sommet européen s’est ouvert hier, sur fond de bras de fer entre Paris et Berlin qui s’opposent sur l’avenir de l’union monétaire et sur le dossier de la supervision bancaire, au moment où le mécontentement social monte dans les pays les plus touchés par la crise.La réunion des chefs d’État et de gouvernement des 27 a débuté en début de soirée à Bruxelles. Un...
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