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À La Une - Syrie

Les "femmes libres" au côté de la révolution syrienne

Une militante raconte son rôle dans la révolution contre le régime de Bachar el-Assad.

Deux Syriennes membres des "femmes libres" lors d'un entretien à Alep le 21 septembre 2012. AFP / MIGUEL MEDINA

Dans cet hôpital de campagne syrien, chaque heure charrie son lot de blessés. Médecins et rebelles chargent et déchargent hommes, femmes et enfants, en sang, parfois agonisants. Au milieu de l'agitation, Line se faufile, toujours souriante, sa caméra vissée au poing.

 

Cette militante de 29 ans filme tout, en louvoyant habilement entre les brancards : les rebelles assis aux quatre coins des salles pour surveiller les lieux, les familles éplorées et les poches de sang stockées à même le sol.

 

Originaire de la région d'Alep, la métropole commerçante du nord de la Syrie en proie à de violents combats depuis plus de deux mois, Line a décidé de rejoindre la révolution qui secoue son pays depuis plus d'un an et demi.

Elle fait désormais partie des "femmes libres", comme s'appellent entre elles les militantes.

 

Au début, elle a participé aux manifestations contre le président Bachar el-Assad, au grand dam de sa famille. "Il n'y a qu'une chose qui les effrayait, c'est ce qu'ils font aux filles", explique-t-elle, faisant allusion aux viols commis, selon rebelles et militants, par les forces du régime.

Avec de nombreuses autres femmes, elle a cousu les drapeaux de la révolution que les manifestants brandissent depuis mars 2011. Elle a aussi aidé à dessiner les pancartes et les slogans des manifestations hebdomadaires qui ont lieu chaque vendredi malgré les bombardements, les combats et les répression.

 

En 18 mois, plus de 30.000 personnes, en majorité des civils, ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Face à la répression, la contestation hostile au clan Assad, au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle, s'est militarisée dans le pays désormais plongé dans la guerre civile.

 

Au moment des premiers combats, Line a commencé par aider les infirmiers, en se formant aux premiers secours.

"Il y a beaucoup de militantes, notamment à Alep. Certains jours, il y a même plus de filles que de garçons à l'hôpital", affirme-t-elle. Dans plusieurs hôpitaux de fortune d'Alep, l'AFP a constaté la présence de nombreuses femmes secondant les médecins.

 

Puis, comme beaucoup de jeunes femmes, elle a choisi comme arme son stylo, son petit cahier qu'elle ne quitte jamais et la petite caméra qu'elle garde toujours dans sa main.

"Je compte les victimes, je suis chargée de répertorier les noms et de garder des images des morts et des blessés", explique Line, habillée d'un long manteau noir et le visage ceint d'un foulard de la même couleur.

 

C'est notamment grâce à ces militants qui tiennent un décompte quotidien dans les hôpitaux improvisés que les groupes de militants et organisations comme l'OSDH, peuvent fournir des bilans aux médias internationaux, dont l'accès en Syrie est entravé par les autorités.

 

Ces jeunes femmes viennent des villages aux alentours d'Alep, très conservateurs, après avoir bravé leur famille. Elles vivent, dorment et travaillent à l'hôpital, et se déplacent d'hôpital en hôpital au gré des bombardements.

Ce jour-là, Line est aidée par une nouvelle recrue des "Haraïr" (femmes libres, en arabe), qui se fait appeler Oum Souheir.

Sous le voile noir qui couvre la tête et le bas du visage de cette jeune Syrienne se dessine un grand sourire quand elle évoque la "révolution".

 

"Tout ce que nous pouvons faire pour la révolution, nous le ferons. S'il le faut, nous irons même jusqu'à porter les armes au front pour notre pays", lance-t-elle avec conviction.

Lire aussi :
Les combats meurtriers se poursuivent à travers la Syrie

Dans cet hôpital de campagne syrien, chaque heure charrie son lot de blessés. Médecins et rebelles chargent et déchargent hommes, femmes et enfants, en sang, parfois agonisants. Au milieu de l'agitation, Line se faufile, toujours souriante, sa caméra vissée au poing.
 
Cette militante de 29 ans filme tout, en louvoyant habilement entre les brancards : les rebelles assis aux...

commentaires (3)

Liberté très surveillée...semble t il...

GEDEON Christian

15 h 39, le 29 septembre 2012

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Commentaires (3)

  • Liberté très surveillée...semble t il...

    GEDEON Christian

    15 h 39, le 29 septembre 2012

  • Femmes libres ? elles sont toutes voilées ! Même la journaliste de TF1 portait une robe noire et un foulard sur la tête. Et c'est comme dans toute les révolutions, les femmes sont en premières lignes , et après allez à la cuisine, le ménage et les enfants

    Talaat Dominique

    13 h 44, le 29 septembre 2012

  • Euh...

    Robert Malek

    13 h 20, le 29 septembre 2012

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