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À La Une - Canada

Québec : La mort s'invite à la fête de la victoire indépendantiste

Un mort lors d’une fusillade pendant le discours de la nouvelle Première ministre de la province francophone, Pauline Marois.

Pauline Marois, dirigeante du parti indépendantiste Parti Quebecois, est escortée par ses gardes du corps, alors qu'une fusillade vient d'avoir lieu dans la salle où elle prononçait son discours de victoire, à Montréal, le 4 septembre 2012. AFP / ROGERIO BARBOSA

La foule ne cesse de clamer "Pauline, Pauline", interrompant la nouvelle Première ministre. Les drapeaux québécois s'agitent frénétiquement. La fête indépendantiste bat son plein. Soudain, Pauline Marois est évacuée. Un homme a été tué à quelques mètres de là.

 

Mardi soir, la victoire des indépendantistes du Parti québécois (PQ), qui ont remporté d'une courte tête les élections organisées dans la province canadienne francophone sans décrocher de majorité absolue, a été assombrie par un attentat.

 

C'est lors du discours de victoire prononcé par Pauline Marois, chef de file du Parti québécois qui va en outre devenir la première femme à diriger un gouvernement dans la province, que le drame a eu lieu. Au moment où Mme Marois venait de déclarer que "l'avenir du Québec, c'est de devenir un pays souverain", un homme a ouvert le feu dans la salle de concert où la Première ministre s'exprimait, tuant une personne.

 

L'auteur des coups de feu -qui a blessé grièvement un autre homme dans le vestibule à l'arrière de la salle de concert, où le PQ célébrait sa victoire- a tenté aussi d'y mettre le feu, avant d'être arrêté par la police qui a saisi "plus d'une" arme à feu. La presse canadienne rapportait mercredi qu’un camion rempli d’armes a été découvert près du Métropolis.

 

Filmé au moment de son interpellation, ce quinquagénaire a crié, avec un fort accent anglais : "Les Anglais se réveillent". Il a ajouté en anglais, selon des journalistes canadiens sur place : "On va vous rendre la monnaie de votre pièce".

 

L'incident a interrompu le discours de victoire de Mme Marois que ses gardes du corps ont évacuée en quelques secondes du podium de la salle de concert, le Metropolis.

 

 

 

Certains membres de la communauté anglophone du Québec craignent que l'arrivée au pouvoir des indépendantistes ne puisse avoir un impact négatif sur leur statut.

 

Après une interruption de quelques minutes, Mme Marois est revenue sur le podium pour calmer le public et conclure rapidement son discours, alors que la confusion et la tristesse ont succédé à la liesse ayant régné pendant la première partie de la soirée.

 

Dans la première partie de son allocution, Mme Marois avait lancé un appel au rassemblement, s'adressant également à l'opposition : "Demain matin, nous aurons tous à travailler les uns avec les autres. Nous allons travailler tous les uns avec les autres pour servir les Québécois et les Québécoises".

Pauline Marois a indiqué qu'elle allait donner la priorité à l'économie. Elle souhaite notamment réduire l'endettement de la province, alourdir la fiscalité sur les entreprises minières et rendre plus difficile le rachat de sociétés québécoises par des firmes étrangères.

 

A Ottawa, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a salué l'élection de Mme Marois, tout en critiquant ses visées indépendantistes. "Nous ne croyons pas que les Québécois veuillent rouvrir les vieilles chicanes (disputes) constitutionnelles du passé", a déclaré le dirigeant conservateur.

 

Le PQ reprend le pouvoir à la tête de la province francophone après une éclipse de neuf ans. Mais le PQ, qui n'a obtenu que 54 des 125 sièges en jeu, va devoir se contenter de former un gouvernement minoritaire, ce qui devrait le contraindre à renoncer à un nouveau référendum sur l'indépendance du Québec. 

 

Selon les dernières projections, les indépendantistes et les libéraux sont presque à égalité en nombre de voix, obtenant entre 31% et 32% des suffrages. Mais, en raison du système uninominal majoritaire à un tour, le PQ obtient 54 sièges, le Parti libéral du Premier ministre sortant Jean Charest en a 50, et la Coalition Avenir Québec de François Legault 19. Les deux sièges restants vont aux animateurs d'un petit parti souverainiste de gauche, Québec solidaire.

 

Les électeurs québécois étaient animés par un fort désir d'alternance, au point de donner au scrutin des allures de référendum contre Jean Charest.

Le Premier ministre sortant, battu dans son fief de Sherbrooke où il était élu depuis 28 ans, a déclaré "assumer la responsabilité du résultat de ce soir".

Mais il a laissé entendre qu'il pourrait ne pas démissionner de la direction du parti, contrairement aux prévisions de plusieurs politologues. "Je vous dis qu'il y aura d'autres rendez-vous. Nous avons du travail à terminer", a-t-il lancé.

 

 

Le Québec, où le français est la langue maternelle de 80% des 7,8 millions d'habitants, a toujours cultivé sa différence au sein d'un pays où une large majorité des 34,5 millions d'habitants est anglophone. La fête provinciale est ainsi bien plus célébrée que le "Canada Day" du 1er juillet.

 

L'indépendance éventuelle du Québec ne pourra intervenir que par voie de référendum. En 1980, la défaite des séparatistes avait été lourde mais en 1995, il s'en était fallu d'un cheveu pour qu'ils l'emportent, recueillant 49,4% des suffrages.

 

La foule ne cesse de clamer "Pauline, Pauline", interrompant la nouvelle Première ministre. Les drapeaux québécois s'agitent frénétiquement. La fête indépendantiste bat son plein. Soudain, Pauline Marois est évacuée. Un homme a été tué à quelques mètres de là.
 
Mardi soir, la victoire des indépendantistes du Parti québécois (PQ), qui ont remporté d'une courte tête les...
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Il devrait choisir un autre sigle que PQ Pavla Riga

Riga Pavla

01 h 30, le 06 septembre 2012

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Commentaires (1)

  • Il devrait choisir un autre sigle que PQ Pavla Riga

    Riga Pavla

    01 h 30, le 06 septembre 2012

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