Rechercher
Rechercher

À La Une - Criminalité

Rapts au Liban : le paiement rapide d'une rançon conforte les criminels, avertit une source policière

La situation instable et la crise syrienne contribuent à la recrudescence des enlèvements.

La famille de Fouad Daoud, enlevé à Zahlé il y a plusieurs jours, a brièvement bloqué mardi une route de la ville pour protester contre l'enlèvement. Photo Danielle Khayat.

Ces dernières semaines, le Liban a été le théâtre d'une série d'enlèvements d'individus, dont les derniers en date étaient celui de Youssef Béchara, libéré mardi contre le paiement d'une rançon de 400.000 dollars, et celui d'un septuagénaire, Ali Ahmad Mansour, kidnappé hier soir dans la Békaa. Selon la chaîne LBCI, une rançon de 15 millions de livres a été réclamée à la famille de ce dernier. L'on est également toujours sans nouvelles de Fouad Daoud enlevé il y a quelques jours à Zahlé, et dont la libération est, là aussi, conditionnée au paiement d'une rançon.

 

Interrogée par Lorientlejour.com, une source policière confirme la recrudescence des enlèvements au Liban cette année, tout en précisant que cette augmentation est liée à l’impact de la crise syrienne. "La recrudescence des rapts s'inscrit dans le cadre d'une augmentation générale du taux de criminalité au Liban", ajoute cette source, sous le couvert de l’anonymat.

 

La réaction des familles confrontées à l'enlèvement d'un proche vient, de plus, alimenter le cercle vicieux de la criminalité, souligne le responsable. "Les familles des otages répondent de plus en plus rapidement aux demandes des ravisseurs afin d’obtenir la libération de leur proche. Cela est extrêmement dangereux car le succès d’un rapt encourage les ravisseurs à répéter leur forfait", explique-t-il.

"Une famille a le droit de payer une rançon. Nous comprenons les proches et ne pouvons pas les obliger à prendre des risques. Mais ces dernières années, nous arrivions à contenir la vague d'enlèvements, car les proches étaient beaucoup plus coopératifs avec les autorités", note le responsable.

 

La famille de Youssef Béchara, enlevé dimanche à Bsalim, au nord de Beyrouth, a versé 400.000 dollars mardi à ses ravisseurs pour obtenir sa libération. Son épouse a payé la rançon près de l’église Mar Mikhaël à Chiyah. L’otage est rentré mardi chez lui où un accueil populaire lui a été réservé. L'ex-otage a raconté que ses ravisseurs étaient nombreux, mais qu'il n'a pu les identifier.

 

"Ils ont payé les 400.000 dollars comme si c’était une somme modique", souligne le policier, qui commente la libération de Youssef Béchara. "Quand une famille paie si rapidement, ceci ne nous rassure pas pour la suite des événements. Et ce d'autant plus que nous avons remarqué que les ravisseurs sont des groupuscules constitués d’étrangers qui se forment uniquement pour ce genre d'opérations". Des groupes passés en mode professionnel, en quelque sorte.

 

"Le plus important pour nous était d’obtenir la libération de Youssef le plus tôt possible", explique, de son côté, Anis Béchara, frère de Youssef et secrétaire général du syndicat des propriétaires de boulangeries.

"Nous savons que le président de la République Michel Sleiman et tous les ministres suivaient cette affaire (…), et nous les remercions pour tout ce qu’ils ont fait. Mais nous ne pouvions pas attendre", a-t-il souligné.

Concernant son frère, Anis Béchara indique que les ravisseurs l’ont respecté et qu'"il se porte bien".

Le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel lui a promis que "les autorités vont poursuivre leur enquête afin d’arrêter les ravisseurs", dit encore M. Béchara, qui précise que sa famille n'a "jamais été menacée et n'est pas impliquée en politique".

 

Quelques heures après la libération de Youssef Béchara mardi, Ali Ahmad Mansour (73 ans) a été kidnappé dans la Békaa au niveau du carrefour des deux villages de Ghazé et Loussi. M. Mansour était à bord de sa BMW X3 quand une Jeep Cherokee noire l’a intercepté. Ses ravisseurs l’ont obligé à monter avec eux et se sont enfuis vers une destination inconnue.

 

En ce qui concerne Fouad Daoud, enlevé à Zahlé il y a plusieurs jours, sa famille a bloqué mardi la route menant à la cité industrielle de la ville et une grève générale est prévue jeudi, afin de protester contre son enlèvement.

 

Autre exemple d'une prise en main par une famille de la gestion d'une affaire d'enlèvement : les Moqdad. Ce puissant clan chiite libanais avait revendiqué, le 15 août dernier, le rapt par son "bras armé" d’une vingtaine de Syriens et d’un Turc en représailles à l’enlèvement en Syrie d’un membre de la famille par un groupe rebelle qui l’accuse d’être un tireur embusqué à la solde du Hezbollah.

 

La semaine dernière, les otages des Moqdad ont été libérés par l'armée, et plusieurs membres de la famille, dont le porte-parole Maher Moqdad, ont été arrêtés.

Ces dernières semaines, le Liban a été le théâtre d'une série d'enlèvements d'individus, dont les derniers en date étaient celui de Youssef Béchara, libéré mardi contre le paiement d'une rançon de 400.000 dollars, et celui d'un septuagénaire, Ali Ahmad Mansour, kidnappé hier soir dans la Békaa. Selon la chaîne LBCI, une rançon de 15 millions de livres a été...

commentaires (2)

Un vieux Monsieur de 73 Kidnappé: M Ali Mansour.Pauvre innocent. Pourquoi n'ont ils pas kidnappé un autre "Mansour" ?? Le ministre Adnane Mansour par exemple. Pour sûr, personne ne paiera de rançon pour ce ministre des AE reçevant ses instructions de la république de Nasrallah. Ces voyous de kidnappeurs pourraient, par exemple, se le garder à vie, ce ministre..Laissez tomber le kidnapping des innocents civils...allez débarrassez nous de ces politiciens ministres qui ne font que se "remplir les poches"...Allez, les libanais vous encouragent là dessus..Après tout, ces ministres si altruistres sont bien "au service des Libanais" non? Ils accepteront CERTAINEMENT se sacrifier pour nous.

Jean-Pierre EL KHOURY

07 h 45, le 19 septembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Un vieux Monsieur de 73 Kidnappé: M Ali Mansour.Pauvre innocent. Pourquoi n'ont ils pas kidnappé un autre "Mansour" ?? Le ministre Adnane Mansour par exemple. Pour sûr, personne ne paiera de rançon pour ce ministre des AE reçevant ses instructions de la république de Nasrallah. Ces voyous de kidnappeurs pourraient, par exemple, se le garder à vie, ce ministre..Laissez tomber le kidnapping des innocents civils...allez débarrassez nous de ces politiciens ministres qui ne font que se "remplir les poches"...Allez, les libanais vous encouragent là dessus..Après tout, ces ministres si altruistres sont bien "au service des Libanais" non? Ils accepteront CERTAINEMENT se sacrifier pour nous.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    07 h 45, le 19 septembre 2012

  • Payer la rançon près de l’église Mar Mikhaël à Chiyah et sous le nez des policiers et de l'armée, vraiment choquant et inacceptable . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    06 h 39, le 19 septembre 2012

Retour en haut