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À La Une - États-Unis

Pour Romney, le plus dur reste à faire

La campagne présidentielle est cette année d’une grande férocité, les républicains tirant à boulets rouges sur Obama.

Les délégués républicains à Tampa, soutenant Mitt Romney. Robyn Beck/AFP

Après cinq ans d’un long chemin semé d’embûches, le républicain Mitt Romney devait accepter jeudi soir à Tampa la nomination de son parti dans la course à la Maison-Blanche, déterminé à en déloger le démocrate Barack Obama en novembre prochain.
L’emploi du temps de cet ancien homme d’affaires multimillionnaire de 65 ans, ancien gouverneur du Massachusetts (2003-2007) qui pendant des années a accumulé les succès dans le secteur privé, s’est limité à un déjeuner avec des partisans dans la région de Tampa.
La route n’a pas été facile pour M. Romney. C’est la deuxième fois qu’il se présente à l’investiture républicaine, après un premier essai raté en 2008. En janvier dernier, la saison des primaires s’était ouverte au profit d’adversaires plus conservateurs, quand lui était perçu comme trop modéré par l’aile dure d’un parti qui s’est radicalisé ces dernières années. Mais à force de ténacité et à coups de millions de dollars, il a finalement réussi à s’imposer et à rallier des républicains désireux avant tout de battre le président sortant.
Mitt Romney a survécu à ses propres gaffes, aux attaques sur son passé à la tête du fonds d’investissement Bain, aux questions alimentées par son refus à rendre publiques ses feuilles d’impôt. Ces questions pourraient cependant continuer à le hanter dans la campagne pour l’élection présidentielle, qui démarre vraiment après la convention du Parti démocrate la semaine prochaine, à Charlotte, en Caroline du Nord.


Tout au long de leur convention, les républicains ont étrillé le président Obama, dénonçant son absence de leadership et l’échec de sa politique économique. Mardi, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, avait donné le ton, s’adressant aux quelque 4 000 délégués du parti. « Jetons-le dehors. Parce que nous pouvons faire mieux. Nous pouvons faire beaucoup mieux. Et ça commence par jeter dehors un président qui ne comprend rien », avait-il déclaré sous un tonnerre d’applaudissements. « Il ne peut pas reconstruire l’économie car il ne sait pas comment elle a été construite », avait-il ajouté. À la tribune, ou dans les couloirs, l’accusation se répète. « Barack Obama a échoué à relancer l’économie, il a augmenté notre dette de façon dramatique », explique Aaron Schock, qui à 31 ans est le plus jeune élu du Congrès.


« Je suis sûr qu’ils auront plein de choses adorables à dire à mon sujet », avait plaisanté mardi Barack Obama à propos de la convention républicaine. La campagne présidentielle est cette année d’une grande férocité. « C’est la campagne la plus sale et la plus méchante que j’ai vue de toutes mes (29) années en politique », se lamentait mercredi dans les couloirs de la convention l’ancien candidat à la présidentielle John McCain.
Et comme l’avait déjà fait le gouverneur du New Jersey Chris Christie, le sénateur du Kentucky Mitch McConnell a attaqué mercredi sur un autre thème très présent à Tampa, l’absence de leadership prêtée à Barack Obama.
Le colistier de Romney, Paul Ryan, acclamé mercredi soir par des milliers de délégués lors de son discours d’acceptation, a estimé de son côté qu’après « quatre ans passés à tourner dans tous les sens, l’Amérique doit changer de cap, et l’homme qui peut le faire est le gouverneur Mitt Romney ».


Quant à son épouse Ann Romney, elle a mis tout son charme dans la balance à la convention, pour humaniser un homme qui peine encore selon les sondages à connecter avec les électeurs, et encore plus les électrices, car jugé trop distant et déconnecté de leurs réalités quotidiennes. « Il a du mal à s’ouvrir aux autres. Je respecte cela », a déclaré hier l’ancien sénateur de Floride Jeb Bush sur la chaîne ABC. « Ce qui compte c’est de se montrer proche des préoccupations des gens », a-t-il ajouté.
Parmi les autres orateurs, figuraient une des étoiles montantes du Parti républicain, le sénateur de Floride Marco Rubio, ainsi que Jeb Bush, seul membre de la famille Bush présent à la convention. Plusieurs médaillés des Jeux olympiques de Salt Lake City, que Mitt Romney avait sauvés de la faillite en 2002, ainsi qu’un invité mystère – la rumeur parlait de Clint Eastwood – étaient également annoncés.
Mais à 68 jours de l’élection présidentielle, le plus dur reste à faire. Car en dépit d’une économie poussive qui dessert le locataire de la Maison-Blanche et en dépit de la déception d’une partie de l’électorat d’Obama, Mitt Romney est toujours au coude-à-coude avec le président démocrate dans les sondages (46,8 % des intentions de vote pour Obama contre 45,7 % pour Romney, selon une moyenne établie par le site Real Clear Politics). Mitt Romney « a peut-être la nature d’un coureur de fond, qui sait regarder le but dans la distance », mais la course à la présidence n’est pas un marathon. C’est « un décathlon, et il faut de nombreux talents pour de multiples défis », a déclaré Mike Franc, expert au centre de réflexion conservateur Heritage Foundation.
(Source : AFP)

Après cinq ans d’un long chemin semé d’embûches, le républicain Mitt Romney devait accepter jeudi soir à Tampa la nomination de son parti dans la course à la Maison-Blanche, déterminé à en déloger le démocrate Barack Obama en novembre prochain.L’emploi du temps de cet ancien homme d’affaires multimillionnaire de 65 ans, ancien gouverneur du Massachusetts (2003-2007) qui pendant...

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