In vino veritas ?

S’il ne devait n’en rester qu’une, ce serait elle, la bouteille de vin ! Le vin et les Français, c’est plus qu’une histoire d’amour. Peut-être que j’exagère en disant que c’est l’histoire de leur vie. En revanche, personne ne me contredira si je dis que le vin est plus qu’une bouteille, c’est tout un art gaulois ! On est bien d’accord, les Français peuvent parler de vin pendant des heures, le « déguster » aussi... Mais qu’importe : le vin passionne le néophyte, l’amateur éclairé ou l’expert ! D’après le Winefair, avant 35 ans on achète des bouteilles de vin pour boire et après 55 ans pour conserver. Le vin est aussi la boisson la plus citée dans les livres... Les rapports entre le vin et l’écrit ne se limitent pas aux guides, aux beaux livres qu’on pose sur une cheminée ou aux magazines qui s’empilent. Jules César, Rabelais, Baudelaire, pour ne citer qu’eux, ont écrit sur le vin. Ça peut être, quelques lignes, un chapitre ou un ouvrage. Et quel plaisir d’accompagner la lecture de quelques pages avec la dégustation d’un vin. In vino veritas ? La maxime est souvent extrapolée « In vino veritas, in aqua sanitas ». Dans le vin, la vérité ; dans l’eau, la santé. Rabelais l’a paraphrasée ainsi : « Le jus de la vigne clarifie l’esprit et l’entendement, apaise l’ire, chasse la tristesse et donne joie et liesse. » La science apporte une explication à ce vieux proverbe latin. Lorsqu’une personne ingurgite une certaine dose d’alcool, celui-ci va dans son sang pour ensuite monter jusqu’à son cerveau à l’endroit où est situé le siège des inhibitions. Et quand une personne n’a plus d’inhibitions, c’est là qu’on peut voir son véritable « moi » du moment, dirais-je. Franc-parler joyeux ou pas, peu importe le jugement d’autrui, celui qu’on redoute, on est désinhibé...
« Car le buveur adopte un franc-parler joyeux

Dans la société des lucides amphores.

La vérité lui souffle un tas de métaphores

Qui lui donnent le droit de tutoyer les dieux. » (Émile Goudeau)
Le vin et la religion ont aussi depuis l’antiquité des rapports fort étroits. Blasphème diront certains,
mais qui sommes-nous pour juger ? Comme dirait un vieux sage, rencontré dans un vignoble du Liban-Sud. « Personne n’est revenu de l’au-delà... Pour me juger ! » Lorsque je demande pourquoi la consommation du vin est interdite en islam, on me dit que c’est parce qu’il perturbe la raison. Oui, « le vin entre, la raison sort », mais les flots de raisin se contrôlent aussi. Et le vin accompagne souvent les repas de fête comme aux noces de Cana. Et comme il n’y a pas de vie sans pêchés que votre breuvage soit singulier !