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À La Une - Révolte

L’Iran propose des observateurs arabo-iraniens en Syrie

Violents combats à Alep ; exécutions sommaires à Damas.

L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, a visité hier le camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie. À son départ, quelque 200 personnes en colère se sont ruées et ont jeté des pierres sur son convoi, débordant les forces de l’ordre. Khalil Mazraawi/AFP

De violents combats avaient lieu hier dans plusieurs quartiers rebelles d’Alep, Boustane al-Kasr, le secteur proche d’Izaa, Soukkari et surtout Sakhour, selon des habitants. Lundi, le régime avait affirmé que ses troupes contrôlaient le quartier stratégique de Midane, après une semaine de combats acharnés. L’armée conseillait toutefois aux habitants d’éviter une partie du quartier, prévenant que des tireurs embusqués pourraient y être retranchés. « Quand l’armée dit contrôler un secteur, ce n’est que temporaire », a cependant déclaré le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, rappelant que la situation à Alep était très mouvante.
Au nord d’Alep, d’intenses combats opposaient dans l’après-midi l’armée à des rebelles qui tentaient de prendre le contrôle du poste-frontière avec la Turquie de Tall al-Abyad, a rapporté l’agence de presse turque Anatolie. Dans la capitale Damas, quatre soldats ont été tués dans des combats à la périphérie des quartiers de Hajar al-Aswad et Assali, qui étaient pilonnés par les forces gouvernementales, selon l’OSDH. La télévision al-Arabiya, citant des militants, a indiqué que les forces de l’ordre auraient sommairement exécuté 20 personnes à Hajar al-Aswad. Au total, quelque 72 personnes ont péri hier à travers le pays, selon un bilan provisoire.

L’armée teste des armes chimiques ?
D’autre part, l’armée syrienne aurait effectué des essais avec des armes chimiques fin août près de Safira, à l’est d’Alep, a affirmé le magazine allemand Der Spiegel. Cinq à six obus vides de substances chimiques, mais destinés à une guerre chimique, ont été lancés de chars ou d’avions sur un terrain baptisé Diraiham dans le désert près de Chanasir, réputé être le plus grand centre de tests d’armes chimiques en Syrie, selon l’hebdomadaire qui cite des témoins. Des officiers iraniens, sans doute des gardiens de la révolution, se sont rendus pour l’occasion sur les lieux en hélicoptère, selon la même source.
Sur le plan diplomatique, lors d’une réunion lundi soir au Caire du « groupe de contact » quadripartite sur la Syrie (Iran, Égypte, Turquie et Arabie saoudite), Téhéran a proposé l’envoi d’observateurs des quatre pays, malgré l’échec de missions similaires sous l’égide de la Ligue arabe cet hiver puis de l’ONU. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, qui doit se rendre aujourd’hui à Damas, a appelé à « un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l’aide financière et militaire à l’opposition syrienne », selon l’agence IRNA. Des sources diplomatiques européennes ont indiqué en outre que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, devrait participer à des « discussions sérieuses » sur la Syrie avec ses homologues européens à la veille de leur prochaine réunion à Luxembourg en octobre. À cette occasion, l’UE envisage notamment de renforcer ses sanctions contre le régime de Bachar el-Assad, alors que Moscou, fidèle allié du président syrien, bloque l’adoption de mesures similaires à l’ONU depuis le début de la crise. Pour sa part, l’ambassadeur de France en Syrie, Éric Chevallier, a déclaré sur la radio France Inter que Paris « travaille avec l’ensemble de l’opposition syrienne, y compris les groupes armés », et le sujet de livraisons d’armes est discuté « très sérieusement », même si la décision est « compliquée ».

Brahimi hué
Par ailleurs, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, qui s’est rendu en Syrie la semaine dernière pour rencontrer le président Assad, a visité hier après-midi le camp de réfugiés de Zaatari (30 000 réfugiés) dans le nord de la Jordanie, où quelque 200 personnes en colère ont jeté des pierres sur son convoi au moment où il partait. « Brahimi, pars d’ici ! » ont-ils scandé alors que le médiateur avait affirmé plus tôt que la situation s’aggravait dans leur pays. « Ils ont dit qu’ils étaient en colère parce qu’il avait rencontré le président Assad et essayé de lui donner une chance de tuer plus de gens », selon eux, a déclaré un responsable de la sécurité. L’émissaire s’était rendu plus tôt en journée dans le camp d’Altinözü, dans la province turque de Hatay, qui héberge actuellement quelque 1 300 Syriens.
De son côté, l’Irak a rouvert son poste-frontière de Qaïm, l’un des principaux points de passage avec la Syrie fermé le 15 août, mais refoule les jeunes hommes célibataires, a annoncé un porte-parole du ministère des Personnes émigrées et déplacées. Qaïm abrite un camp de réfugiés syriens, dont le nombre atteint 4 521 pour la seule province d’Anbar, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Au total, 25 508 réfugiés syriens sont enregistrés en Irak, tandis que 10 914 autres attendent de l’être. Enfin, Vienne a décidé de « doubler son aide humanitaire à la population syrienne », a annoncé le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spindelegger.


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