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Attentat anti-israélien: un mois plus tard, quelques progrès dans l'enquête

Un mois après l'attentat suicide anti-israélien le 18 juillet à l'aéroport bulgare de Bourgas, qui a coûté la vie à cinq touristes israéliens, à un chauffeur de bus bulgare, par ailleurs musulman, et au kamikaze, toujours non identifié, l'enquête a réalisé quelques avancées.

"On pouvait s'attendre à ce que cela prenne du temps, parfois des années, pour découvrir les mécanismes derrière cet attentat. Le travail réalisé au cours des 30 derniers jours est toutefois encourageant", a expliqué le ministre bulgare de l'Intérieur, Tsvetan Tsvetanov, dans un entretien accordé vendredi à l'AFP.

L'identification de l'auteur de l'attaque du 18 juillet, un kamikaze présumé qui a fait exploser une bombe devant un bus de touristes israéliens, est un élément-clé pour découvrir l'organisation ayant commandité l'attentat.

"Ce qui est établi avec certitude, c'est que l'attaque a été préparée en dehors de Bulgarie", a déclaré M. Tsvetanov. "De plus, il est certain à 100% que l'auteur était un étranger. Il parlait anglais avec un accent propre et il était présent sur le territoire bulgare depuis le 29 juin".

Une caméra de vidéo-surveillance l'a filmé le soir de l'attentat, errant dans le hall d'arrivée de l'aéroport. Il s'agissait d'un grand homme, vêtu d'un short à carreaux, d'un t-shirt bleu, avec des chaussures de sport bleues. Il portait un grand sac à dos et une housse d'ordinateur portable.

La police bulgare a diffusé le 1er août une image reconstituée de son visage, à partir des données et des photos disponibles. Des témoignages et un faux permis de conduire américain ont également contribué à la reconstitution du visage, a expliqué le ministre.

Il s'agit d'un jeune homme blanc, aux yeux clairs, aux cheveux épais brun foncé, sur un front haut. L'image a été diffusée par Interpol.

Les enquêteurs disposent d'empreintes digitales et génétiques du kamikaze présumé, mais, à ce jour, elles ne correspondent à aucune donnée des archives des services secrets et de la police.

Plusieurs témoignages ont accrédité la thèse d'un complice. La police bulgare a diffusé le 16 août un portrait-robot et une photo provenant d'un autre faux permis de conduire américain. Cet homme, au visage joufflu, au teint de peau foncé, des cheveux noirs coupés courts et qui pourrait porter des lunettes, est "probablement lié à la préparation et à l'exécution de l'attaque terroriste", a précisé Tsvetan Tsvetanov.

"Les deux faux permis de conduire ont été réalisés en dehors de la Bulgarie et je peux même dire en dehors de l'Europe", a-t-il ajouté.

Il a refusé de préciser si l'éventuel complice se trouvait toujours en Bulgarie.

Le 20 juillet, les enquêteurs avaient indiqué que l'attentat suicide avait été commis avec trois kilogrammes d'explosif de type trotile, fabriqué avec du TNT. Utilisé en génie militaire, différents mouvements terroristes y ont aussi fréquemment recours.

"Cela nous amène à la conclusion que la bombe aurait pu être conçue à l'étranger. Bien sûr, il est possible de trouver les mêmes éléments chimiques sur le territoire bulgare", a relevé le ministre.

"L'explosion s'est produite lorsque le sac à dos se trouvait à l'extérieur du bus. Si le sac s'était trouvé à l'intérieur, le nombre de victimes aurait été supérieur", a souligné M. Tsvetanov, qui ne s'est pas prononcé sur l'hypothèse d'une activation de la bombe par une autre personne.

Un mois après, l'attentat n'a toujours pas été revendiqué, même si Israël accuse l'Iran d'en être le commanditaire et le mouvement chiite libanais Hezbollah d'en avoir été l'exécutant, ce que les deux nient avec véhémence.

Les autorités bulgares se sont, elles, montrées très prudentes, refusant de pointer du doigt l'Iran ou le Hezbollah. M. Tsvetanov a estimé qu'il n'existait pas suffisamment d'éléments dans l'enquête et que cela pourrait "menacer la sécurité nationale".
Un mois après l'attentat suicide anti-israélien le 18 juillet à l'aéroport bulgare de Bourgas, qui a coûté la vie à cinq touristes israéliens, à un chauffeur de bus bulgare, par ailleurs musulman, et au kamikaze, toujours non identifié, l'enquête a réalisé quelques avancées."On pouvait s'attendre à ce que cela prenne du temps, parfois des années, pour découvrir les mécanismes...