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À La Une - Révolte

Syrie : manifestations massives à Alep et Idleb

Annan a décidé de se rendre prochainement en Syrie ; l'aviation bombarde des localités kurdes hostiles à Assad.

A Binneche, dans la province d'Idleb, une vingtaine de manifestants syriens ont porté de grandes lettres de l'alphabet latin en carton pour former des phrases en anglais : "We are not terrorists" (nous ne sommes pas des terroristes) et "Our demand is freedom" (nous voulons la liberté) ainsi qu'un SOS. AFP/YOUTUBE

Des manifestations massives d’opposants au régime syrien ont eu lieu, vendredi en Syrie, notamment à Alep et Idleb, dans le nord, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants.

 

Peu touchée jusqu'à présent par le mouvement de contestation, Alep, la deuxième ville du pays, a été le théâtre vendredi de manifestations rassemblant des dizaines de milliers de personnes.

"Il s'agit des manifestations les plus importantes à Alep" depuis le début de la révolte en mars 2011, a indiqué le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui y avait déjà souligné l'ampleur des manifestations la semaine dernière.

 

Un manifestant y a été tué et des dizaines d'autres ont été blessés par les forces régulières qui ont tiré à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes sur les protestataires. Trois autres civils, dont deux enfants, ont été tués dans cette même ville par des tirs, mais pas dans les manifestations.

 

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), "des dizaines de milliers de manifestants ont également défilé" dans les localités de Maaret al-Noman, Kafrnoubol, Saraqeb, Hass et Sargé, tenues par les rebelles, a indiqué M. Abdel Rahmane.

 

A Binneche, dans cette même province, sous les applaudissements de centaines de manifestants, une vingtaine de personnes ont porté de grandes lettres de l'alphabet latin en carton pour former des phrases en anglais : "We are not terrorists" (nous ne sommes pas des terroristes) et "Our demand is freedom" (nous voulons la liberté).

 

Le régime de Bachar el-Assad ne reconnaît pas l'ampleur du mouvement de contestation et attribue les violences dans le pays à des "terroristes".

 

Malgré les bombardements et les tirs, des milliers de manifestants ont également défilé à Homs et Hama (centre), Deir Ezzor (est) et à Deraa, berceau de la contestation dans le sud. Onze personnes ont péri dans ces régions, selon l'OSDH.

 

Les militants pro-démocratie avaient appelé à manifester vendredi sous le slogan "Notre prochain rendez-vous, Damas", appelant à intensifier le mouvement dans la capitale, quadrillée par les agents de sécurité.

 

Dans l'après-midi, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants dans le quartier historique de Midane à Damas, toujours selon l'OSDH qui a fait état de plusieurs autres manifestations dans la capitale et sa banlieue où un enfant a été tué par un tireur embusqué à Irbine.

 

A l'aube, des manifestants étaient descendus dans la rue dans plusieurs quartiers populaires -Tadamone, Fahamé, Tabbalé, al-Assali, Jobar- pour rendre hommage à l'Armée syrienne libre (ASL, formée essentiellement de déserteurs).

"L'Armée syrienne libre arrive. Fuyez, vous les lâches chabbiha!", pouvait-on une pancarte dans le quartier rebelle d'al-Assali, en référence aux milices civiles du régime.

 

Depuis le début de la révolte, les localités et quartiers périphériques de Damas sont à la pointe de la contestation -notamment Douma, Harasta, Mouadamiyé, et plus récemment Zabadani, Barzé- tandis que le centre reste peu touché, la répression y étant particulièrement importante.

 

Parallèlement, des hélicoptères de l'armée syrienne ont bombardé vendredi pour la première fois des localités kurdes hostiles au régime de Bachar el-Assad près de la frontière avec la Turquie, a rapporté l'OSDH. "C'est la première fois que cette zone, désignée sous le nom de la montagne des Kurdes, est la cible de bombardements aériens. Il s'agit d'une zone montagneuse très escarpée où les chars n'accèdent pas facilement", a indiqué à l'AFP le président de l'OSDH, qui fait état d'une vingtaine de blessés parmi les habitants.

"Avant, les hélicoptères survolaient la zone. Aujourd'hui, c'est l'opération la plus violente" contre les villages de Kansebba, Kabbané, Marj al-Zawiya, Doueirké et Eido, qui se situent entre 6 et 25 km de la frontière turque, a précisé M. Abdel Rahmane de l'OSDH. "Avec leurs mitrailleuses lourdes, les hélicoptères visent des cibles précises pour tenter de nettoyer la zone en vue de permettre aux transports de troupes de lancer un assaut terrestre et déloger les rebelles", a-t-il ajouté.

 

Selon l'OSDH, plus de 12.000 personnes ont péri en Syrie depuis mars 2011, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales qui répriment dans le sang une contestation populaire inédite contre le régime.

 

Alors que la trêve entrée en vigueur il y a plus d'un mois est quotidiennement violée, l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan a décidé de se rendre prochainement en Syrie. Son porte-parole Ahmad Fawzi a indiqué vendredi que M. Annan finalisait les préparatifs de son départ, tout en refusant d'en dire plus, notamment sur la date de la visite, pour des raisons de sécurité.

 

Par ailleurs, des diplomates d'une soixantaine de pays ont étudié jeudi à Abou Dhabi un plan Marshall visant à éviter l'effondrement de l'économie syrienne en cas de chute du régime et de prise du pouvoir par le CNS.

Des manifestations massives d’opposants au régime syrien ont eu lieu, vendredi en Syrie, notamment à Alep et Idleb, dans le nord, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants.
 
Peu touchée jusqu'à présent par le mouvement de contestation, Alep, la deuxième ville du pays, a été le théâtre vendredi de manifestations rassemblant des dizaines de...
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