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Lifestyle - Exposition

À Bagdad, on vante la « modestie » de l’ex-famille royale

À part quelques présents luxueux, les souverains semblent avoir mené une vie normale.

Pièces maîtresses de l’exposition : une Mercedes et une Rolls-Royce. Photo Ahmad el-Rubaye/AFP

Passée par les armes lors du coup d’État de 1958, la famille royale irakienne est pour la première fois à l’honneur à Bagdad dans une exposition qui présente une collection d’objets lui ayant appartenu et replonge le visiteur dans l’« âge d’or » d’une monarchie tout en « modestie ».
Pièces maîtresses de l’exposition inaugurée durant le week-end, une énorme Mercedes, une Rolls-Royce et deux calèches trônent dans la cour du centre culturel de la rue Moutanabi, sur les bords du Tigre. La Mercedes argentée aux formes futuristes est un cadeau d’Adolf Hitler au roi Ghazi. Elle est en excellente condition et n’a été produite qu’en trois exemplaires dans les années 1930 : l’un est allé au souverain irakien, un deuxième au dictateur allemand et le troisième à Benito Mussolini. La Rolls-Royce, plus discrète, est un présent fait au même Ghazi par l’homme d’affaires irakien Mahmoud el-Biniya. Les calèches ont été offertes à Fayçal II par la maison royale britannique. Mais sous ces allures frivoles, la famille royale irakienne n’en était pas moins soucieuse de préserver un style de vie empreint de modestie, qui n’est pas pour déplaire aux visiteurs de l’exposition qui dure jusqu’à la fin de la semaine. « La famille royale a été lésée et les photos exposées montrent bien qu’elle vivait de façon simple et modeste », raconte ainsi l’historien Adil el-Ardaoui. Un visiteur, qui ne souhaite pas donner son nom, acquiesce. Il dit avoir vécu le couronnement de Fayçal II en 1939, un roi « modeste qui aimait son peuple ». Fayçal II fut le dernier souverain d’Irak, tué lors du coup d’État du 14 juillet 1958 emmené par Abdel Karim Qassem. Avant lui, Ghazi (1933-1939) avait succédé à Fayçal Ier (1921-1933) sur le trône hachémite.
Dans une salle du centre culturel, des centaines d’objets et de photos attestent de la vie somme toute relativement normale que menèrent les trois monarques. Un service à thé à l’effigie de Fayçal Ier côtoie des épées. Sur une photo, le roi va à la rencontre de ses sujets, sur une autre Fayçal II joue au tennis. Sont également exposés des dessins de voitures et d’avions faits par un tout jeune Fayçal II ou encore la couverture du magazine Elle daté du 25 novembre 1957. La revue présente à ses lectrices, en couleurs, « la princesse Hamzade et sa fille, la princesse Fadilé, “jeune Parisienne” qui devient reine d’Irak ». Il n’en fut rien. Fayçal II, alors âgé de 23 ans, fut exécuté avec son oncle, le prince régent, et son Premier ministre Nouri Saïd huit mois plus tard, avant d’avoir eu le temps d’épouser la princesse. « L’exposition nous rappelle cet âge d’or où, malgré tout, la vie était calme », soupire Chaker Kemer, un conducteur de bus à la retraite. Et Ali el-Toulaibaoui, professeur à l’université de Bagdad, de renchérir : « Un roi soucieux des droits de son peuple, qui met en place un Parlement, c’était quelque chose de nouveau pour les Irakiens à l’époque. Après la mort du roi et l’avènement de la République, l’Irak n’a connu que des guerres et des catastrophes ». À l’image de la guerre contre l’Iran (1980-88), de l’invasion du Koweït en 1990, des sanctions imposées au pays et, finalement, de l’invasion américaine de 2003 qui a mené à la chute de Saddam Hussein et ouvert une période d’instabilité sanglante de laquelle l’Irak ne s’est toujours pas totalement remis.

(Source : AFP)
Passée par les armes lors du coup d’État de 1958, la famille royale irakienne est pour la première fois à l’honneur à Bagdad dans une exposition qui présente une collection d’objets lui ayant appartenu et replonge le visiteur dans l’« âge d’or » d’une monarchie tout en « modestie ».Pièces maîtresses de l’exposition inaugurée durant le week-end, une énorme...
commentaires (2)

Exact...la notalgie des temps plus calme fait oublier le fait que l'essentiel de la population était considerée comme rien...vous me direz qu'aujourd'hui ,ce n'est guère mieux et c'est vrai...étonnament,autour de moi,de plus en plus de gens ont une nostalgie plus ou moins avouée pour la royauté...

GEDEON Christian

06 h 00, le 10 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • Exact...la notalgie des temps plus calme fait oublier le fait que l'essentiel de la population était considerée comme rien...vous me direz qu'aujourd'hui ,ce n'est guère mieux et c'est vrai...étonnament,autour de moi,de plus en plus de gens ont une nostalgie plus ou moins avouée pour la royauté...

    GEDEON Christian

    06 h 00, le 10 octobre 2012

  • Re-écriture de l'histoire, comme en Russie, c'était le bon temps sous le régime de tsars

    Talaat Dominique

    04 h 20, le 10 octobre 2012

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