« La situation électorale du chef du CPL est précaire », estime Carlos Eddé

Le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, s’en est vivement pris hier au chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, lui reprochant ses « positions contradictoires » et expliquant ses tournées dans les villages libanais « par sa situation précaire au niveau électoral ».
« Pour que Michel Aoun daigne descendre du mont Olympe afin de visiter les mortels, c’est que sa situation électorale est précaire et qu’il a vraiment besoin de mobiliser des partisans », a d’emblée indiqué M. Eddé, en relevant qu’au cours de ses tournées, le chef du CPL « accuse naturellement ses adversaires de corruption, alors que lui dédie sa vie à la combattre ». « Il raconte comment il a échappé héroïquement à un attentat fictif, lui qui tourne en ridicule les actes de terrorisme qui ont coûté la vie à tant de patriotes et accuse ses opposants d’être les agents de la CIA et du Mossad, alors que l’un de ses plus proches conseillers avait été arrêté pour avoir été en contact avec Israël », a-t-il poursuivi.
Critiquant son programme de réformes, il a estimé que « le général Aoun ne sait qu’accuser ». « Il accuse en permanence le 14 Mars de tout bloquer et de faire oublier que c’est lui et ses alliés qui ont ruiné l’économie du pays en le paralysant pour pouvoir accéder au pouvoir », a indiqué M. Eddé, qui a ensuite posé une série de questions au chef du CPL. Il l’a ainsi interrogé sur le point de savoir pourquoi « depuis son retour au Liban il n’a rien fait pour obtenir la condamnation d’un corrompu, alors qu’il accuse depuis des années ses adversaires de vol et de corruption ». « Êtes-vous incapable de produire des preuves et dans ce cas vos accusations seraient de la diffamation ou avez-vous peur de le faire car vous aurez des comptes à rendre à votre tour ? » s’est-il adressé au général Aoun.
M. Eddé a ensuite rappelé qu’en février 2005, le général Aoun « avait accusé le régime syrien d’avoir assassiné Rafic Hariri ». « Mais maintenant vous affirmez le contraire, sans jamais expliquer les motifs de ce changement. Quelle est la version correcte ? Pourquoi cette contradiction ? » s’est interrogé le chef du BN en rappelant également que le 18 septembre 2003, le chef du CPL avait « attribué la responsabilité des actes terroristes au Liban au régime syrien, dans son intervention devant le Congrès américain, ajoutant que même si son armée devait quitter le pays, il continuerait à exécuter des attentats à travers des organisations qu’il contrôle » au Liban. « Or depuis le départ des Syriens, plusieurs opposants à la politique de leur régime ont été assassinés. L’arrestation de Michel Samaha qui préparait des actes terroristes et qui a reconnu agir sous les ordres de Bachar el-Assad confirme votre témoignage à Washington. Et pourtant cela fait six ans que vous défendez le régime. Pourquoi cette contradiction ? Quand vous êtes-vous trompé ? Avant ou maintenant ? » a-t-il lancé, avant d’encourager les journalistes et des citoyens à lui poser ces questions. « Il serait intéressant de découvrir si, selon le général, la corruption, la trahison et l’oppression sont des notions absolues, ou si elles ne s’appliquent qu’à ses adversaires du moment », a-t-il conclu.