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À La Une - Révolte

Les rebelles coupent l’axe Damas-Alep

Violent attentat à Damas ; 97 morts à travers la Syrie hier.
Une puissante explosion a visé hier soir le bâtiment de la justice militaire syrienne dans un quartier de l’ouest de Damas, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), tandis que la télévision syrienne évoquait un attentat terroriste. La chaîne officielle a précisé que la bombe avait explosé près du ministère de l’Enseignement supérieur, dont les locaux sont situés près de la justice militaire, et que deux personnes avaient été blessées. Selon l’OSDH, l’explosion s’est produite devant le bâtiment situé dans le secteur de Mazzé. De leur côté, d’autres opposants ont indiqué qu’une bombe de forte puissance a explosé dans un secteur abritant des complexes de l’armée et de la sécurité d’État près de la place des Omeyyades, dans le centre de Damas. Deux groupes rebelles islamistes – Ahfad al-Rassoul et Ansar al-Islam – ont revendiqué dans un communiqué commun cette opération. Des témoins ont, pour leur part, fait état du déploiement de soldats en tenue de combat dans le secteur, indiquant que tous les axes menant à la place des Omeyyades étaient bouclés.
Parallèlement, les rebelles ont remporté une victoire-clé en prenant le contrôle hier, à hauteur de la ville de Maaret al-Noomane, de près de 5 kilomètres de l’autoroute internationale reliant Damas à Alep. En deux jours, les insurgés sont parvenus à prendre le contrôle de huit positions de l’armée dans cette ville stratégique, passage obligé pour les renforts de l’armée se rendant à Alep. De violents combats se concentrent désormais dans des localités situées à l’est de la ville, selon l’OSDH. « Des renforts de l’armée dépêchés pour prêter main forte aux soldats dans la région de Maaret al-Noomane n’ont pas pu avancer. Des barrages sont même détruits par les rebelles le long de l’autoroute internationale », a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Les forces de Bachar el-Assad conservent toutefois deux bases importantes en périphérie. « Pour tenter d’alléger la pression, l’aviation bombarde sans relâche les positions rebelles », selon M. Abdel Rahmane. En outre, les rebelles se sont emparés d’une importante position de l’armée dans le sud d’Alep, à l’ouest de la ville de Saraqeb. « Ils ont mis la main sur une large quantité de munitions et sur un char de l’armée aux termes d’intenses combats qui ont duré des heures. Un grand nombre de soldats et neuf rebelles ont été tués », a précisé M. Abdel Rahmane.
Dans le centre du pays, les quartiers rebelles de Homs et la localité insurgée de Qousseir étaient toujours la cible d’attaques selon l’OSDH, malgré l’annonce par l’armée il y a trois jours du « nettoyage » des dernières poches de résistance. L’armée est décidée à en finir avec ces deux villes, assiégées depuis des mois, afin de pouvoir concentrer ses forces sur le Nord et y reconquérir le terrain perdu. Les violences ont fait hier 97 morts, dont 37 civils, 36 soldats et 24 rebelles, selon l’OSDH, qui précise que plus de 32 000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début du soulèvement.

Front islamiste uni
D’autre part, les brigades islamistes syriennes, qui rassemblent environ la moitié des forces rebelles, ont annoncé la création d’un « Front pour libérer la Syrie ». Ce n’est pas la première fois que l’opposition, minée par les divisions, tente de regrouper ses forces. Cette nouvelle organisation devait à l’origine s’appeler « Front islamique pour libérer la Syrie », mais ses promoteurs ont décidé d’abandonner l’adjectif afin de ne pas s’aliéner les autres composantes du mouvement insurrectionnel. « Nous sommes fiers de notre islamisme et nous sommes islamistes. Mais nous ne voulons pas l’afficher dans un slogan parce que nous pourrions ne pas être à la hauteur de nos responsabilités vis-à-vis de l’islam », a déclaré le chef du Front, Ahmad al-Cheikh. « Nous avons aujourd’hui 40 000 combattants et les chiffres ne cessent de grandir car d’autres brigades ont manifesté leur intérêt », a-t-il ajouté, soulignant que tous les combattants membres du Front sont syriens et que les étrangers venus se battre contre Bachar el-Assad ne seront pas admis dans l’organisation. « Nous ne voulons personne de l’extérieur, afin que la révolution ne soit pas victime d’une exploitation et ne serve d’autres intérêts », a-t-il dit, précisant que certains pays européens ont promis de reconnaître bientôt le Front.
Sur le plan diplomatique, le médiateur international Lakhdar Brahimi a entamé en Arabie saoudite une nouvelle tournée régionale pour tenter de trouver une issue au conflit, au lendemain du rejet par Damas d’un cessez-le-feu unilatéral réclamé par le chef de l’ONU. À cette occasion, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Abdel Aziz ben Abdallah, a exhorté M. Brahimi à agir pour obtenir l’arrêt de « l’effusion du sang du peuple syrien ». Le prince Abdel Aziz a souhaité que M. Brahimi réussisse dans sa mission et rappelé qu’il devait « bénéficier du soutien international requis » afin de pouvoir « gérer la crise sous tous ses aspects politiques et humanitaires ». En outre, l’Union européenne s’apprête à sanctionner lundi prochain 28 partisans du président Assad et deux sociétés dans le cadre de son 20e train de sanctions à l’encontre du régime, a-t-on appris hier de sources diplomatiques. Les 28 personnes, dont les identités n’ont pas été révélées, seront également interdites de visa dans l’UE.
Sur le plan humanitaire, alors que le nombre de déplacés ne cesse de croître quotidiennement, le coordinateur régional de l’ONU pour les réfugiés, Panos Mumtzis, a averti que les moyens pour leur venir en aide s’épuisaient rapidement. De son côté, la Grèce s’est dite prête si nécessaire à accueillir jusqu’à 20 000 réfugiés syriens. Enfin, Amnesty International a appelé les protagonistes du conflit à protéger leurs prisonniers et à s’abstenir de les torturer ou de leur faire subir des mauvais traitements.
(Source : agences
et rédaction)
Une puissante explosion a visé hier soir le bâtiment de la justice militaire syrienne dans un quartier de l’ouest de Damas, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), tandis que la télévision syrienne évoquait un attentat terroriste. La chaîne officielle a précisé que la bombe avait explosé près du ministère de l’Enseignement supérieur, dont les locaux...

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