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À La Une - Syrie

Les observateurs de l’ONU enfin à Haffé, la révolte entre dans son 16e mois

Amnesty accuse le régime de « crimes contre l’humanité »; attentat contre le mausolée de Zeinab.

Les observateurs internationaux à Haffé, le 14 juin 2012. AFP/HO/SANA

Des dizaines de personnes ont péri hier dans les violences en Syrie, où la révolte réprimée dans le sang entre aujourd’hui dans son 16e mois.


Deux voitures piégées ont explosé : l’une a endommagé le mausolée de Zeinab, l’un des lieux les plus sacrés de l’islam chiite près de Damas, faisant 14 blessés, et l’autre a visé un poste de contrôle de l’armée à Idleb, tuant et blessant plusieurs soldats, selon une ONG syrienne. Selon des militants cités par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’attentat près de Damas visait un bâtiment de la sécurité, à 50 mètres du mausolée. Ailleurs dans le pays, au moins 52 personnes – 33 civils, six insurgés et 13 soldats – ont péri dans les assauts et les bombardements des troupes régulières contre plusieurs villes rebelles en vue de les reprendre, et dans les combats entre soldats et insurgés, a ajouté l’OSDH. Les régions de Homs, Deraa, Damas, Alep, Deir ez-Zor et Idleb ont été la cible de violents pilonnages et le théâtre d’affrontements, a dit cette ONG, qui se base sur les témoignages d’un important réseau de militants sur place. L’armée assiège plusieurs de ces localités.


Face à l’escalade, Amnesty International a affirmé avoir des preuves récentes que des soldats avaient traîné des civils hors de chez eux pour les tuer, y compris des enfants, afin de se venger des communautés soupçonnées de soutenir les insurgés en Syrie. L’ONG a recueilli les témoignages d’habitants dans 23 villes et villages, et conclu que les forces et milices gouvernementales étaient coupables de « sérieuses entorses au droit humanitaire international, allant jusqu’aux crimes contre l’humanité et aux crimes de guerre », selon Donatella Rovera, spécialiste à Amnesty pour les situations de crise. Elle a souligné que ces exactions « mettent en lumière la nécessité urgente d’une action internationale décisive ».


Par ailleurs, selon l’OSDH, 2 300 personnes ont été tuées en un mois (13 mai au 13 juin), témoignant de l’intensification des violences. En 15 mois, plus de 14 400 personnes ont trouvé la mort, toujours selon l’ONG.


En outre, l’OSDH a critiqué les observateurs de l’ONU, déployés en Syrie pour surveiller une trêve inexistante, en affirmant qu’ils « ne bougent qu’après la prise d’une ville par les troupes comme à Haffé », localité de la province de Lattaquié tombée mercredi après huit jours de pilonnage intensif.

 

Une équipe de huit observateurs s’y est rendue hier. Les rares signes de vie dans les rues étaient quelques propriétaires de magasins qui tentaient de déblayer les gravats et de réparer les dégâts. « Une forte odeur de mort était dans l’air », a écrit la Mission d’observation de l’ONU dans un communiqué, ajoutant : « Les archives ont été brûlées, les magasins pillés et incendiés, et des maisons apparaissaient avoir été fouillées avec les portes laissées ouvertes. Et il semble que des combats se déroulaient encore dans certains secteurs de la ville. » Cela faisait une semaine que les observateurs essayaient de se rendre dans cette localité.

 

  


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Manifestations de masse aujourd’hui
Par ailleurs, comme tous les vendredis depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, les militants antirégime ont appelé à des manifestations massives aujourd’hui, cette fois-ci sous le slogan « Toujours prêts à la forte mobilisation », pour signifier que la révolte populaire ne s’essouffle point malgré la répression.


Toutefois, Occidentaux et Russes restent divisés sur les moyens de résoudre la crise, qualifiée par l’ONU et la France de « guerre civile ». Hier, le président français, François Hollande, et le président du Conseil italien, Mario Monti, ont jugé « inacceptables » les violences et apporté leur soutien à la mission de l’émissaire international Kofi Annan. Le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague a, lui, poussé la Russie et l’Iran à utiliser leur influence en Syrie pour trouver une solution pacifique à la révolte. M. Hague a rencontré ses homologues russe et iranien hier à Kaboul en marge d’une conférence sur le futur de l’Afghanistan. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place le plan Annan, qui vise à mettre fin aux violences dans ce pays.

La Chine toujours inflexible
De son côté, la Chine a désapprouvé toutes sanctions « partiales » et pressions contre la Syrie, après que la France eut évoqué la possibilité de nouvelles mesures punitives contre Damas. Entre-temps, les grandes puissances s’efforcent d’organiser une réunion du groupe de contact sur la Syrie le 30 juin à Genève, a-t-on appris de sources diplomatiques, alors que Londres juge la présence de l’Iran « sans doute irréalisable ». Téhéran n’a pas fait de commentaires à ce sujet.


Enfin, l’ambassadeur syrien à Moscou, Riad Haddad, a déclaré que « la Russie ne fournit pas d’hélicoptères à la Syrie ». La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avait affirmé mardi que les États-Unis disposaient d’informations selon lesquelles des hélicoptères d’assaut étaient en cours de transfert de Russie vers la Syrie.

Des dizaines de personnes ont péri hier dans les violences en Syrie, où la révolte réprimée dans le sang entre aujourd’hui dans son 16e mois.
Deux voitures piégées ont explosé : l’une a endommagé le mausolée de Zeinab, l’un des lieux les plus sacrés de l’islam chiite près de Damas, faisant 14 blessés, et l’autre a visé un poste de contrôle de l’armée à Idleb, tuant...

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