Rechercher
Rechercher

À La Une - grève

Des dizaines de milliers de Grecs dans les rues, premier test social pour le gouvernement

Le mnistère des Finances annonce avoir "bouclé" le train de mesures contesté.

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé le 26 septembre 2012 à Athènes, en route vers le Parlement, pour protester contre un nouveau plan de rigueur. Yannis Behrakis/Reuters

Des heurts ont opposé policiers et manifestants mercredi à Athènes en marge de manifestations contre un nouveau paquet de mesures de rigueur devant être introduit au parlement à la demande des créanciers, UE et FMI.


Les fauteurs de trouble, encagoulés, opérant par petits groupes, ont jeté des molotov en contrebas de la place Syntagma faisant face au Parlement, en direction des forces anti-émeutes, qui ont riposté par des tirs de grenade assourdissante et de gaz lacrymogènes, a constaté l'AFP.


Les affrontements, qui ont duré une grosse demi-heure, se sont poursuivis sur la place et vers le ministère des Finances devant lequel un camion de pompiers était stationné, alors que le gros des manifestants étaient en train de réculer dans un nuage suffoquant.


Les molotov ont mis le feu à un kiosque de promotion d'une société téléphonique, à des poubelles et des abribus tandis que des individus s'en prenaient à des vitrines, notamment avec des bouts de marbre déchaussés sur les façades et des barres de fer. 


Les hôtels de luxe longeant la place étaient mis à l'abri des échauffourées par un cordon policier, qui n'a pu toutefois empêcher un taggeur en colère d'écrire le slogan "Revolution" à la peinture sur le store en fer d'un des palaces.


Selon la police, 34.000 personnes ont défilé au total à Athènes mercredi et 18.000 à Salonique, les syndicats évoquant le chiffre de 100.000.


Quelque 5.000 policiers avaient été déployés pour contenir les débordements, fréquents en Grèce, à l'occasion des manifestations.

Le 7 février, plus de 20.000 personnes avaient manifesté à Athènes et Salonique, selon la police, et plus de 100.000 le 12 février, lors du vote au parlement du deuxième plan d'aide à la Grèce assorti de mesures d'austérité.


Mercredi, le cortège le plus fourni était celui du front syndical communiste Pame, uni derrière les slogans "Insoumission" et "Pas de nouveaux sacrifices pour la ploutocratie".
Derrière, les banderoles des deux centrales syndicales GSEE et Adedy, organisatrices de la journée d'action demandaient de "repousser les nouvelles mesures dures, injustes et inefficaces".

 

 

Des heurts ont éclaté à Athènes entre quelques centaines de manifestants

cagoulés et les forces de l'ordre. ARIS MESSINIS/AFP

 

 

"Depuis deux-trois ans, nous vivons une catastrophe sociale incroyable, la société grecque est un cobaye pour ce qui se passe ailleurs" dans l'Union européenne, tempêtait Ilias Loizos, un employé municipal de 56 ans, qui affirme que son salaire a été réduit de moitié.


"Nous avons un tiers de chômeurs, les affaires ne marchent plus (...) nous sommes désespérés et avons perdu confiance dans l'UE", affirmait aussi Dimitris Mitropoulos, un enseignant de 35 ans.
Les employés de société en voie de privatisation (Eau, électricité, caisse d'épargne) scandaient : "no pasaran" en dénonçant le "bradage" imposé par les bailleurs de fonds du pays.

 

 

Le train de mesures "bouclé"
Afin de montrer la détermination du gouvernement à mener à bien sa politique, le ministère des Finances a fait savoir dans la matinée que le nouveau plan de mesures d'économies et de réformes structurelles, contesté dans la rue, avait été "bouclé" lors d'une réunion discrète la veille au soir entre le Premier ministre conservateur Antonis Samaras et son ministre des Finances, Yannis Stournaras.


Les mesures, portant sur plus de 11,5 milliards d'économies budgétaires, essentiellement des coupes de salaires publics, pensions et prestations sociales, doivent toutefois encore être soumises à l'aval des deux partenaires de la coalition gouvernementale, et décrocher le feu vert de la troïka représentant les créanciers.


Soutenue par le principal parti d'opposition, le Syriza de la gauche radicale, la journée d'action est la troisième de l'année mais la première depuis l'arrivée au pouvoir en juin de la coalition gouvernementale.


Devant l'hôpital Evangelismos, en centre-ville, Dimitri Tsiolias, radiologue, ne se fait aucune illusion sur l'issue du mouvement. 
"La grève ne changera rien. Peu importe ce que nous faisons, les salaires vont baisser, tout vient de la troika" explique le médecin en désignant les représentants des bailleurs de fonds du pays, UE, BCE et FMI.


Un peu plus loin, la Poste est fermée ainsi que la plupart des administrations. Des écoles aussi sont touchées par le mouvement.


Pour Irina, la trentaine, qui dirige une imprimerie, "ce sont surtout les fonctionnaires qui font grève". "Mes employés arrivent en retard en raison de la grève du métro, mais ils ne font pas grève, ça n'a jamais servi à rien" affirme-t-elle en sortant d'un taxi.


Les syndicats des commerçants, artisans et ingénieurs civils ont toutefois aussi appelé à la grève, même si mercredi matin les petits commerces de centre ville étaient ouverts pour la plupart.


Aucune desserte des îles n'était par contre assurée suite à un mot d'ordre de grève de 24H qui a pris effet dans la nuit.
Les contrôleurs aériens ont aussi entamé un arrêt de travail de trois heures, jusqu'à 10H00 GMT, qui a provoqué l'annulation de 12 vols des compagnies grecques, Olympic air et Aegean Airlines.


Conditionnant le maintien de la Grèce sous perfusion financière, alors que la nécessité d'une troisième opération de soutien au pays parait gagner du terrain, le nouveau plan doit être adopté au Parlement avant le sommet européen du 18 octobre, dont la Grèce attend le déblocage du versement au pays de 31,5 milliards d'euros de prêts.

 

 

Pour mémoire:

La troïka fait une « pause » dans les négociations avec Athènes ; reprise dans une semaine

 

Eclairage : Privatiser, une tâche de longue haleine dans la Grèce en crise

Des heurts ont opposé policiers et manifestants mercredi à Athènes en marge de manifestations contre un nouveau paquet de mesures de rigueur devant être introduit au parlement à la demande des créanciers, UE et FMI.
Les fauteurs de trouble, encagoulés, opérant par petits groupes, ont jeté des molotov en contrebas de la place Syntagma faisant face au Parlement, en direction des...

commentaires (8)

CORRECTION ! Merci : ".... et les Biens de l’Église Byzantine."

Antoine-Serge KARAMAOUN

06 h 19, le 27 septembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • CORRECTION ! Merci : ".... et les Biens de l’Église Byzantine."

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 19, le 27 septembre 2012

  • Excusez pour l'erreur de tape de : Mein Kampf !

    SAKR LEBNAN

    13 h 53, le 26 septembre 2012

  • Ils devaient surtout ne pas exempter de l'Impôt leurs Armateurs et les Biens de l’Église Orthodoxe.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 32, le 26 septembre 2012

  • je n'aime pas les sentiments anti-allemands..mein kampf est loin dans l'histoire...mais les pays du Sud ont raison...on leur a vendu de la viande avariée...les fonds européens ont servi à construire des autoroutes par dizaines,construites par les sociétés du Nord...des complexes hôteliers par centaines,construits par les sociétés du Nord,et dont les bénéfices retournent au NOrd..à imposer des normes "europeènnes"décidées par les gens du Nord...tout çà a coûté très très cher...le tout a été financé par des soi-disant subventions du Nord...l'avidité sans limites des multinationales du Nord y a trouvé son content...d'autant plus qu'en même temps on imposait aux pays du Sud des cahiers des charges qui faisaient qu'aucune de leurs sociétés locales ne pouvait suivre...Non,les pays du Sud ne sont pas les feignants qu'on dit...la morgue des nordistes doit prendre fin...ils ont pillé les pays du Sud sans aucune vergogne,et je sais de quoi je parle,je vous le garantis...c'est un hold up,ni plus ni moins...Y'en a marre de cette suffisance des pays du Nord!

    GEDEON Christian

    13 h 18, le 26 septembre 2012

  • Cette Grèce méditerranéenne et Orientale n'aurait jamais due entrer dans cette "Europe".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 04, le 26 septembre 2012

  • L'Espagne sort dans les rues contre les mesures d'austérité et pour faire chuter le gouvernement. Il semble que le virus atteint la Grèce et s'étendra très probablement aux autres pays sudistes. L'unique salut pour l'Europe c'est le retrait de l'Allemagne, et on en discute beaucoup ces derniers temps dans toute l'Europe, de la zone Euro vers son D.M. Le Euro chutera et les pays Européens, surtout du Sud, recouvriront leurs santés et leurs concurences sur les marchés mondiaux, et même chez eux où tous leurs marchés sont accaparés par les produits allemands et/ou manufacturés en Chine pour le compte de l'Allemagne. Fini les Man Kampf !

    SAKR LEBNAN

    10 h 22, le 26 septembre 2012

  • Grecs et espagnoles, meme combat, mettre fin a la domination vorace et honteuse des banquiers voleurs tels, goldman sachs, rothschild, jp morgan , lehman brothers, etc.... mais de la meme veine.

    Jaber Kamel

    09 h 01, le 26 septembre 2012

  • Un tiers de chômeurs, les affaires ne marchent plus et plus de 30.000 Grecs dans les rues,encore une autre preuve que l'Europe va mal et le monde aussi . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 45, le 26 septembre 2012

Retour en haut