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Économie

D’autres fermetures d’usines automobiles attendues en Europe

Après l’annonce jeudi par PSA de la suppression de 8 000 postes en France et de la fermeture de l’usine d’Aulnay, d’autres constructeurs automobiles confrontés à des problèmes de surcapacités en Europe pourraient être tentés d’emprunter la même voie.
« Pour être rentable, une usine automobile doit fonctionner au moins à 80 ou 85 % de ses capacités », selon Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. Or, l’existence de capacités supérieures à la production effective n’est l’apanage ni de PSA Peugeot Citroën ni de la France. L’Italie, l’Espagne mais aussi l’Allemagne sont également concernées. Au total, les surcapacités des usines automobiles européennes s’élèvent à environ 30 %, estime Jürgen Pieper, analyste de la banque Metzler interrogé par l’AFP.
Dans le détail, la France est la plus atteinte par ce phénomène, selon une étude publiée en mai par la banque UBS, avec une utilisation des capacités de production de 63 % seulement, contre 65 % en Italie, 66 % en Espagne, 73 % au Royaume-Uni et 84 % en Allemagne. Côté constructeurs, les fabricants allemands tirent bien leur épingle du jeu. BMW et Daimler, qui fabrique les Mercedes-Benz, ont ainsi un taux d’utilisation de leurs installations de 90 %. Comme Audi (groupe Volkswagen), ils bénéficient de leur positionnement dans le haut de gamme, un segment pour lequel il existe une demande forte hors d’Europe où le marché automobile est morose. Surtout, ce positionnement leur permet de générer des marges suffisantes pour couvrir le coût du travail dans leurs usines européennes, contrairement aux constructeurs généralistes comme PSA (75 % d’utilisation), Renault (76 %) ou Fiat (66 %), orientés vers le moyen de gamme et les voitures plus petites.
Ces dernières années, l’Europe avait été relativement épargnée par les fermetures d’usines dans le secteur automobile. Seuls trois sites de fabrication ont fermé depuis 2007, indique une étude du cabinet AlixPartners. Aux États-Unis, la crise de 2008 et 2009 a au contraire conduit à un ajustement de la production et à la fermeture de 18 usines en quatre ans, portant le taux moyen d’utilisation des capacités à 88 %.
« À terme, la production (en Europe) devra s’adapter à la demande. Ce n’est qu’alors que les constructeurs retrouveront la rentabilité », affirme Laurent Petizon, responsable chez AlixPartners. Philippe Houchois, analyste d’UBS, estime lui qu’« en regardant comment les surcapacités sont réparties dans l’Union européenne, chacun des constructeurs généralistes que sont PSA, Renault, Fiat, GM et Ford aurait besoin en théorie de fermer au moins une usine ».
Cette situation inquiète les syndicats, alors que les menaces se font de plus en plus directes.
Après l’annonce jeudi par PSA de la suppression de 8 000 postes en France et de la fermeture de l’usine d’Aulnay, d’autres constructeurs automobiles confrontés à des problèmes de surcapacités en Europe pourraient être tentés d’emprunter la même voie.« Pour être rentable, une usine automobile doit fonctionner au moins à 80 ou 85 % de ses capacités », selon...

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