« Il y a de la tension, les gens ont peur, ils pensent désormais qu’après l’attentat, tout peut arriver », commente un marchand ambulant. La panique est si grande que « les gens ont des réactions disproportionnées au moindre incident », selon lui. Mercredi après l’attentat, « un simple accident de circulation a semé l’effroi à Bab Touma et les gens ont commencé à courir dans tous les sens pour fuir », affirme-t-il. Même ambiance dans le quartier mitoyen de Qassaa. « Les gens ont fermé leurs boutiques après l’attentat », soutient Nidal, un couturier. « L’attentat d’hier a eu un impact sur la vie dans la capitale, les gens sont devenus plus inquiets », estime un commerçant sous le couvert de l’anonymat.
Mois de jeûne, le ramadan est aussi l’occasion de repas en famille et de frénésie d’achat. Mais plus de 16 mois après le début de la révolte, la bataille se joue désormais au cœur de la capitale.
« Quel ramadan ? La situation est grave », lance un marchand de textile dans le quartier commerçant de Salhié. « Il n’y a pas de ramadan pour moi cette année. Mes trois frères sont en prison », confie de son côté Amer, un chauffeur de taxi. Rahaf, mère de famille, a également le « sentiment que nous allons passer un ramadan pas comme les autres ». « La vie est de plus en plus chère, on ne peut pas rester tard dans les rues, il n’y aura pas de veillée » après la rupture du jeûne au coucher de soleil, soupire-t-elle. Sa fille Neemat renchérit : « Mardi, j’ai eu pour la première fois vraiment peur, les rues se sont vidées avant la tombée de la nuit, les commerces étaient fermés. C’est triste. »
Un peu partout dans la capitale, la vie semble s’être arrêtée. « Ça sent l’odeur du sang », commente un habitant. « Nous vivons dans la peur », affirme une autre habitante à Mazzé, ajoutant : « Nous ne pouvons pas nous enfuir en raison du pilonnage et nous avons peur de rester ici. » « Il faut sauver la capitale, regardez toutes les destructions dans les autres villes », estime Bachar, un coiffeur. À Salhié et Chaalane, la quasi-totalité des échoppes sont fermées. Des marchands de fruits n’ont pas ouvert faute de marchandises. Beaucoup de rues sont bloquées et les gens font des détours pour se rendre à leur travail, les taxis sont rares.
(Source : AFP)
commentaires (3)
Violent combats...à Alep....pourquoi Alep?Pour ceux qui connaissent la Syrie,quel besoin l'ASL a-t-elle d' attaquer Alep,ville marchande et "apolitique " par excellence de la Syrie...les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent être...
GEDEON Christian
08 h 26, le 20 juillet 2012