La quatrième économie de la zone euro, qui milite pour une union bancaire et budgétaire européenne, a particulièrement besoin du soutien de ses partenaires alors qu’elle est en situation de faiblesse, ce qui pourrait la pousser à demander bientôt un sauvetage financier à l’Europe. Elle s’est lancée dans un véritable ballet diplomatique, entamé mardi avec la venue du président de l’Union européenne Herman Van Rompuy et qui se poursuivra jeudi prochain avec la visite de la chancelière allemande Angela Merkel.
Lors du sommet européen de juin, « nous avons décidé de lancer un processus de plus grande intégration économique et budgétaire de l’Union européenne », a rappelé M. Rajoy, et « nous devrons prendre d’importantes décisions en décembre » pour mettre en œuvre ces réformes. Celles-ci visent à « s’assurer que les États membres et les institutions, chacun dans le cadre de ses responsabilités et dans un esprit d’unité et de solidarité, agissent avec rapidité et détermination » en cas de crise. Le président français a salué pour sa part l’important travail de rigueur et de réforme entrepris par l’Espagne : « Des efforts importants ont été engagés, des sacrifices douloureux ont été consentis » et « les résultats sont déjà probants ». Au prix d’un effort de rigueur historique, Madrid entend dénicher 102 milliards d’euros, entre coupes budgétaires et hausses d’impôts, d’ici à 2014, afin de ramener à cette date son déficit de 8,9 % à 2,8 % du PIB. Mariano Rajoy a d’ailleurs réitéré sa « ferme détermination pour poursuivre cet agenda de réformes ».
Mais le pays, plongé dans la récession, continue de susciter la méfiance des marchés, refroidis par la succession de mauvaises nouvelles économiques. Dernière en date, hier, avec l’annonce par la région de Valence qu’elle demandera plus de 4,5 milliards d’euros d’aide à l’État central, deux jours seulement après une requête de 5 milliards par la Catalogne. Le pays lui-même fait face à un mois d’octobre de tous les dangers, devant affronter des échéances de dette de quelque 30 milliards. En raison de ce climat, « les taux d’intérêt sont trop élevés », a regretté M. Hollande, qui a rappelé que « parmi les missions de la Banque centrale européenne, il y a la stabilité des prix mais il y a aussi la politique monétaire ». « Et quand nous constatons qu’il y a des écarts de taux d’intérêt d’une telle ampleur (entre plusieurs pays) sans justification économique, ça peut donc être une justification pour une intervention », selon lui. La BCE s’est dit prête à aider l’Espagne via des achats d’obligations mais attend d’abord une demande officielle de sa part. « L’Espagne, c’est sa souveraineté d’en décider, ou du principe ou du moment », a dit François Hollande. « C’est la responsabilité pleine et entière de l’Espagne, mais je peux comprendre que l’Espagne puisse attendre qu’il y ait les clarifications qui sont indispensables » sur le mécanisme d’aide proposé.
Un soutien-clé alors que Paris et Berlin sont les acteurs incontournables en zone euro, ayant créé lundi un groupe de travail binational devant notamment réfléchir à « la mise en œuvre des décisions sur la Grèce et l’Espagne ».
Madrid bénéficie déjà depuis juin d’une ligne de crédit de la zone euro de jusqu’à 100 milliards d’euros pour ses banques, mais ne s’est pas encore décidée pour une aide plus globale. « Quand je saurai exactement ce qui est offert (comme soutien par la BCE), je prendrai une décision », a répété hier M. Rajoy.
(Source : AFP)
Il n'y a que la France "hollandaise" qui aidera effectivement les "Sous-développés" d'en deçà la Méditerranée !
06 h 03, le 01 septembre 2012