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À La Une - Euro 2012

L'Ukraine partagée entre la fête et l'"Eurohorreur"

Les préparatifs ont été émaillés par une succession de scandales: travaux en retard, flambée des prix de l'hébergement, accusations de racisme.

Un policier debout devant un poster de l'Euro 2012 à Kiev en Ukraine le 8 juin 2012. Photo

Les autorités ukrainiennes rayonnent d'optimisme pour l'Euro-2012 de football à la veille du premier match dans la capitale Kiev lundi, mais nombre d'Ukrainiens et de médias locaux critiquent les désagréments causés par la fête du ballon rond et les ratés de l'"Eurohorreur".

 

Co-organisé par la Pologne, où le coup d'envoi des festivités a été donné vendredi, l'Euro-2012 est aux yeux du président ukrainien Viktor Ianoukovitch un "événement historique" dans cette ancienne République soviétique.

 

"Nous avons prouvé que les Ukrainiens étaient capables de préparer un événement d'une telle envergure", s'est félicité M. Ianoukovitch.

 

Mais les préparatifs ont été émaillés par une succession de scandales: travaux en retard, flambée des prix de l'hébergement, accusations de racisme.

 

Le plus grand tollé a été provoqué par le sort de l'opposante et ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, condamnée en 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir, une affaire jugée politique par les Occidentaux qui réclament sa libération.

 

Protestant contre l'affaire Timochenko, tous les commissaires européens et des responsables gouvernementaux de plusieurs pays de l'Union européenne, France et Royaume Uni en tête, ont refusé de se rendre aux matches de l'Euro en Ukraine.

 

A l'approche du tournoi, des sympathisants de Mme Timochenko qui campent depuis des mois dans des tentes au centre-ville ont traduit en anglais leurs appels à sa libération.

 

Et pour cause: à côté d'eux, des milliers d'Ukrainiens et d'étrangers ont rempli la zone piétonne aménagée pour les amateurs de football avec des écrans géants où les matches sont retransmis en direct.

 

Malgré le boycott, les quatre villes hôtes ukrainiennes se sont mises aux couleurs de l'Euro dont l'emblème est omniprésent dans les rues, les transports en commun ou vitrines de magasins dont certains se sont dotés de publicité en anglais.

 

La moitié des supporteurs de football ukrainiens sont confiants dans le bon déroulement de l'Euro en Ukraine, 28% étant d'un avis contraire, selon un sondage de l'Institut international de la sociologie de Kiev publié fin mai.

 

Pourtant, l'ambiance est loin d'être à la fête pour tout le monde. Nombre de médias et d'Ukrainiens voient dans cet événement une source de désagréments et ne manquent pas de relever les ratés de l'organisation et de récents incidents.

 

Ainsi, l'installation dans un parc de Kiev d'un camp de tentes pour des supporteurs suédois a tourné au scandale lorsque la presse a publié les images d'un chantier en pleine débâcle peu avant l'ouverture du campement.

 

A Kharkiv (est), une autre ville hôte, un campement pour les supporteurs allemands a été aménagé dans de vieilles tentes de l'armée avec des chaises longues de plage en guise de lits.

 

Les autorités "ont fait n'importe quoi!", s'insurge le rédacteur en chef d'un magazine ukrainien, Igor Khlivetski.

"J'ai honte pour mon pays!", écrit-il dans une tribune.

 

Pour ne rien arranger, une rupture de canalisation mardi à Kiev a provoqué une énorme crevasse dans une rue à proximité du stade qui accueillira la finale de l'Euro le 1er juillet. Trois jours plus tard, un important affaissement de terrain s'est produit dans une autre artère du centre-ville.

 

C'est l'"Eurohorreur", résume un site d'informations ukrainien.

 

La création d'une zone piétonne dédiée aux supporteurs dans l'artère centrale de Kiev pendant la durée de l'Euro provoque des embouteillages monstres. Et les jours de matches, des quartiers entiers seront fermés à la circulation automobile.

 

"Il est déjà difficile de se déplacer à Kiev et ça va être encore pire. Nous vous recommandons de partir en voyage pendant l'Euro", écrit une agence de voyage dans une publicité.

 

Les autorités ukrainiennes rayonnent d'optimisme pour l'Euro-2012 de football à la veille du premier match dans la capitale Kiev lundi, mais nombre d'Ukrainiens et de médias locaux critiquent les désagréments causés par la fête du ballon rond et les ratés de l'"Eurohorreur".
 
Co-organisé par la Pologne, où le coup d'envoi des festivités a été donné vendredi, l'Euro-2012...

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