Hala Samaha.
« Mon projet consiste à réhabiliter les anciens logements au Liban. En fait, ces logements ont été construits en majorité à des périodes où l’énergie était une source abondante et ne représentait pas une priorité. Aujourd’hui, l’énergie s’impose comme un problème menaçant dans le contexte libanais et un fardeau considérable pour le budget de l’État », explique Émilio Sassine, 24 ans, ingénieur énergétique et doctorant en 2e année à HEI, école des Hautes études d’ingénieur à Lille, en France. L’objectif du jeune lauréat est de réhabiliter ces maisons en améliorant l’efficacité énergétique des équipements et en introduisant des systèmes de production énergétique décentralisée. « L’idée de base, ajoute Émilio Sassine, est issue de ma participation au projet du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) “The energy efficiency house doctor”, avec l’ingénieur Alexandre Geahchan. » Concernant la réalisation de son projet, il précise : « Je pense que les difficultés ne seront pas négligeables dans un pays où les préoccupations géopolitiques passent avant les préoccupations environnementales et énergétiques. Il faut sensibiliser les Libanais à ce sujet afin de créer une sorte d’économie verte dans le pays. » Émilio poursuit : « Par ailleurs, ce qui constituerait un vrai défi pour moi, c’est de pouvoir gérer mon temps entre mon travail de thèse, assez dur, et la création de l’entreprise. Mais ma confiance en moi et en Dieu est grande. » Il explique : « Ma motivation initiale est basée sur mon amour pour mon pays. Je pense que le Liban a besoin de gens capables de changer les choses. »
Emilio Sassine.
Sassine a rencontré les organisateurs de Paceim par hasard, au cours d’une journée de doctorants au sein de sa faculté. « Je croyais qu’il’était trop tôt pour moi de présenter mon projet, mais les responsables du stand m’ont encouragé à le faire, raconte-t-il. Je trouve que Paceim est une très bonne initiative pour les pays du pourtour méditerranéen puisque ce programme permet aux jeunes de lancer de nouveaux projets – de plus, il crée des emplois – et de favoriser le développement dans leurs pays. »
La création d’un village écotouristique
Hala Samaha, 32 ans, est la seconde lauréate du programme Paceim. Titulaire d’un doctorat en biologie cellulaire et moléculaire des plantes de l’université Jules Verne, en Picardie, elle est enseignante chercheuse à la faculté des sciences de l’Université libanaise. « Je donne des cours à l’UL. Mais je finalise encore mes papiers pour l’obtention de la nationalité en France », confie-t-elle. À travers le projet qu’elle a proposé, la jeune femme cherche à sensibiliser les gens au développement durable. « Je veux créer un village écologique qui sera un endroit de récréation complètement bio. » Son idée à la base s’inspire des projets environnementaux en France. « La difficulté fut de pouvoir adapter un projet de ce genre à la société libanaise. » Hala est consciente que le pari n’est pas gagné. « Je sais bien que la route sera longue, mais je compte rentrer au Liban dans deux mois et commencer les travaux. » La jeune femme choisit de rester optimiste. « J’espère que la situation sécuritaire sera stable au Liban pour pouvoir réaliser tous les projets qui nous tiennent à cœur. »
