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Campus - Liban

Walkabout Drum Circle : célébrer la zic avec des tambours

Walkabout, l’apprentissage en marchant, est un rituel aborigène qui consiste à expédier un adolescent dans le désert afin qu’il y assure sa survie. Walkabout Drum Circle, fondé par Jade Balaben, célèbre une musique aux accents africains.

Jeunes dundunistes (joueurs de dundun, instrument de percussion mandingue) qui ne manquent pas de «souffle» dans les mains, jeunes auditeurs dansant sur les fauteuils avant de rejoindre la scène... Écouter, sans bouger, le bruit de tonnerre que recèle l’énergie procréatrice de cette dynamique de groupe relève d’un défi certain. Ceux qui ont assisté à leurs concerts, au Zicohouse ou au Em Chill, en témoigneront.
Djembés, dunduns, bongos, le Walkabout Drum Circle fait sa musique au sens propre comme figuré, chaque instrument étant façonné à la main, résultat d’une formation dans des sentiers non battus, que Jade a suivie lors de ses voyages terrestres et musicaux.

Du Liban à l’Inde
C’est à quinze ans que Jade s’intéresse aux percussions et fabrique, déjà, son propre matériel. Après s’être essayé sans grand enthousiasme aux sciences sociales, il se consacre entièrement à la musique, entreprenant pour ce faire un voyage en Inde dont il ne sortira pas indemne. Attiré par les sonorités de ce grand pays, le jeune homme prépare des didgeridoos, instruments aborigènes australiens servant à raconter des histoires. Il entreprend ensuite, en solitaire, un voyage de trois mois à New Delhi puis se dirige vers Bénarès – ville sainte pour les hindous où règne une culture très vive de la musique – et y noue des liens avec celui qui deviendra son professeur, Ramshandra (pleine lune en indien), qui lui inculque une technique de l’écriture de la musique qu’il n’abandonnera plus.
Rentré au Liban, un autre Indien l’initie à un instrument: la tabla. Cette rencontre constituera le début d’un séjour de sept mois en Inde où, vivant dans la banlieue de New Delhi, Jade prend des cours de chant et de konakol (langue du sud de l’Inde) au centre culturel de Tamil Sangams. C’est pendant cette période qu’il rencontre les plus grands musiciens de l’Inde. De retour au Liban, un troisième accessoire musical, la guimbarde, vieil instrument du berger traditionnel du Rajasthan, se retrouve entre ses mains – musique que lui enseignera un artiste d’origine serbe.

De l’Inde à l’Afrique de l’Ouest
C’est ainsi que Jade, travaillant beaucoup en solo et réinvestissant tout ce qu’on lui a appris, acquiert à la fois un bagage théorique de la musique indienne et aussi technique à travers trois instruments : la tabla, la guimbarde et le didgeridoo.
Mais le retour au bercail marque la décision d’un autre virage. «J’ai commencé à douter de la musique indienne en tant que possibilité professionnelle et me suis m’intéressé à la polyrythmie nord-africaine», explique-t-il. Le musicien se lance dans l’arrangement du rythme dans un groupe de percussionnistes, une expérience toute à l’opposé de la tradition indienne où il n’y a qu’un seul timbalier. « J’ai renoué avec les rythmes qu’impliquait la formation d’un groupe et décidé du divorce d’avec la tabla. Il fallait investir là où ça marche », poursuit Jade.
En 2006, il organise des ateliers et s’entraîne au dojo où il dispense des cours. Trois ans plus tard, l’assurance gagnée, Walkabout Drum Circle naît. À côté des cours, le Walkabout propose des services de réparation d’instruments. «Les membres du cercle font le travail du bois, changent les cordes, les anneaux et mettent une nouvelle peau», explique le musicien. La collection d’instruments est nécessaire aux cours. Le cercle initie à la musique mandingue, à la musique des djembehs et dunduns. «La musique africaine rythme les cérémonies. Chaque polyrythmie est un tableau où se joint une chanson précise à une danse précise et à un rythme précis. Ce qui intéresse surtout le Walkabout Drum Circle en est l’aspect musical.»
C’est par la pratique et l’observation que Jade est parvenu à percer les quelques secrets réservés généralement aux familles de musiciens. Le Walkabout qui se produira le 26 juillet au soir, au Em Chill, cherche une énergie, une force qui vient des sociétés traditionnelles, assurant des soirées rythmées pour la plus grande joie des passionnés.


Site web :  www.walkaboutdrumcircle.com
Jeunes dundunistes (joueurs de dundun, instrument de percussion mandingue) qui ne manquent pas de «souffle» dans les mains, jeunes auditeurs dansant sur les fauteuils avant de rejoindre la scène... Écouter, sans bouger, le bruit de tonnerre que recèle l’énergie procréatrice de cette dynamique de groupe relève d’un défi certain. Ceux qui ont assisté à leurs concerts, au Zicohouse ou...
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