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À La Une - Golfe

Des Emiraties demandent un peu de décence aux Occidentales

Une campagne lancée sur twitter fait du bruit

Sur la plage Jumeira, en 2009.Karim Sahib/AFP

Les Emirats arabes unis ont beau être le plus libéral des pays du Golfe, le spectacle de tenues légères des étrangers et les gestes amoureux en public dérangent la population locale.

 

Deux femmes émiraties sont allées jusqu'à lancer une campagne sur internet intitulée "code vestimentaire des Emirats" contre les attitudes "répugnantes" des femmes occidentales auxquelles elles demandent un peu de décence.

 

Hanane al-Rayyes et Asma al-Muheiri disent vouloir sensibiliser les étrangers aux valeurs et comportements conservateurs de leur société. Elles font valoir que les expatriés et les millions de touristes qui visitent chaque année le pays s'habillent souvent légèrement et s'embrassent en public, ce qui est inacceptable dans une société musulmane.

 

"J'ai vu une femme dans un centre commercial qui était vêtue d'un short très court, ce qui est répugnant", déclare Mme Muheiri, qui a lancé, avec Mme Rayyes la campagne sur Twitter.

 

Mme Muheiri raconte s'être plainte auprès de la direction de l'un de ces centres contre le spectacle de la nudité féminine pour se faire répondre qu'il n'y avait rien à faire. Si des pancartes à l'entrée des centres commerciaux demandent aux client une tenue décente, l'avertissement reste néanmoins généralement sans effet.

 

Frustrée, elle a posté un tweet sur ce thème, déclenchant de nombreuses réactions.

 

Pour Mme Muheiri et ses partisans, les étrangers se doivent de respecter les coutumes locales sinon ils devraient être condamnés à une amende.

 

Et Mme Rayyes trouve "non civilisée" les attitudes de femmes qui se baladent dans les centres commerciaux habillées de "rien de plus qu'une chemise ou d'un mini short qui révèle leurs sous-vêtements." "Je n'accepte pas cela et je ne vais pas me taire", dit-elle.

 

Une recherche sur le compte Twitter #UAEdresscode montre un flot de commentaires favorables ou opposés à la campagne.

 

"Chaque expatrié aux Emirats arabes unis doit respecter la culture du pays. Nous respectons les règles de leurs pays et ils doivent faire la même chose en retour", dit l'un des commentaires.

 

"Interdire débardeurs ou jupes dans les centres commerciaux des Emirats arabes unis est aussi ridicule qu'interdire le niqab dans les rues de France", estime un autre participant au débat, qui ne voit pas l'utilité de la campagne.

 

"Expatriés et touristes, personne ne pointe une arme sur vous pour venir vivre dans le pays ou le visiter et si vous ne pouvez pas respecter ses valeurs nous n'avez qu'à le quitter", écrit un autre.

 

 

 

L'écrasante majorité des femmes de la région portent le voile intégral noir, révélant seulement les mains et le visage, tandis que la plupart des hommes s'habillent d'une robe blanche connue sous le nom de "thoub."

 

La population locale est toutefois minoritaire dans son propre pays. Selon les dernières estimations du gouvernement, seulement environ 11% des quelque 8,2 millions d'habitants des Emirats sont autochtones.

L'alcool, bien qu'interdit par l'islam, est servi dans les bars des hôtels et des clubs de Dubaï et Abou Dhabi et la viande porcine est disponible dans les supermarchés dans des sections réservées aux non musulmans.

 

 

Selon la psychologue Nadia Bouhanad, la campagne, qui a eu de l'écho sur la grand public et dans la presse, révèle "une crainte des Emiratis de perdre leurs valeurs sociales." "Nous ne sommes contre les étrangers, nous leurs demandons simplement de montrer un peu de respect pour notre culture", dit à l'AFP l'un des partisans de la campagne qui se présente sous le nom d'Ibn Thaleth.

 

Les Emirats arabes unis ont beau être le plus libéral des pays du Golfe, le spectacle de tenues légères des étrangers et les gestes amoureux en public dérangent la population locale.
 
Deux femmes émiraties sont allées jusqu'à lancer une campagne sur internet intitulée "code vestimentaire des Emirats" contre les attitudes "répugnantes" des femmes occidentales auxquelles elles...

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