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Liban - Festival

Le Geekfest Beirut 5.0, de la technologie au tapis rouge

De jeunes passionnés se rassemblent à Gemmayzé pour célébrer le Geek Chic.

L’impasse « The Alleyway », à Gemmayzé, à l’heure du festival.

Jeudi dernier se tenait à « The Alleyway » le festival Geekfest Beirut 5.0. Cette petite allée perpendiculaire à la Rue Gouraud, à Gemmaizé, regroupe une galerie, un bar, un restaurant et un salon de beauté. Pour le festival, un tapis rouge avait été déroulé dans l’impasse, et une scène montée au bout.


Organisé par la « Online Collaborative », un groupe rassemblant des passionnés de technologie et de médias sociaux ainsi que des experts en technologie numérique, ce festival avait pour but d’exposer la tendance “geek” dans la mode et la musique, et bien sûr, la place qu’y tiennent les nouvelles technologies. Depuis sa création à Dubaï en 2009, Geekfest est un événement social où des passionnés de high-tech et du web se retrouvent à chaque édition, dans tout le Moyen-Orient, pour apprendre et partager.


Cette année à Beyrouth, le thème central était la mode. À peine passé le bureau de pré-enregistrement, on se serait cru dans la cour d’une école de mode ou dans l’East End londonien – connu pour son style “hipster” ou “geek.” Tee-shirts blancs, chemises à carreaux, manches roulées jusqu’au coude, jeans, Converses, lunettes carrées aux montures noires épaisses, accessoires rétros. Ici et là un imprimé étrange, une coupe de cheveux asymétrique. Beaucoup de couleurs fluo et flashy, sur fond de musique commerciale.


Les jeunes sont venus en groupe et discutent de façon animée. On admire l’effort vestimentaire de chacun, on imagine les heures passées devant la glace à essayer différentes tenues alliant le “geek” et le “chic”, mot d’ordre du festival. Sur la musique déversée par deux haut-parleurs, les amis se hèlent, blaguent, ou se montrent la dernière application qu’ils ont téléchargée sur leur Smartphone. Ici, on porte ses accessoires high-tech et son look geek comme un passeport. Quiconque n’a ni l’un ni l’autre ne pourrait se sentir à sa place.


Depuis la scène, on peut apercevoir une main qui agite un drapeau du Liban en plastique depuis la fenêtre d’un immeuble qui borde l’impasse. Les habitants s’installent à leurs balcons, loges de première pour le spectacle qui va se dérouler sous leurs fenêtres. À l’entrée, les gens se massent. Les voitures qui passent devant ralentissent, des têtes curieuses se penchent au-dessus des vitres pour entrevoir ce qui se passe.


Six speakers ont été invités pour présenter brièvement différents aspects de la culture geek. Maria Metni, directrice créative à RJmag, parle du style geek. Hind Hobeika donne un aperçu de la démarche du « Quantified Self, » dans laquelle on surveille ses activités physiques quotidiennes (marche, sommeil, course etc.) grâce à la technologie, afin d’être conscient de son évolution et si besoin est de s’adapter.


Beshr Kayyali et Élie Habib sont quant à eux venus parler des changements que la technologie apporte à la musique. Beshr Kayyali a présenté la plateforme Sawt., consacrée à la découverte, à l’écoute et au partage de musique Indie (musique geek) au Moyen-Orient. Élie Habib est, lui, le cofondateur d’Anghami, plateforme d’écoute, de téléchargement et de partage de musique en ligne. Pendant sa présentation, une blague fuse : « Internet ne marche toujours pas ! »
Enfin, Loryne Atoui parle de l’initiative “Bras for a Cause :” des soutien-gorge sont conçus et vendus au profit de la recherche contre le cancer du sein. Elle a, en particulier, parlé du modèle créé pour les survivantes ayant subi une mastectomie, maintenant distribué gratuitement à ces femmes par des ONG dans la région.


Le défilé lui-même était manifestement le clou de la soirée. On fait place, on s’écarte du tapis rouge, on se marche sur les pieds des uns des autres en se collant contre les murs. Le public est très enthousiaste. Toute la famille qui habite au premier étage est maintenant réunie, même le chien, et se penche pour mieux voir. Une petite vieille qui habite au premier a, elle, installé sa chaise dehors, mais dos à la scène, comme un défi à cet événement “jeune” et bruyant.
Les photographes prennent place, les journalistes ont leurs calepins, stylos et appareils photos prêts. Enfin, le show commence. Les mannequins, jeunes hommes et jeunes femmes, défilent au rythme de la musique sous le crépitement des flashs des photographes, pour le plus grand bonheur des spectateurs – et le leur. L’une des jeunes filles défile même en soutien-gorge et short. Un jeune garçon, quinze ans pas plus, regarde de tous ses yeux, un sourire rêveur aux lèvres. La foule est hérissée de téléphones portables et d’appareils photos.


Les différents styles, créés par des designers tels que Maya Zankoul ou Joseph Maalouf, étaient en effet la quintessence du geek chic : tee-shirts aux imprimés drôles et originaux, polos, lunettes carrées, mèches de cheveux sur le côté, et même un nœud papillon.


À l’intérieur du restaurant, les dîneurs interloqués observent les spectateurs. Certains sourient et tendent le cou pour tenter d’apercevoir quelque chose. Un groupe de dames respectables froncent les sourcils, dérangées par la musique et les cris. Les serveurs sont agglutinés derrière la vitre ; on peut deviner à leurs gestes et leurs rires étouffés par le verre qu’ils commentent le show.


Le défilé se termine, derniers remerciements des organisateurs aux sponsors. Les speakers et quelques-uns des auditeurs se dirigent vers le restaurant. Une pause restauration bien méritée – on était debout depuis le début du festival ! – avant les concerts et le tir au sort qui auront lieu dans The Angry Monkey, le bar au coin de The Alleyway.
Le reste des spectateurs s’acheminent vers la sortie, les yeux et les oreilles encore remplis des flashs et des rythmes. De la foule montent des rires, des commentaires, des chansons, et quelques rares discussions sérieuses.

 

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Jeudi dernier se tenait à « The Alleyway » le festival Geekfest Beirut 5.0. Cette petite allée perpendiculaire à la Rue Gouraud, à Gemmaizé, regroupe une galerie, un bar, un restaurant et un salon de beauté. Pour le festival, un tapis rouge avait été déroulé dans l’impasse, et une scène montée au bout.
Organisé par la « Online Collaborative », un groupe...

commentaires (2)

Enfin, quelque chose d'autre qu'un BAR de plus !

SAKR LEBNAN

03 h 57, le 13 juillet 2012

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Commentaires (2)

  • Enfin, quelque chose d'autre qu'un BAR de plus !

    SAKR LEBNAN

    03 h 57, le 13 juillet 2012

  • Complètement has been...

    GEDEON Christian

    20 h 20, le 12 juillet 2012

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