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Liban: nouvelle génération «hypersexualisée»?

Des jeunes qui... Sex-Priment

La sexualité, encore taboue au Liban.

Gaby, Olga, Mirna et Serge sont étudiants à l’Université Américaine de Beyrouth. Bien qu’amis et appartenant au même milieu social, leurs conceptions de la vie et du sexe diffèrent sensiblement.
Pour Gaby (23 ans), la virginité est aussi importante pour une femme que pour un homme. «D’un point de vue religieux, chrétien et moral, je préfère ne pas avoir de rapport sexuel avant le mariage, à moins qu’il y ait une histoire d’amour très profonde et très sérieuse, souligne-t-il. Par rapport sexuel, j’entends aussi sexe oral et autres pratiques. Comme je ne peux pas concevoir l’idée que ma copine ou ma future épouse ait couché avec un autre homme, je choisirai toujours d’être avec une personne qui partagerait les mêmes principes, même si les filles conservatrices se font de plus en plus rares à mon avis. Tout est devenu permis, on se laisse aller à nos pulsions sans limites.»
De son côté, Serge (24 ans) a vécu en France quelques années. «Cela a changé toute ma perception des choses, dit-il. En Europe, ils savent différentier entre sexe et amour. Le sexe n’est pas un problème, mais un besoin normal, comme manger et boire. Ici, on le lie à la religion et aux émotions, ce qui complique l’histoire. La virginité de la femme ici est une obligation, ailleurs c’est un choix.»
D’un autre côté, Olga (21 ans) trouve que «Beyrouth n’est qu’une microsociété et qu’on ne peut former un jugement sur la société libanaise entière en observant uniquement les rues de la capitale». «Même à Beyrouth, dans les boîtes branchées, je trouve que les jeunes s’exhibent de manière obscène pour se vanter sans qu’il n’y ait vraiment quelque chose de sexuel dans leur attitude, relève-t-elle. Moi, je préfère me conserver pour le mariage; les hommes aiment s’amuser quelques années puis vont se trouver une fille vierge pour le mariage. Mais cela ne m’empêcherait pas de recourir à d’autres moyens de satisfaction sexuelle.»
Mirna (22 ans) préfère ne pas se mêler à la discussion. En retrait, elle confie son histoire. «J’ai déjà eu plus d’un rapport sexuel dès l’âge de 18 ans, affirme-t-elle. Il y a deux ans, je suis sortie d’une relation amoureuse qui m’a laissée dépressive. Je me suis alors tournée vers des relations sexuelles plus faciles. Un jour, j’ai découvert que j’étais enceinte de plus de deux mois déjà, je n’avais qu’un seul choix, l’avortement. Comme je ne voulais pas que mes parents ou mes amis le sachent, j’ai subi l’avortement dans la banlieue sud de Beyrouth, et j’ai dû revenir le même soir à la maison comme si de rien n’était. Le médecin m’a prévenu que je ne pourrais peut-être plus tomber enceinte, mais c’était la seule issue possible. Je m’inquiète pour mon futur, mais je pense que ça ira. Si je dois me marier et redevenir vierge, j’irais me faire recoudre l’hymen.»
Rola Yasmine explique: «Beaucoup de jeunes filles subissent des avortements au Liban, mais beaucoup moins qu’avant. Une femme mariée ferait un avortement plus facilement qu’une jeune fille qui n’a pas les moyens. Même si cette dernière voudrait garder l’enfant, elle sait qu’au Liban, ce ne serait pas possible d’être une mère célibataire. Ces filles se font avorter en silence, parfois sans le soutien de leurs parents, et doivent parfois se réveiller le lendemain pour aller au travail ou à l’université. Elles n’ont même pas le temps de réfléchir à ce qui s’est passé ou d’entamer une convalescence physique et émotionnelle.»
Gaby, Olga, Mirna et Serge sont étudiants à l’Université Américaine de Beyrouth. Bien qu’amis et appartenant au même milieu social, leurs conceptions de la vie et du sexe diffèrent sensiblement.Pour Gaby (23 ans), la virginité est aussi importante pour une femme que pour un homme. «D’un point de vue religieux, chrétien et moral, je préfère ne pas avoir de rapport sexuel avant le...