Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Syrie : la presse officielle accuse Ryad d'armer des combattants antisyriens au Liban

Le président de l'UE  affirme que l'Europe et la Russie doivent associer leurs efforts malgré leurs divergences pour éviter une guerre civile.

Le président russe Vladimir Poutine entouré du président de l'UE Herman Van Rompuy (droite) et du président de la commission européenne Jose Manuel Barroso.  KIRILL KUDRYAVTSEV /

Le président de l'UE Herman Van Rompuy a affirmé lundi que l'UE et la Russie doivent associer leurs efforts malgré leurs divergences pour éviter une guerre civile en Syrie, et considèrent ensemble le plan de l'émissaire international Kofi Annan comme le meilleur moyen d'éviter, précisément, une catastrophe.

 

"Nous devons œuvrer à l'arrêt immédiat de toute forme de violence en Syrie et à un processus de transition politique", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président russe Vladimir Poutine, à l'issue d'un sommet à Saint-Pétersbourg.

 

M. Poutine, dont le pays est le principal soutien du régime syrien, et qui a refusé à Paris et à Berlin vendredi d'infléchir sa position, n'a pas réagi, notamment à l'évocation de la "transition politique", soit le départ de Bachar el-Assad.

 

"Nous avons discuté des questions internationales les plus importantes. Il s'agit bien sûr de la situation en Syrie, en Iran et au Proche-Orient. Au final, je voudrais à nouveau souligner que la discussion d'aujourd'hui a été fructueuse.

Evidemment, nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout", a dit le président russe.

 

Les dirigeants européens tentent toujours de convaincre Moscou d'infléchir son soutien au pouvoir syrien, sachant que le président russe Vladimir Poutine a écarté, de nouveau, toute sanction de l'ONU contre le régime de même que le départ de M. Assad, réclamé par l'UE et les Etats-Unis.

 

Fort de cet appui jusqu'à présent indéfectible, le président syrien, inébranlable, a réaffirmé dimanche dans son premier discours depuis janvier sa détermination à écraser la révolte populaire qui a éclaté dans la foulée du Printemps arabe en mars 2011.

 

Ne reconnaissant toujours pas l'ampleur de la contestation, il a prévenu qu'"il n'y aurait pas de compromis dans la lutte contre le terrorisme", que la sécurité du pays était "une ligne rouge" et qu'il défendrait la Syrie "à n'importe quel prix".

 

Sur le terrain, l'ordre du jour était, de fait, toujours aux violences, et ce malgré la présence de près de 300 observateurs de l'ONU censés surveiller un cessez-le-feu proclamé le 12 avril en vertu du plan Annan, resté lettre morte.

 

Lundi à l'aube, de violents combats ont éclaté entre armée et insurgés dans la province d'Idleb (nord-ouest) dans lesquels deux rebelles ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ce bastion rebelle a connu des combats parmi les plus violents depuis la militarisation de la révolte.

 

Dimanche, jour du discours de M. Assad, 46 personnes : 19 civils, 19 soldats et 8 rebelles, ont péri dans les violences, selon l'ONG.

 

Un discours au cours duquel M. Assad a réitéré la thèse de complot fomenté par les opposants avec l'aide de l'étranger et écarté tout dialogue avec l'opposition qui a interprété son discours comme une volonté de poursuivre la répression "dans le sang".

Les militants pro-démocratie ont riposté sur leur page "Syrian Revolution 2011" sur Facebook : "Sortons tous, (...) pour répondre au bourreau, au meurtrier des enfants. Mettez-vous en colère, intensifiez la colère sur le terrain par tous les moyens".

 

Le président syrien, qui continue de se targuer du soutien d'une partie de la population, a aussi nié tout lien avec le massacre de Houla dans lequel 108 personnes dont 49 enfants ont péri le 25 mai et qui a fait craindre à la communauté internationale que le pays ne plonge dans la guerre civile.

 

Selon diplomates et experts, M. Annan qui commence à entrevoir l'échec de son plan, souhaite que la communauté internationale pèse de tout son poids pour faire respecter son plan ou qu'elle trouve un "plan B" pour résoudre la crise. Samedi, l'émissaire avait d'ailleurs déjà suggéré que sa médiation avait atteint ses limites en réclamant lors d'un réunion ministérielle arabe à Doha, un "réexamen en profondeur" de la stratégie de sortie de crise.

 

M. Annan s'adressera jeudi à New York au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU. Plus de 13.400 personnes ont été tuées depuis le 15 mars 2011, en majorité des civils morts dans la répression, selon l'OSDH.

 

Mais rien ne laisse entrevoir une solution rapide.

 

Sur la scène internationale, le chef de la diplomatie saoudienne Saoud Al-Fayçal a accusé M. Assad de "manœuvrer" pour "gagner de temps" et affirmé que son pays "soutient la création d'une zone tampon en Syrie". Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé M. Assad de conduite "autocratique".

 

Lundi, le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir à Damas, a accusé les dirigeants saoudiens de "comploter" contre la Syrie en transformant le Liban en un "tremplin" pour attaquer le pays. Le quotidien accuse le prince Saoud Al-Fayçal, d'"envoyer des armes aux combattants et mercenaires qu'ils financent dans le nord du Liban", où des affrontements entre Libanais pro et anti-Assad ont fait 14 morts samedi et dimanche à Tripoli.

 

"Saoud al-Fayçal participe à des plans pour transformer cette région (du nord Liban) en une zone tampon, après l'expulsion de l'armée libanaise, afin de lancer des attaques et tuer les Syriens", poursuit Al-Watan.

 

"Ce qui se passe à Tripoli (Liban) est sans doute une extension des événements en Syrie. Nous avons remarqué depuis un certain temps que le régime agit pour transformer la situation en un conflit confessionnel", avait également déclaré, dimanche, Saoud Al-Fayçal, ajoutant : "Cela ne menace pas seulement le Liban, mais il pourrait diviser le pays".

 

"Nous devons éviter un embrasement qui pourrait mettre le feu à toute la région", a également prévenu le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, qui entame lundi en Turquie une tournée qui l'emmènera également au Liban, au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Le président de l'UE Herman Van Rompuy a affirmé lundi que l'UE et la Russie doivent associer leurs efforts malgré leurs divergences pour éviter une guerre civile en Syrie, et considèrent ensemble le plan de l'émissaire international Kofi Annan comme le meilleur moyen d'éviter, précisément, une catastrophe.
 
"Nous devons œuvrer à l'arrêt immédiat de toute forme de...

commentaires (4)

Il attire la pitié ! c'est tout.

SAKR LEBNAN

13 h 12, le 04 juin 2012

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Il attire la pitié ! c'est tout.

    SAKR LEBNAN

    13 h 12, le 04 juin 2012

  • ... parce qu'il y a encore des personnes, sur Terre, pour croire la presse officielle syrienne ? «Propaganda», «Propaganda» disait quelqu'un... tandis que les Juifs désarmés allaient à l'abattoir. Certains n'ont pas forcément envie de les imiter et il serait normal que les dissidents syriens aient des armes (même si je les déteste) afin de se PROTEGER!

    Nayla Sursock

    12 h 01, le 04 juin 2012

  • Il y en a un qui s'arroge un pouvoir qu'il n'a pas. Ses prédictions et menaces n'ont aucune raison d'être. Ce serait à rire si ce n'était à pleurer... Roulez tambour!

    Nayla Sursock

    11 h 53, le 04 juin 2012

  • - - C'est une tes grave accusation qui ne restera pas sans suites et sans lendemains sur le territoire Libanais !! Les choses vont bientôt changer sur le terrain , mais radicalement cette fois .

    JABBOUR André

    09 h 58, le 04 juin 2012

Retour en haut