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À La Une - Témoignages

"Nous sommes en grève pour tous les enfants du Liban"

Témoignages recueillis pendant la manifestation pour la mise en oeuvre de l'échelle de réévaluation des salaires.

Des manifestants mobilisés à Beyrouth, le 10 octobre 2012, pour la mise en oeuvre de l'échelle de réévaluation des salaires, témoignent.

Des centaines de Libanais de tous bords et de toutes confessions se sont rassemblés mercredi matin devant le ministère libanais de l’Education et de l'Enseignement supérieur, dans le quartier de l'Unesco, à Beyrouth. Enseignants, fonctionnaires, directeurs d’écoles, infirmiers… Ils sont venus du sud, du nord et de l’est du pays pour une même cause : réclamer la mise en œuvre de la réévaluation de l’échelle des salaires adoptée par le gouvernement en septembre dernier.

Lorientlejour.com a rencontré quelques-uns de ces grévistes. Voici leur témoignage :

 

 

 

Itab Haïdar, 52 ans

Directrice d’une école publique dans la Békaa

 

"Depuis plus d'un an, nous organisons des grèves appelant à la réévaluation des salaires. Il n’y a rien de nouveau dans notre mouvement, sinon que cette fois-ci nous sommes déterminés à parvenir à nos fins. Ce qui est important pour moi c'est de préserver le caractère social de ce mouvement populaire, il ne faut pas que la politique s’en mêle. C’est le seul moyen de sortir victorieux de notre lutte".

 

 

Taan Zaïter, 28 ans

Employé au ministère des Affaires sociales, Beyrouth

 

"Avec le salaire que je reçois, il est pratiquement impossible pour moi de vivre normalement dans ce pays. La situation est devenue intolérable, surtout pour les fonctionnaires. Le gouvernement ne nous laisse plus le choix, sinon de faire la grève et de manifester. Que peut-on faire d’autre ?...".

 

 

Bassam, 44 ans

Enseignant dans une école secondaire à Beyrouth

 

"Je suis là pour réclamer mes droits les plus basiques. Les responsables disent qu’ils n’ont pas les moyens de financer la réévaluation de l’échelle des salaires alors qu’ils dépensent des milliards de livres libanaises pour des séjours à l’étranger. Notre gouvernement est un gouvernement de corruption. Le problème est plus grand que la question des salaires, c’est toute la société libanaise qui est aujourd’hui concernée par ce mouvement de grève. Imaginez qu’un enseignant, comme moi, est obligé de travailler dans trois écoles différentes pour survivre dans ce pays… Et après on se demande pourquoi le niveau du système d’éducation au Liban se dégrade !"

 

 

Mohammad Kanj, 58 ans

Enseignant dans une école publique à Beyrouth

 

"J’enseigne au collège depuis plus de 25 ans… Savez-vous combien je touche par mois ?... 1,5 million de livres libanaises (1.000 USD)... Comment vivre avec une somme pareille ? Je suis venu manifester aujourd’hui pour mes enfants, pour réclamer leurs droits à eux. Leur droit de vivre dans un pays respectable, non corrompu. Je suis content de voir tout ce monde qui manifeste. Cela me redonne un peu d’espoir dans ce pays… Il faut se battre pour ce qui est juste".

 

 

Siham Antoun, 40 ans

Employée au centre éducatif pour la recherche et le développement, Beyrouth

 

"Nous payons le prix de l’emprise des organismes économiques sur le système financier libanais. Les riches s’enrichissent sans limite et les pauvres s’appauvrissent de plus en plus. Imaginez-vous que les salaires des fonctionnaires sont restés pratiquement inchangés depuis 1996, alors que le prix de tous les produits de base, comme les produits alimentaires, l’électricité, les télécommunications ne cesse d’augmenter. Comment sommes-nous supposés vivre dans des conditions pareilles ? Comment est-il possible de se taire face à cette injustice ? C’est tout simplement inacceptable !"

 

 

Caroline Dib, 44 ans

Enseignante cadrée dans une école secondaire à Halba (Akkar)

 

"Nous en avons marre des promesses. Assez ! Nous voulons des actes, nous voulons nos droits... Ce n’est pas si difficile à comprendre non ? Cela fait plus d’un an qu’on manifeste pour la même cause et on continuera à manifester jusqu’à ce que notre voix soit entendue !"

 

 

Moussa Mahfouz, 31 ans

Enseignant dans une école publique au Hermel

 

"Comment un jeune homme comme moi, qui touche un salaire de 1,5 million de livres libanaises (1.000 USD), est-il supposé se marier et fonder une famille dans un pays comme le Liban où le prix minimum pour acheter un appartement de quelques dizaines de mètres carrés est de 300.000 dollars ? Un enseignant libanais a besoin de deux vies avant de pouvoir faire un achat pareil ! Ce n’est pas la première fois que je participe à un mouvement de protestation réclamant une meilleure qualité de vie et je ne baisserai pas les bras. J’espère vraiment que la pression va s’accentuer sur le gouvernement. Je suis sûr qu’on va y arriver !"

 

 

Abdel Halim Choueikani, 61 ans

Membre du syndicat des enseignants du sud

 

"Regardez autour de vous… C’est tout le Liban qui est réuni ici. Il y a des femmes voilées et non voilées, des jeunes, des vieux… Tous sont venus aujourd’hui pour réclamer le droit de vivre dans un pays qui respecte ses citoyens. C’est ce qu’il y a de plus beau dans ce mouvement. Nous ne sommes pas ici pour faire de la politique, nous sommes ici pour réclamer une meilleure vie dans notre pays. Nous sommes en grève pour nos enfants et tous les enfants du Liban".

 

 

 

Des centaines de Libanais de tous bords et de toutes confessions se sont rassemblés mercredi matin devant le ministère libanais de l’Education et de l'Enseignement supérieur, dans le quartier de l'Unesco, à Beyrouth. Enseignants, fonctionnaires, directeurs d’écoles, infirmiers… Ils sont venus du sud, du nord et de l’est du pays pour une même cause : réclamer la mise en œuvre de la...
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L'échelle de réévaluation des salaires sans combattre l 'inflation galopante à l' origine de touts nos maux ne feront qu 'aggraver la situation . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

08 h 55, le 10 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • L'échelle de réévaluation des salaires sans combattre l 'inflation galopante à l' origine de touts nos maux ne feront qu 'aggraver la situation . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 55, le 10 octobre 2012

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