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À La Une - Syrie

Syrie : Kofi Annan jette l’éponge faute de soutiens

Les rebelles utilisent des chars à Alep ; combats à Damas ; Obama aurait donné son feu vert à une assistance de la CIA aux rebelles syriens.

Kofi Annan a regretté le manque de soutiens à sa mission en Syrie. Fabrice Coffrini/AFP

Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, a donné sa "démission" de son poste, a annoncé jeudi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un communiqué.

 

M. Annan a informé l'ONU et la Ligue arabe "de son intention de ne pas renouveler son mandat quand il expirera le 31 août 2012", indique le texte. M. Annan avait été nommé le 23 février dernier mais son plan de paix en six points pour régler le conflit en Syrie, prévoyant une cessation des combats entre gouvernement et opposition armée et une transition politique, n'a jamais pu être appliqué.

 

"Je n'ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait. (...) Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Tout cela a compliqué mes devoirs", a affirmé M. Annan, lors d'une conférence de presse.

 

M. Ban a exprimé sa "très profonde gratitude (à M. Annan) pour ses efforts courageux et déterminés" et son "profond regret" de le voir partir. Il a indiqué avoir entamé des consultations avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi pour "nommer rapidement un successeur qui puisse poursuivre ces efforts de paix essentiels".

 

Les Etats-Unis ont accusé la Chine et la Russie d'être responsables de la démission de Kofi Annan en raison du blocage systématique qu'ils ont opposé aux projets de résolution pour sortir de la crise au Conseil de sécurité de l'ONU. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié cette démission de "très regrettable". Paris y a vu l'illustration de "l'impasse dramatique du conflit" et Damas a exprimé ses regrets.

 

La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a immediatement appelé à la désignation urgente par l'ONU et la Ligue arabe d'un successeur à M. Annan.

 

Sur le terrain, la violence ne connait pas de répit. Les rebelles ont bombardé jeudi un aéroport militaire près d'Alep, théâtre d'une bataille cruciale entre les insurgés et les forces du régime.

 

"L'aéroport militaire de Menagh (30 km au nord-ouest d'Alep) a été bombardé jeudi matin par un char capturé par les rebelles", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne.

 

Un journaliste de l'AFP a entendu le bruit de bombardements et vu des tirs provenant de cette direction. Des rebelles lui ont affirmé qu'il s'agissait "d'une attaque pour prendre cet aéroport d'où partent les hélicoptères et les avions qui tirent sur Alep". Ils ont reconnu pour la première fois combattre avec des chars dans cette ville.

 

Selon le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky, qui cite la mission de l'ONU en Syrie, les rebelles sont en possession d'armes lourdes, dont des chars, à Alep, où de farouches combats ont lieu depuis le 20 juillet. Les observateurs ont également affirmé que les troupes régulières avaient eu recours à des avions de chasse pour tirer sur la ville.

 

Après que l'armée eut repris le dessus sur les insurgés à Damas au terme d'affrontements inédits à la mi-juillet, les rebelles concentrent leurs efforts sur la deuxième ville du pays, dont ils disent désormais contrôler "50 %" ainsi que la quasi totalité de cette province du Nord du pays.

 

Les services de téléphonie mobile et d'internet sont par ailleurs coupés depuis mercredi soir à Alep, rapporte l'OSDH. "Cela précède en général une opération d'envergure de l'armée", a commenté de son côté une source des services de sécurité syriens.

 

Après la prise symbolique mardi de trois commissariats à Alep, les rebelles ont affirmé leur détermination à s'emparer des sièges des services de renseignements. Par ailleurs, de violents combats se déroulaient dans un quartier du sud de la capitale Damas, Tadamoun, où sont encore retranchés de nombreux rebelles, selon l'OSDH.

 

Alors que les violences ont fait plus de 20.000 morts depuis mars 2011 selon l'OSDH et que les combats sont chaque jour plus violents, le président Bachar el-Assad a affirmé mercredi que ses troupes livraient une bataille "cruciale" dont dépendait le destin du peuple syrien. Son ministre d’État pour les Affaires de la réconciliation nationale, Ali Haïdar, a estimé aujourd'hui que la seule issue aux violences était le "dialogue politique", dans un entretien publié dans la presse suisse.

 

Si sur le terrain les insurgés ont marqué des points, de nouvelles divisions sont apparues au grand jour entre le commandement des rebelles en exil et celui de l'intérieur.

 

Le chef officiel de l'Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils qui ont pris les armes, le colonel Riad Assaad, basé en Turquie, a accusé le commandement rebelle de l'intérieur d'être "engagé avec fièvre dans la course à des postes" de pouvoir. Les rebelles de l'intérieur, qui s'estiment les mieux placés pour gérer l'après Assad, avaient appelé cette semaine à la formation d'un conseil présidentiel en vue de diriger une éventuelle transition.

 

De même, l'opposant Haytham al-Maleh, 81 ans, avait annoncé mercredi avoir été chargé par une coalition de Syriens "indépendants" de former un gouvernement en exil qui sera basé au Caire, une décision aussitôt critiquée par le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition ainsi que par Riad el-Assaad.

 

 

Aide américaine aux rebelles

 

Par ailleurs, le président américain Barack Obama a signé un document secret autorisant l'aide américaine aux rebelles syriens, qui tentent de renverser le régime de Bachar el-Assad, ont rapporté des chaînes de télévision américaines mercredi.

 

La directive était incluse dans une "conclusion" - un instrument permettant aux services secrets américains (CIA) d'agir clandestinement, ont affirmé NBC et CNN, citant des sources non-identifiées.

 

Des représentants de la Maison Blanche ont refusé de commenter ces informations mais n'ont pas explicitement exclu l'idée que Washington apportait plus de soutien en termes de renseignement aux forces anti-Assad qu'il avait été précédemment admis officiellement.

 

Washington avait auparavant dit que les États-Unis offraient une assistance médicale et logistique aux rebelles syriens mais refusaient de fournir des armes, avertissant qu'il serait contre-productif d'"armer" davantage le conflit.

 

Ce n’est pas la première fois qu’une implication de la CIA en Syrie est évoquée.

En juin dernier, le New York Times avait indiqué que des agents de renseignement américains opèrent discrètement dans le sud de la Turquie, aidant notamment à l’acheminement d’armes à l'opposition syrienne. Le Wall Street Journal avait également évoqué, le mois dernier, une coordination entre la CIA, le département d'État américain et les alliés du Golfe pour aider l'ASL à développer des routes logistiques et faire passer du matériel en Syrie.

 

Damas accuse régulièrement le Qatar et l’Arabie saoudite d’armée l’opposition syrienne.

 

 

Reportage

« Il allait à l’école, il avait à peine 17 ans... »

 

Il twitte son quotidien à Damas en restant « neutre »

 

Et au Liban

HRW accuse la SG d’avoir livré quatre opposants syriens

 

Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, a donné sa "démission" de son poste, a annoncé jeudi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un communiqué.
 
M. Annan a informé l'ONU et la Ligue arabe "de son intention de ne pas renouveler son mandat quand il expirera le 31 août 2012", indique le texte. M. Annan avait été nommé le 23 février...

commentaires (4)

Voilà ce que beaucoup d'entre nous ont toujours écrit : Annan et l'ONU, mis à part que cette dernière ne sert pas à grand chose, n'y pourront rien tant que les plus grands faux jetons de la planète, et en premier lieu la Russie et la Chine, sans oublier bien sûr l'Iran, continueront à épauler le plus grand monstre humain actuel qu'est le boucher de Damas. Annan ou pas, remplacé ou pas, il n'y aura aucun gagnant dans cette affaire et le plus grand perdant est déjà le peuple syrien.

Robert Malek

15 h 42, le 02 août 2012

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Commentaires (4)

  • Voilà ce que beaucoup d'entre nous ont toujours écrit : Annan et l'ONU, mis à part que cette dernière ne sert pas à grand chose, n'y pourront rien tant que les plus grands faux jetons de la planète, et en premier lieu la Russie et la Chine, sans oublier bien sûr l'Iran, continueront à épauler le plus grand monstre humain actuel qu'est le boucher de Damas. Annan ou pas, remplacé ou pas, il n'y aura aucun gagnant dans cette affaire et le plus grand perdant est déjà le peuple syrien.

    Robert Malek

    15 h 42, le 02 août 2012

  • Voilà ce que j'avais écris en date du 10/04/2012: Est-ce que monsieur Annan est capable d'apporter les signatures requises de la part de ceux qui sont derrières les bandes armées illégales?? si non, il peut accrocher son tablier au clou et passer la juteuse caisse unisienne... A qui le tour? Boutros boutros Ghali? Pourquoi pas après tout! Il comprend peut-être mieux ce qui se passe dans notre régions étant copte, non? je ne sais pas par contre comment il porte ses 90 balais...

    Ali Farhat

    14 h 10, le 02 août 2012

  • Cela coûte beaucoup moins cher à ce grand démocrate et porteur de prix Nobel attribué sur l'intention, de perpétuer une guerre d'usure en Syrie ou ceux qui paient le prix sont tous Syriens avec à l clé la possible destruction de la structure du pays même... ne nous a-t'il pas dit " Assalam Alekoum" alors qu'il venait d'être élu?? wa'ssalam 3ala Hussein obama.

    Ali Farhat

    08 h 29, le 02 août 2012

  • Le feu vert à une aide de la CIA par Obama nous rappelle bien les épilogues de la guerre civile libanaise de 1975 ou les palestiniens eux aussi avaient le feu vert de la Maison Blanche pour combattre les libanais . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 08, le 02 août 2012

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