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À La Une - Crise

La tension reste vive à la frontière syro-turque

Erdogan réitère sa mise en garde au régime Assad, qui paiera un « prix élevé ».

Comme chaque vendredi depuis le début de la révolte en mars 2011, les Syriens ont manifesté hier contre le régime. Dans Alep, plusieurs groupes d’une centaine de personnes, dont des enfants, ont défilé dans les quartiers sud. « Nous voulons des armes, pas des déclarations », criaient les manifestants.    Tauseef Mustafa/AFP

Les tensions restaient vives hier à la frontière entre la Syrie et la Turquie. Les troupes turques avaient bombardé mercredi et jeudi des cibles en territoire syrien – tuant plusieurs soldats -, en riposte à des tirs syriens sur le village turc d’Akçakale ayant tué cinq civils. Hier, l’armée turque a riposté à un nouveau tir d’artillerie venu de Syrie, qui a frappé son territoire sans faire de victime dans la province de Hatay, ont rapporté plusieurs médias turcs. Le tir venu de Syrie a touché une zone rurale du district de Yayladagi, à une cinquantaine de mètres à l’intérieur du territoire turc, a précisé le gouverneur de la province, Celalettin Lekesiz, cité par l’agence de presse Anatolie. À Akçakale, la situation est redevenue calme. L’armée turque a renforcé sa présence dans le secteur en déployant plusieurs chars et pièces d’artillerie.


Après le bombardement à Akçakale, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé qu’il n’hésiterait pas à répondre à tout acte menaçant sa « sécurité nationale », prévenant que le régime du président Bachar el-Assad paierait un « prix élevé » en cas de nouvel incident. Hier, il a réitéré sa mise en garde. « Nous ne voulons pas la guerre, mais nous n’en sommes pas loin non plus », a dit M. Erdogan. « Je le redis une fois encore au régime Assad et à ses partisans : ne vous aventurez pas à éprouver la patience de la Turquie (...) la Turquie se sortira sans une égratignure de tout incident et poursuivra son chemin. Mais vous, vous en sortirez meurtris, vous en paierez un prix très élevé », a-t-il ajouté.


Le Conseil de sécurité de l’ONU avait fermement condamné les tirs de l’armée syrienne sur la Turquie, après de longues tractations entre Russes et Occidentaux, et appelé les deux pays voisins à la retenue. Hier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé que les « crimes » du régime syrien « ne resteront pas impunis », en dénonçant un « régime assassin ». Pour sa part, le chef du Conseil national syrien (CNS), Abdel Basset Sayda, a accusé le régime de Damas d’avoir voulu exporter la crise syrienne en bombardant Akçakale. « Il (Damas) pense qu’avec ce bombardement, il va pouvoir transformer ce conflit en un conflit régional », a-t-il dit. En outre, le Conseil de sécurité a condamné « dans les termes les plus fermes les attentats terroristes » commis à Alep mercredi, qui ont fait au moins 48 morts, en majorité des militaires et ont été revendiqués par un groupe extrémiste.

Un hélicoptère abattu
Sur le plan interne, un hélicoptère de l’armée a été abattu près de la capitale Damas par les rebelles alors qu’il bombardait le secteur de la Ghouta orientale, a déclaré le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. L’Armée syrienne libre (ASL) a basé ses unités les plus organisées dans cette banlieue située à l’est de Damas. Toujours dans ce quartier, les rebelles ont annoncé hier la prise la veille d’une base antiaérienne de l’armée, contenant selon eux une cache de missiles. Dans une vidéo postée sur YouTube, on peut voir une dizaine d’insurgés en tenue de combat pavoisant devant un bâtiment militaire d’où s’échappe une fumée noire.


Ailleurs dans le pays, l’armée poursuivait ses bombardements des bastions rebelles, notamment à Homs. Le quartier de Khaldiyé a subi les bombardements les plus violents en cinq mois de la part des forces du régime, selon l’OSDH. A Alep, deuxième ville du pays que se disputent les rebelles et les forces gouvernementales depuis la mi-juillet, des combats ont fait rage dans le quartier d’Arkoub. En banlieue de Deir ez-Zor, au moins 12 soldats ont été tués dans l’attaque d’un barrage, a indiqué l’OSDH. Au moins 95 personnes, dont 37 soldats et 35 civils, ont péri dans les violences hier, selon un bilan provisoire établi par cette ONG et d’autres sources.

 « Armez l’ASL ! »
Parallèlement, comme chaque vendredi, des milliers de personnes ont manifesté hier contre le régime à travers la Syrie, réclamant « des armes, et non pas des déclarations, pour assurer la protection de nos enfants ». Les manifestations ont lieu chaque semaine depuis le début de la révolte en mars 2011, mais sont devenues moins importantes au fil des mois en raison de l’escalade des violences. Dans la région d’Alep, des centaines de jeunes – dont des enfants – ont manifesté dans la ville kurde de Koubani, arborant des drapeaux kurdes et ceux de la révolution syrienne, selon une vidéo diffusée par des militants sur YouTube. À Alep même, plusieurs groupes d’une centaine de personnes, dont des enfants, ont défilé dans les quartiers sud. Encadrés par des hommes de l’ASL, ils criaient : « Le peuple veut la fin du régime », et appelaient à l’unité entre les factions rebelles. Dans la capitale Damas, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à Barzé, selon une autre vidéo postée sur YouTube. « Le peuple demande qu’on arme l’ASL », criaient des centaines d’hommes à la sortie d’une mosquée à Hilfaya, dans la province de Hama.

 

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