Un obus tiré depuis la Syrie est tombé hier dans le village d’Akçakale, sans faire de victimes, et l’artillerie turque a aussitôt riposté. Veli Gurgah/Anadolu Agency/Reuters
Les forces turques ont effectué, pour la cinquième journée consécutive, des tirs de représailles à la frontière syrienne. L’artillerie turque a ainsi riposté hier peu après une nouvelle frappe d’obus syrien sur la ville frontalière d’Akçakale, a rapporté l’agence de presse turque Dogan. Les obus tirés par la Turquie sont tombés près de la ville syrienne de Tal-Abyad, où rebelles et membres des forces loyalistes s’affrontent, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Aucun dommage n’a été rapporté.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui avait averti Damas vendredi, s’est de nouveau dit prêt à la guerre hier. « Vous devez être prêt à chaque instant à partir en guerre si nécessaire. Si vous ne l’êtes pas, vous n’êtes pas un État », a-t-il ainsi déclaré. « Que disaient nos aïeux ? Qui veut la paix prépare la guerre », a-t-il ajouté. De son côté, le chef de la diplomatie turque, dont le pays appelle au départ du « criminel Assad », a estimé que Farouk el-Chareh, vice-président depuis 2006, pourrait diriger une période de transition. « Farouk el-Chareh est un homme de raison et de conscience et il n’a pas pris part aux massacres en Syrie. Personne d’autre que lui ne connaît mieux le système » en Syrie, a dit Ahmet Davutoglu, en soulignant que l’opposition « est encline à accepter Chareh » comme futur dirigeant de l’administration syrienne.
Parallèlement, un responsable de l’ONU a indiqué que le représentant à Damas de Lakhdar Brahimi a rencontré samedi des membres de l’opposition armée, dans le cadre des discussions voulues par l’émissaire international avec toutes les parties du conflit.
Attentat à Damas
Sur le plan de la révolte interne, dans la capitale Damas, un attentat à la voiture piégée s’est produit en soirée dans une avenue où se trouve le quartier général de la police, a rapporté la télévision d’État syrienne. L’OSDH et des témoins ont pour leur part rapporté qu’une explosion s’était produite près du quartier général de la police, avenue Khaled Ibn al-Walid, suivie par des tirs nourris. Selon l’agence SANA, cette explosion a fait un tué alors que l’OSDH faisait état de morts et de blessés. Dans la province de Damas, les forces loyalistes ont affirmé s’être emparées des localités d’el-Hamé et Qoudsaya.
Ailleurs dans le pays, les rebelles ont pris samedi le contrôle d’un immeuble officiel de trois étages situé à environ un km de la frontière turque, dans la province de Hatay, ont rapporté des habitants. Un drapeau de l’Armée syrienne libre (ASL) flotte désormais au-dessus de ce bâtiment, tandis que le bruit de combats résonnait en provenance du village voisin de Khirbet al-Joz. Selon l’OSDH, les rebelles se sont emparés du village samedi soir. Une quarantaine de soldats syriens, dont cinq officiers, et neuf combattants rebelles ont été tués, précise-t-elle. À Alep, des combats acharnés opposaient hier les rebelles et l’armée dans plusieurs quartiers, dont certains étaient pilonnés par l’artillerie du régime. Les plus violents combats avaient lieu dans les quartiers de Bab al-Hadid et Chaar, toujours selon l’OSDH. D’après une source militaire à Alep, les forces régulières ont repoussé « une importante attaque » des rebelles contre la caserne de Hanano. En outre, plusieurs secteurs de Homs et Hama, de Deraa et de la province d’Idleb étaient la cible de bombardements. L’aviation est aussi intervenue à Idleb, a encore indiqué l’OSDH.
De diverses sources, la journée d’hier a fait plus de 83 morts dans tout le pays.
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