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Économie - France

Le plan social chez Peugeot place Hollande en première ligne

Le président est sommé de démontrer qu’il peut concilier protection des travailleurs et maintien d’une production locale.

François Hollande devra apporter dès aujourd’hui des éléments de réponse pour ce dossier.  Thibault Camus/AFP

Sous le choc des restructurations chez Peugeot et d’une vague de plans sociaux qui s’annonce, le président socialiste François Hollande joue une partie difficile. Huit mille emplois supprimés, l’usine d’Aulnay près de Paris fermée : l’annonce de PSA Peugeot Citroën est une « véritable bombe sociale », selon les éditorialistes de la presse régionale. Et François Hollande devra apporter dès aujourd’hui des éléments de réponse, lors de la traditionnelle interview télévisée à l’occasion de la fête nationale.
Jeudi, le ministre du Redressement productif, un portefeuille précisément créé pour relancer l’activité industrielle en France, Arnaud Montebourg, a jugé que le plan du constructeur automobile n’était « pas acceptable en l’état ». Et il l’a appelé à son « devoir » envers la « nation France ». Mais le directeur général des marques de Peugeot, Frédéric Saint-Geours, a réaffirmé hier que « ces mesures sont indispensables », même s’il est possible de discuter des modalités de leur mise en œuvre. Peugeot promet notamment d’aider au reclassement de tous les salariés touchés.
Le premier groupe automobile français (100 000 salariés en France) a mis en avant des pertes au premier semestre et une contraction durable des marchés en Europe pour justifier ces décisions. Peugeot est particulièrement touchée car 41 % de sa production est faite en France, contre 27 % pour son concurrent Renault, dont la stratégie passe davantage par les délocalisations. Le patron de PSA, Philippe Varin, s’est d’ailleurs prononcé hier pour une baisse « massive » du coût du travail en France, « le plus cher en Europe », suscitant un commentaire amer du Premier ministre. « Ce serait un peu facile que le PDG de cette entreprise se défausse en disant : “Traitez le problème du coût du travail et tout sera résolu”, non ! » a réagi Jean-Marc Ayrault. « Pourquoi cette annonce maintenant ? Est-ce que cette situation n’était pas connue déjà depuis plus longtemps, voire un an, voire deux ans ? Pourquoi cette situation s’est dégradée alors que l’État (...) a versé 4 milliards d’euros à ce groupe industriel ? » s’est-il interrogé devant la presse.
Les suppressions d’emplois chez Peugeot constituent un nouveau symbole de la perte de compétitivité de l’industrie française, mais une série d’autres plans sociaux se profilent à l’horizon. Le géant pharmaceutique Sanofi envisage ainsi de supprimer « plusieurs milliers » d’emplois, a indiqué jeudi Arnaud Montebourg, qui a qualifié ce projet « d’abusif », alors que le groupe a fait en 2011 « cinq milliards d’euros de bénéfices ». Et le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal a fait part jeudi de son intention de procéder à « une optimisation des fonctions supports » de son activité d’aciers plats en Europe afin d’améliorer sa compétitivité, ce que les syndicats interprètent comme la menace de milliers de suppressions d’emplois.
Alors que la désindustrialisation de la France s’est imposée comme l’un des thèmes majeurs du débat politique (400 000 emplois supprimés dans les secteurs manufacturiers au cours des 5 dernières années), le gouvernement a placé la question de la compétitivité des entreprises françaises au cœur de son action. Il a relancé cette semaine ce chantier à l’occasion d’une conférence sociale réunissant les syndicats et le patronat. Le constat est connu. La France a enregistré un déficit commercial record de plus de 70 milliards d’euros en 2011, et sa part de marché mondiale est tombée depuis 1990 de 6,2 à 3,6 %. Droite et patronat plaident pour un allègement du coût du travail, piste qui n’est plus taboue à gauche. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué la possibilité de baisser les charges sociales pesant sur les salaires au profit d’une hausse d’une contribution fiscale assise sur l’ensemble des revenus, du travail comme du capital.

(Source : AFP)
Sous le choc des restructurations chez Peugeot et d’une vague de plans sociaux qui s’annonce, le président socialiste François Hollande joue une partie difficile. Huit mille emplois supprimés, l’usine d’Aulnay près de Paris fermée : l’annonce de PSA Peugeot Citroën est une « véritable bombe sociale », selon les éditorialistes de la presse régionale. Et François...

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