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Moyen Orient et Monde - Révolte

Les rebelles contrôlent petit à petit la frontière syrienne

Violents combats et exode à Damas ; le CNS estime que le régime vit « ses derniers jours ».

À la frontière avec la Turquie, les rebelles se sont emparés du poste-frontière de Bab al-Hawa. Ils y ont détruit un portrait de Bachar el-Assad. Photo YouTube/AFP

Les rebelles syriens ont pris le contrôle hier de la frontière avec l’Irak et se sont emparés d’un poste-frontière avec la Turquie, infligeant un nouveau camouflet au régime de Bachar el-Assad, au cinquième jour de combats d’une violence inédite dans la capitale Damas. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les violences ont fait pour la seule journée d’hier près de 250 morts, ce qui en fait la journée la plus sanglante depuis le début de la révolte. La veille, mercredi, les violences avaient fait quelque 214 tués.
Ainsi, au moment où des milliers de personnes fuyaient les violents combats dans la capitale et que la peur s’y installait à la veille du ramadan, les autorités de Bagdad ont affirmé que les rebelles syriens avaient pris le contrôle de la frontière avec l’Irak. « La totalité des postes-frontières entre l’Irak et la Syrie sont désormais sous le contrôle de l’Armée syrienne libre », a annoncé le vice-ministre irakien de l’Intérieur, Adnan al-Assadi. Les autorités irakiennes ont également fait état de milliers d’Irakiens fuyant la Syrie. À la frontière avec la Turquie, les rebelles se sont emparés du poste-frontière de Bab al-Hawa. Ils y ont « détruit une photo de Bachar el-Assad, et ce après le retrait des troupes régulières », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Avec l’accélération des événements dramatiques à Damas, le chef du Conseil national syrien (CNS), Abdel Basset Sayda, a estimé que le régime vivait « ses derniers jours ». Toutefois, face à l’offensive des rebelles, l’armée a intensifié ses opérations, prenant d’assaut pour la première fois un quartier de la capitale, Qaboun, avec « plus de 15 chars et transports de troupes blindés », selon l’OSDH. Une source de sécurité a prévenu que les combats « se poursuivraient pendant les prochaines 48 heures » jusqu’à « nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan ». « Jusqu’à présent, l’armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations mais depuis l’attentat (de mercredi), elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes », a ajouté cette source. L’armée a demandé à la population de s’éloigner des zones de combats, au moment où des centaines d’habitants fuyaient les quartiers de Mazzé (Ouest), Tadamoun (Sud) ou encore le camp palestinien de Yarmouk (Sud) par peur d’une opération d’envergure des forces régulières, selon l’OSDH. Selon la chaîne de télévision satellitaire al-Arabiya, le quartier de Barza serait tombé aux mains des rebelles. Ces derniers ont également attaqué le QG de la police de la province de Damas dans le quartier central de Kanaouat.
De leur côté, les militants antirégime ont appelé à des manifestations aujourd’hui sous le slogan « Le ramadan de la victoire sera écrit à Damas », en allusion à la « bataille de libération » de la capitale. En outre, un autre général syrien a fait défection et s’est réfugié hier en Turquie, ce qui porte à 21 le nombre de généraux syriens qui ont fui le conflit dans leur pays, a-t-on appris auprès du ministère turc des Affaires étrangères.

Le nouveau ministre
de la Défense investi
En dépit des événements qui s’accélèrent d’heure en heure, le régime, lui, poursuit ses activités normalement. Hier, le nouveau ministre de la Défense, le général Fahad Djassim al-Freij, ancien chef d’état-major des forces armées, a prêté serment en présence du président Assad, a rapporté la télévision syrienne. Il succède à Daoud Rajha, tué la veille dans l’attentat de Damas. Des funérailles nationales auront lieu aujourd’hui dans la capitale pour Daoud Rajha, ainsi que Assef Chawkat et le général Hassan Turkmani tués avec lui. On ignore si M. Assad participera aux funérailles. Le roi Abdallah II de Jordanie a estimé hier que l’attentat constitue « un coup terrible » pour le régime Assad. Hier de même, la Chine a fermement condamné l’attentat et a appelé « toutes les parties » à immédiatement cesser les violences.
Par ailleurs, la compagnie aérienne nationale jordanienne, Royal Jordanian, a annoncé la suspension de ses vols vers Damas et Alep. De son côté, la justice suédoise a indiqué avoir refusé des visas à une équipe de football junior de Syrie, au vu du risque « très élevé » que ces joueurs restent en Europe.
(Sources : agences
et rédaction)
Les rebelles syriens ont pris le contrôle hier de la frontière avec l’Irak et se sont emparés d’un poste-frontière avec la Turquie, infligeant un nouveau camouflet au régime de Bachar el-Assad, au cinquième jour de combats d’une violence inédite dans la capitale Damas. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les violences ont fait pour la seule journée d’hier...
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