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Liban - Sérail

Mikati « rassuré » par le déploiement de l’armée à Tripoli

Le PM définit les trois causes de l’embrasement dans la capitale nordiste et assure qu’il sera candidat en 2013.

Le PM conférant avec l’ambassadrice Connelly. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre Nagib Mikati a longuement évoqué hier la situation à Tripoli, ainsi que d’autres sujets brûlants de l’heure, au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes.
Réaffirmant avec insistance que la présence d’armes dans les villes était inacceptable, le locataire du Sérail a mis en garde : « Nous sommes sur un volcan, la situation dans la région évolue très vite et cela peut toucher le Liban », a-t-il déclaré, se disant toutefois « plus rassuré » après le déploiement de la troupe. « Il y a un cessez-le-feu à Tripoli, les troubles qui ont eu lieu ces deux derniers jours sont finis et le sit-in place Nour va être levé », a-t-il ajouté, indiquant avoir rencontré « tous les responsables politiques concernés à Tripoli ainsi que les dirigeants salafistes qui ont convenu de cesser le feu ».
Pour M. Mikati, trois raisons expliquent les incidents de Tripoli. D’abord, l’affaire des islamistes arrêtés dans le cadre de Nahr el-Bared il y a cinq ans et qui n’ont toujours pas été jugés. « Le ministre de la Justice m’a affirmé que le rapport de 660 pages du procureur général, qui sera suivi de l’acte d’accusation, sera publié bientôt. À ce moment-là, une partie des personnes arrêtées sera libérée », a-t-il expliqué.
Deuxième raison : les conditions de l’arrestation de Chadi Mawlaoui par les hommes de la Sûreté générale samedi dernier. « Une enquête est menée avec l’officier incriminé avant les mesures disciplinaires », a-t-il précisé, insistant sur le fait que l’affaire est désormais entre les mains de la justice et qu’il n’entend pas se prononcer davantage sur cette question. Il a ainsi refusé de confirmer ou d’infirmer l’information selon laquelle un service de renseignements occidental a participé à l’arrestation du salafiste.
Sauf que M. Mikati avait critiqué vertement la façon dont M. Mawlaoui avait été arrêté. « Il s’agit d’une violation des bureaux d’un ministre (...), c’est aussi inacceptable », avait-il déploré. Rappelons que Chadi Mawlaoui, accusé d’activités terroristes, avait demandé une aide financière auprès de l’association Safadi pour un traitement coûteux requis par l’hôpital où se fait soigner sa petite fille, gravement malade. Samedi, il a été entraîné dans un traquenard dans les bureaux de l’association Safadi par un agent de la Sûreté générale, qui s’est fait passer pour un employé de l’association, lui demandant de se présenter pour récupérer l’aide financière qui lui a été consentie. Mawlaoui s’est présenté au rendez-vous, pour être aussitôt intercepté par les agents de la Sûreté, qui s’en sont également pris au directeur de l’association alors qu’il exprimait son agacement face à ce moyen détourné.
Troisième raison invoquée par le Premier ministre : les troubles et les tensions perpétuelles qui existent depuis toujours entre les quartiers sunnite de Bab el-Tebbaneh et alaouite de Jabal Mohsen.
« Nous faisons gagner l’opprimé, mais pas au détriment de la justice ; nous aidons ceux qui n’ont presque rien, mais pas au détriment de la sécurité et du prestige de l’État », a tenu à dire le PM.
Par ailleurs, Nagib Mikati a reconnu que la situation en Syrie « influe » sur le Liban « parce que les deux pays sont grandement imbriqués », rappelant sa détermination à continuer à abonder dans la politique de distanciation par rapport au voisin syrien. Il en a profité pour évoquer les relations « solides » avec le président de la Chambre Nabih Berry. « Je suis convaincu qu’il souhaite le succès du gouvernement », a-t-il dit.
Enfin, et contrairement à ce que le chef de l’État (qui a reçu le PM hier) avait indiqué dans une interview accordée à nos confrères d’al-Liwa’, Nagib Mikati a assuré hier qu’il était candidat aux législatives 2013, tout en reconnaissant que la proportionnelle serait difficile à imposer, du moins dans sa globalité.
Signalons enfin que M. Mikati s’est entretenu avec l’ambassadrice des États-Unis, Maura Connelly.
Le Premier ministre Nagib Mikati a longuement évoqué hier la situation à Tripoli, ainsi que d’autres sujets brûlants de l’heure, au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes. Réaffirmant avec insistance que la présence d’armes dans les villes était inacceptable, le locataire du Sérail a mis en garde : « Nous sommes sur un volcan, la situation...

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