Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Job s’impose à la conférence de dialogue et à la réunion ministérielle européenne

Le Liban dans son ensemble a retenu son souffle après l’affaire Job, le drone envoyé par le Hezbollah espionner des sites stratégiques en Israël. L’État hébreu aurait bien pu en prendre prétexte pour frapper de nouveau le Liban et déclencher ainsi une nouvelle guerre semblable à celle de 2006. Après tout, l’envoi de ce drone s’assimile bel et bien à un acte de guerre.


Mais de l’avis d’un diplomate français, l’initiative du Hezbollah demeure « dans la limite du toléré » tout en restant dangereuse. Il n’en demeure pas moins que cette évolution dans la stratégie de guerre du parti de Dieu a été perçue comme un message adressé aussi bien par lui que par Téhéran dans plusieurs directions. Des messages suffisamment sérieux pour que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne abordent cette affaire durant leur réunion à la fin du mois à Bruxelles. Certains milieux diplomatiques occidentaux n’ont pas hésité à établir un lien entre l’affaire Job et des déclarations récentes de responsables iraniens qui avaient assuré que le Hezbollah fait presque partie des gardiens de la révolution.


Il ne faut pas s’étonner dès lors si l’Union européenne prend position contre les activités militaires du Hezbollah, sans aller cependant jusqu’à condamner le parti lui-même en tant qu’entité politique faisant partie du gouvernement et du Parlement, selon les mêmes sources.


Il reste qu’au plan local, c’est avec un mélange d’indignation et d’irritation que « l’aventure aérienne de Job » a été accueillie dans les milieux officiels et de l’opposition. Il s’agit d’un exploit, tout le monde le concède, mais un exploit dont le Liban se serait bien passé d’autant qu’il en a assez de servir de boîte à lettres à tout le monde. Car les Libanais y ont aussi vu au moins cinq objectifs que le parti de Dieu a tenté d’atteindre : réduire la pression régionale et internationale sur la Syrie, détourner l’attention de la participation de ses combattants à la guerre engagée par les forces de Bachar el-Assad contre l’opposition syrienne, ainsi que de l’explosion de la cache d’armes de Nabichit, confirmer l’importance du rôle de Téhéran en tant qu’acteur incontournable dans la région et, last but not least, répondre aux positions adoptées par le président Michel Sleiman durant sa récente tournée en Amérique latine, au cours de laquelle il avait établi une distinction entre la Résistance et le Hezbollah et comparé les armes du parti, lorsqu’elles sont employées à des fins internes, à celles des milices.


Le « il est de notre droit d’envoyer des drones survoler Israël lorsqu’on le souhaite et sans demander l’autorisation de qui que ce soit » du secrétaire général du parti, sayyed Hassan Nasrallah, est on ne peut plus éloquent, tout comme le discours du numéro 2 du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem. Celui-ci a présenté Job comme « faisant partie de la stratégie de force du Liban » et a considéré que « la Résistance a le droit de dévoiler, d’utiliser ou de dissimuler ce que bon lui semble dans le cadre de sa guerre ouverte avec Israël ».


Tenus à moins d’un mois de la conférence nationale de dialogue, qui doit normalement reprendre le 12 novembre prochain, pour lancer le débat autour d’une stratégie nationale de défense, sur base des idées formulées par le président à ce sujet, ces propos n’augurent rien de bon. L’opposition redoute en effet que le Hezbollah n’essaie par tous les moyens de torpiller ces assises, partant du principe que sayyed Nasrallah a déjà informé les participants à la conférence de ce que devrait être une stratégie de défense qu’il a d’ailleurs dit avoir commencé à appliquer depuis 2006.

 

(Pour mémoire : Nasrallah : Le drone abattu en Israël appartient au Hezbollah, et ne sera ni le premier ni le dernier...)


Ces craintes sont confortés par le fait que le Hezbollah est indisposé par les positions du chef de l’État qu’il lie aux développements dans la région, notamment en Syrie et qu’il considère comme des « lettres de créance » présentées à Washington. Mais selon les visiteurs de Baabda, le parti de Dieu a mal interprété les propos du général Sleiman. Selon ces sources, en établissant une distinction entre la Résistance et le Hezbollah, le chef de l’État a essayé de trouver une issue de sortie à cette formation pour la soutirer à la polémique politique, mais le Hezbollah n’a pas su saisir cette occasion au vol et n’a pas caché sa consternation face aux propos du président. Des messages en ce sens sont d’ailleurs parvenus à Baabda.


Toujours est-il qu’après l’affaire du Job, le général Sleiman s’est empressé d’engager une série de contacts politiques pour défricher le terrain dans la perspective de la reprise de la conférence de dialogue. L’affaire Job, estime-t-on dans ses milieux, rend plus que jamais nécessaire la mise en place d’une stratégie de défense pour bénéficier des capacités de la Résistance, sous le contrôle et les ordres de l’armée qui a le monopole du port d’armes.
À ce propos, un ancien responsable relève qu’aucun parti, qui qu’il soit, n’a le droit d’entraîner l’État libanais dans une guerre régionale ou de se comporter comme s’il était, lui, l’État.

 

 

Pour mémoire

L’affaire du drone, « un exploit » très contesté

 

La réplique de Sleiman : L’affaire du drone « illustre le besoin d’une stratégie défensive » nationale

Le Liban dans son ensemble a retenu son souffle après l’affaire Job, le drone envoyé par le Hezbollah espionner des sites stratégiques en Israël. L’État hébreu aurait bien pu en prendre prétexte pour frapper de nouveau le Liban et déclencher ainsi une nouvelle guerre semblable à celle de 2006. Après tout, l’envoi de ce drone s’assimile bel et bien à un acte de...

commentaires (3)

Certains, en évoquant le sujet du 14 Sain libanais au cours d’un méchwéh à Dâhhïyéh, l’étripent politiquement au motif que son comportement était Moral "pathologiquement!" parlant. La bonne mesure est qu’il faut considérer ces propos comme pure émotion, mettant en relief que ce Sain Séducteur humainement, constituant une concurrence sévère, cela les amène à le "lyncher" derechef au sens politique. C’est ce que l’on appelle pure goujaterie, qui existe aussi bien entre 14 Sains qu’entre "fakîhàRiens" de ce style. Tandis que différence de taux de Sanité oblige, les "fakihistes" s'affrontent en balançant des baffes et des nasardes, les Sains envoient eux, les pires vacheries. Le sujet étant intéressant, il faudrait demander à un des "Anthracites" enturbannés e.g. ce qu’il en pense ; et sa réaction sera assurément amusante. Il expliquera que sa first réaction serait de traiter le 14 Sain de crédule. Et qu'il lui semble abusif de qualifier ainsi ce Cédraie Sain, puisque s’il avait été un "fakîhàRien", il l’aurait comme par hasard traité de "résistanciel". Qu’est-ce qui fait que passant d’un genre à l’autre un défaut devient une qualité? Et qu’au-delà, si on pouvait admettre qu’un 14 Sain Libanais puisse s’amender et finir par devenir moins crédule, on pouvait l’espérer aussi d’un "résistanciel", pourvu qu’il ne soit pas irrémédiablement éhhh "fakîhàRien".

Antoine-Serge KARAMAOUN

04 h 35, le 16 octobre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Certains, en évoquant le sujet du 14 Sain libanais au cours d’un méchwéh à Dâhhïyéh, l’étripent politiquement au motif que son comportement était Moral "pathologiquement!" parlant. La bonne mesure est qu’il faut considérer ces propos comme pure émotion, mettant en relief que ce Sain Séducteur humainement, constituant une concurrence sévère, cela les amène à le "lyncher" derechef au sens politique. C’est ce que l’on appelle pure goujaterie, qui existe aussi bien entre 14 Sains qu’entre "fakîhàRiens" de ce style. Tandis que différence de taux de Sanité oblige, les "fakihistes" s'affrontent en balançant des baffes et des nasardes, les Sains envoient eux, les pires vacheries. Le sujet étant intéressant, il faudrait demander à un des "Anthracites" enturbannés e.g. ce qu’il en pense ; et sa réaction sera assurément amusante. Il expliquera que sa first réaction serait de traiter le 14 Sain de crédule. Et qu'il lui semble abusif de qualifier ainsi ce Cédraie Sain, puisque s’il avait été un "fakîhàRien", il l’aurait comme par hasard traité de "résistanciel". Qu’est-ce qui fait que passant d’un genre à l’autre un défaut devient une qualité? Et qu’au-delà, si on pouvait admettre qu’un 14 Sain Libanais puisse s’amender et finir par devenir moins crédule, on pouvait l’espérer aussi d’un "résistanciel", pourvu qu’il ne soit pas irrémédiablement éhhh "fakîhàRien".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 35, le 16 octobre 2012

  • D'abord une petite plaisanterie : Le député Farid el-Khazen du bloc du Changement et de la réforme sur la radio Voix du Liban des Kataeb hier : "L'opération Job n'est pas une opération militaire". Mais oui c'était une opération touristique sur Israel ! Les instruments à bord envoyaient des messages à la cellule iranienne au Liban, qui l'a lancée, disant : Oh comme c'est beau le paysage, oh comme c'est beau ! Et parlant sérieusement : Oui, derrière son drone Job -et se fichant de l'épuisement de la patience de Job de l'écrasante majorité des Libanais vis-à-vis de son comportement unilatéral démolisseur de l'Etat- le Hezbollah a plusieurs objectifs, comme dit M Abi-Akl : "réduire la pression régionale et internationale sur la Syrie (d'Assad); détourner l'attention de sa participation directe aux combats au côté du régime syrien; confirmer l'importance du rôle de Téhéran en tant qu'acteur incontournable dans la région; et, last but not least, répondre aux positions du président Michel Sleimane". Ce dernier message est extrêmement important. Le Hezbollah signifie au président, au gouvernement, au Parlement (un respect émotionnant pour ces institutions!), à n'importe quel homme politique, à n'importe quel Libanais : La stratégie de défense c'est moi, et qu'on ne me fasse plus entendre ce refrain ! Les résistances divines c'est comme ça ! Et c'est ONLY IN LEBANON.

    Halim Abou Chacra

    23 h 54, le 15 octobre 2012

  • Pauvre en technologie de même qu'en tout ; comme Job ; ce drone "Pers(c)é" Coréen du Nord.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    20 h 44, le 15 octobre 2012

Retour en haut