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Moyen Orient et Monde

Sur le terrain, l’arrivée des chefs rebelles venus de Turquie laisse indifférent

Des rebelles syriens à bord d'une moto dans un quartier d'Alep.

« L’arrivée d’un seul nouveau combattant au front serait plus utile » : Abdallah, d’une brigade rebelle d’Alep, résume le sentiment d’indifférence et même d’hostilité ressenti par les combattants du terrain face au transfert du commandement de l’ASL de Turquie en Syrie. « Les combattants sur le terrain valent bien plus que des gens assis derrière une table depuis un an et demi hors de Syrie », martèle le porte-parole de la brigade el-Tawhid, la plus importante d’Alep. Car pour les combattants à Alep, qui depuis plus de deux mois affrontent les forces du régime dans la métropole du nord du pays, c’est sur le terrain que se prennent les décisions et qu’il faut des hommes.


Si la direction de l’Armée syrienne libre (ASL, formée de militaires dissidents et de civils ayant pris les armes) a présenté comme une « bonne nouvelle » son transfert prochain en Syrie, les combattants sur le front d’Alep, qui mettent en place eux-mêmes leur tactique, ont à peine prêté attention à cette annonce. Abou Somar, chef de la Brigade Ahfad el-Rassoul, a des hommes positionnés sur trois fronts dans les emblématiques quartiers de Salaheddine et de Saif el-Dawla et, pour lui, ce transfert ne change rien. « La stratégie se décide avec les gens qui sont sur le terrain », dit-il. Dans la ville, en proie à de violents combats et à des bombardements dévastateurs depuis le 20 juillet, les insurgés ont déjà mis en place une chambre des opérations au niveau local et se réunissent régulièrement. « On ne suit aucun courant religieux ni politique. Ni les Frères musulmans, ni el-Qaëda, ni aucun mouvement à l’étranger. Nous sommes l’Armée syrienne libre sur le terrain », poursuit Abou Somar. Ses ordres, affirme-t-il, il les prend au cours de réunions avec les autres brigades déployées dans la ville, en concertation avec le Conseil militaire révolutionnaire d’Alep récemment mis sur pied. Avec les autres chefs insurgés, il partage un seul but : « Que Bachar el-Assad tombe, le plus vite possible. » Pour cela, il en appelle à tous les chefs rebelles encore dans les camps de réfugiés, notamment en Turquie. « Ils doivent tous descendre sur le terrain. »


Abou Riad, lui, a appris la nouvelle en regardant les informations. Cet officier dissident à la tête d’une brigade dans la vieille ville d’Alep a vu samedi à la télévision la vidéo diffusée sur YouTube de Riad el-Assaad, chef de l’ASL. « Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque : le commandement de l’ASL est entré dans les régions libérées », a déclaré le chef de l’opposition armée, sans toutefois préciser sa localisation, et répondant notamment aux demandes pressantes de la communauté internationale de contrôler les groupuscules extrémistes agissant en son nom. Abou Riad déplore toutefois l’absence d’une « vraie structure militaire » rebelle à l’échelle nationale, mais il estime que la direction venue de l’étranger ne dispose pas de l’« expertise » que les insurgés, ou même les civils ayant pris les armes, ont pu acquérir au combat.


Par ailleurs, sous le couvert de l’anonymat, plusieurs chefs rebelles dénoncent des pratiques clientélistes de la part de la direction de l’ASL. La redistribution de l’argent au sein de l’organisation rebelle pose également question, selon eux, surtout au moment où les insurgés à Alep disent manquer de fonds pour acheter des munitions.

(Source : AFP)

« L’arrivée d’un seul nouveau combattant au front serait plus utile » : Abdallah, d’une brigade rebelle d’Alep, résume le sentiment d’indifférence et même d’hostilité ressenti par les combattants du terrain face au transfert du commandement de l’ASL de Turquie en Syrie. « Les combattants sur le terrain valent bien plus que des gens assis derrière une table depuis un an...
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