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Raï : Les chrétiens de Syrie ne sont pas attachés au régime mais à la stabilité

"Lorsque Saddam Hussein a été renversé, nous avons perdu un million de chrétiens (...) parce qu'il n'y avait plus d'autorité", rappelle le patriarche maronite.

Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï. ANWAR AMRO/

Les chrétiens de Syrie ne sont pas en faveur du régime mais sont attachés avant tout à la stabilité de leur pays, a affirmé dans un entretien à l'AFP le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, chef d'une des plus influentes Eglises catholiques orientales.


"Aux Occidentaux qui disent que les chrétiens soutiennent le régime syrien, je dis : les chrétiens sont avec l'Etat et non avec le régime. Il y a une grande différence (...). Ils se soucient de la stabilité de leur pays, pas du régime", a-t-il affirmé dans un entretien à l'AFP.


"En Irak, lorsque Saddam Hussein a été renversé, nous avons perdu un million de chrétiens. Pourquoi ? Pas parce que le régime est tombé, mais parce qu'il n'y avait plus d'autorité, il y a eu un vide", a-t-il expliqué.
"En Syrie, c'est la même chose. Les chrétiens ne sont pas attachés au régime mais ils ont peur du pouvoir qui va venir après, c'est leur sentiment", a souligné Mgr Raï, lors de cet entretien au siège patriarcal estival à Dimane, dans le nord-est du Liban.

 

Le raz-de-marée islamiste dans des pays du Printemps arabe a provoqué l'émoi des minorités chrétiennes déjà inquiètes pour leur survie et qui redoutent de voir le Moyen-Orient multi-religieux changer de visage.


Les chrétiens de Syrie - près de 5% sur une population de 22 millions d'habitants, au sein desquels les maronites sont une minorité - jouissent de la liberté religieuse depuis l'arrivée du parti Baas laïque lui-même dirigé par une minorité, les alaouites (10%), et beaucoup redoutent des actes de vengeance de la part d'extrémistes sunnites en cas de chute du régime.

 

Les déclarations de Mgr Raï interviennent près d'une semaine avant la visite du pape Benoît XVI au Liban. Pour protéger ce déplacement prévu du 14 au 16 septembre, les services de sécurité sont en "état d'alerte" dans un contexte d'instabilité au Liban, qui subit les débordements du conflit syrien.

 

Le prêtre jésuite Paolo Dall'Oglio, expulsé de Syrie au printemps, a affirmé mercredi qu'il n'y avait jamais eu "un voyage du pape dans une situation aussi dramatique". Ce voyage est "risqué pour des raisons de sécurité et politiques", a estimé le religieux italien lors d'une conférence de presse à Rome.

 

"Le gouvernement de Beyrouth est pour l'essentiel favorable à la Syrie du président Bachar el-Assad. Une partie des hiérarchies religieuses (libanaises) se sont souvent exprimées d'une façon qui est un soutien de fait au pouvoir d'Assad", a-t-il rappelé, en allusion au patriarche Raï, en soulignant que la principale communauté catholique, les maronites, était profondément divisée face à la crise syrienne.

 

Les Libanais, chrétiens comme musulmans, sont divisés entre partisans et opposants du régime de Bachar al-Assad, provoquant de tensions politiques et parfois des affrontements confessionnels meurtriers dans le nord du pays.
"Au Liban, nous devons chercher à construire l'unité (...), mais ce n'est pas par magie que ça se fait", a déclaré Mgr Raï, en estimant que le pape devrait insister sur le "message de coexistence" entre chrétiens et musulmans que représente le Liban.

 

 

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Voir notre diapo :

 

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commentaires (4)

Massacre = Stabilité du Chinois

Tannous Jean

14 h 31, le 06 septembre 2012

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Commentaires (4)

  • Massacre = Stabilité du Chinois

    Tannous Jean

    14 h 31, le 06 septembre 2012

  • ben oui...et surtout,ils aimeraient bien qu'on leur foute la paix,les chrétiens.Ils n'ont rien oublié,les chrétiens,et surtout pas les massacres du XIX et du début du XX ème siècle aux mains des sunnites et des druzes aidés par les ottomans,et notamment le grand massacre de Damas.Il n'ont pas non plus oublié combien ils étaient et combien ils sont devenus.Ils n'ont pas oublié les meurtres et les explusions qui ont accompagné l'indépendance de la Syrie...il ne fallait pas en parler...ben,c'est con,mais je le fais quand même.

    GEDEON Christian

    13 h 38, le 06 septembre 2012

  • Il s'emberlificote encore les pinceaux, le Rââëéhh !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 43, le 06 septembre 2012

  • Du régime le plus proche de la Démocratie, aux déclarations dernières, et à celle d'aujourd'ui, notre Cher Patriarche, Inspiré par le Saint Esprit, fait bien du progrès. Mes prières furent exaucés !

    SAKR LEBNAN

    12 h 01, le 06 septembre 2012

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