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À La Une - Justice

Samaha et le patron de la sécurité syrienne accusés d'avoir planifié des assassinats au Liban

"Nous ne permettrons pas que des crises extérieures soient exportées au Liban", souligne Mikati

Michel Samaha et Ali Mamlouk.

La justice libanaise a accusé samedi l’ancien ministre libanais Michel Samaha, ainsi que le général syrien Ali Mamlouk, chef du bureau de la Sûreté nationale, qui chapeaute l’ensemble de l’appareil sécuritaire syrien, d’avoir planifié l'assassinat de personnalités politiques et religieuses au Liban.

 

Le général Mamlouk "est soupçonné de constitution d'un groupe en vue de provoquer des tueries interconfessionnelles et des actes terroristes par le moyen d'engins explosifs transportés et stockés par Michel Samaha", a déclaré à l'AFP une source judiciaire.

 

M. Mamlouk, 66 ans, était depuis 2005 à la tête de la Sûreté de l'Etat, principal service de sécurité syrien et le seul à être directement rattaché au bureau du président Bachar el-Assad.

 

Un colonel syrien identifié sous le seul nom de Adnane est également cité dans le dossier.

 

Un juge d'instruction du tribunal militaire a ordonné samedi le placement en détention de M. Samaha. L'interrogatoire de l'ancien ministre reprendra lundi.

 

Dimanche, le Premier ministre libanais Najib Mikati a prévenu qu'il ne laisserait personne "importer" le conflit syrien dans son pays.

 

"Nous ne permettrons à personne de transformer à nouveau le Liban en aire de règlements de comptes ou d'importation de conflits extérieurs", a averti le Premier ministre dans un communiqué.

 

Et d'ajouter : "La Justice va poursuivre jusqu'au bout son enquête portant sur la tentative de faire exploser la situation sécuritaire au Liban".

 

Le chef du gouvernement a également annoncé qu'il a demandé "aux autorités compétentes de déterminer comment ces explosifs sont entrés au Liban et de renforcer le contrôles aux frontières avec la Syrie".

 

M. Mikati a rappelé que Beyrouth avait adopté une position neutre dans le conflit en Syrie, où une révolte secoue le régime depuis 17 mois. "Nous ne voulons pas nous ingérer dans les affaires d'autrui, mais nous ne permettrons pas que les autres s'immissent dans nos affaires ou transforment à nouveau le Liban en un terrain de règlement de comptes ou d'exportation de crises étrangères", a notamment déclaré M. Mikati. 

 

Arrêté jeudi à son domicile par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), M. Samaha est immédiatement passé aux aveux, reconnaissant la majorité des faits qui lui sont imputés, du fait de l’existence de preuves filmées que l’ancien ministre proche du pouvoir syrien n’a pu réfuter.

 

Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel a d'ailleurs affirmé vendredi que "l’ancien député et ministre a avoué être lié à une affaire sécuritaire, mais l’enquête reste secrète".

 

Selon des sources médiatiques, l'ancien ministre aurait reconnu avoir planifié, à la demande de Damas, plusieurs attentats à la bombe prévus lors d’iftars au Liban-nord, afin de provoquer une discorde confessionnelle.

 

L’avocat de M. Samaha, Malek el-Sayyed, a menacé de suspendre sa participation aux procédures de l'instruction si le directeur général des FSI et le patron de la branche des renseignements des FSI, respectivement le général Achraf Rifi et le colonel Wissam Hassan, n'étaient pas interrogés sur les fuites à la presse concernant cette affaire.

 

Le président libanais Michel Sleiman a pour sa part salué les efforts de MM. Rifi et Hassan visant à "écarter les dangers menaçant le Liban".

 

L’affaire a commencé lorsque M. Samaha, un fervent allié du régime de Bachar el-Assad et ami personnel du chef de l’État syrien, a été chargé par un haut responsable des services de renseignements syriens, Ali Mamlouk, de planifier, gérer et superviser l’exécution d’une série d’attentats à caractère confessionnel destinés à déstabiliser le pays aux fins d’alléger la pression sur le pouvoir à Damas découlant de sa guerre ouverte contre la rébellion.

 

Ce plan, selon les mêmes sources, visait à susciter une discorde sunnito-chiite dans la région du Akkar, suite à l’explosion de bombes placées à divers endroits lors de plusieurs cérémonies d’iftars, de manière à susciter une réaction violente chez les sunnites qui s’en prendraient alors aux villages alaouites minoritaires dans la région. Un prélude à une réaction en chaîne qui finirait par enflammer le pays.

 

Plusieurs responsables politiques ont commenté cette affaire, qualifiée de "sans précédent" par la presse libanaise.

 

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé notamment le président Sleiman et le Premier ministre Nagib Mikati à "empêcher l’intervention de parties tierces dans cette affaire et à laisser la justice faire son devoir". Il réagissait ainsi aux informations faisant état de contacts entrepris par le président syrien pour la libération de M. Samaha.

 

Le député du Courant du Futur Khaled al-Daher a, pour sa part, affirmé que M. Samaha n’aurait pas été arrêté si les autorités judiciaires ne détenaient pas des preuves irréfutables contre lui.

La justice libanaise a accusé samedi l’ancien ministre libanais Michel Samaha, ainsi que le général syrien Ali Mamlouk, chef du bureau de la Sûreté nationale, qui chapeaute l’ensemble de l’appareil sécuritaire syrien, d’avoir planifié l'assassinat de personnalités politiques et religieuses au Liban.
 
Le général Mamlouk "est soupçonné de constitution d'un groupe...

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