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À La Une - La femme de la semaine

Basma, fille du roi Saoud, petite-fille du roi Abdelaziz: Ce que j'aimerais changer en Arabie...

La princesse saoudienne évoque cinq demandes...

Pour Basma bent Saoud ben Abdelaziz, ce sont les droits et les libertés pour tous les citoyens qui sont cruciaux en Arabie.

"Je parle en tant que fille du roi Saoud, l'ancien dirigeant de l'Arabie saoudite. Mon père a fondé les premières universités pour femmes dans le royaume, a supprimé l'esclavage et a tenté d'établir une monarchie constitutionnelle qui sépare la position du roi de celle du Premier ministre. Mais, c'est avec tristesse que je dois dire que mon pays bien-aimé n'a toujours pas accompli cette promesse."

 

La princesse Basma bent Saoud ben Abdelaziz, fille du roi Saoud ben Abdelaziz Al Saoud, petite-fille du roi Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al Saoud, assure à la BBC qu'elle aimerait voir plusieurs changements en Arabie. "En tant que fille, sœur, (ancienne) épouse, mère, femme d'affaires et journaliste, telles sont les choses que j'aimerais voir changées" dans le royaume. Des demandes regroupées en cinq points :

 

 

1- La Constitution

 

 

"J'aimerais voir une Constitution qui traite tous les hommes et les femmes sur un pied d'égalité. Une Constitution qui servirait aussi de guide pour nos lois civiles et notre culture politique". Pour préciser ce point, la princesse, divorcée et vivant avec trois de ses cinq enfants à Londres, donne un exemple : "Aujourd'hui, dans les tribunaux saoudiens, toutes les décisions sont prises sur la base de l'interprétation individuelle du Coran par un juge. Cela dépend entièrement de ses croyances personnelles et non de principes universels ou d'une Constitution écrite".

Basma bent Saoud ben Abdelaziz assure qu'elle n'appelle pas à l'établissement d'un système occidental mais à une "adaptation de ce système conformément à nos besoins et à notre culture".

 

 

2- Les lois sur le divorce 


"Je crois fermement que les lois actuelles sur le divorce sont abusives", martèle la princesse. Aujourd'hui en Arabie, une femme ne peut divorcer que si elle paie une grosse somme d'argent (allant jusqu'à des dizaines de milliers de dollars) ou si elle trouve quelqu'un prêt à témoigner des raisons pour lesquelles elle demande le divorce, explique Basma bent Saoud ben Abdelaziz, 47 ans. Or, pour la princesse, cette deuxième condition est "impossible" à réaliser étant donné que ces raisons sont le genre de sujets qui restent dans le domaine privé.

Ces lois sont en contradiction avec le Coran, sur lequel nos lois devraient être basées, et qui stipule que la femme peut divorcer à partir du moment où existent des "différends irréconciliables", ajoute la princesse. 

 

 

3- Révision du système éducatif

 

Le traitement des femmes aujourd'hui en Arabie est le résultat direct de l'éducation reçue par nos enfants, garçons et filles, dans les écoles, explique la princesse, propriétaire de chaînes de restaurants en Arabie et à Londres.

"On inculque à nos jeunes que la position de la femme dans la société est inférieure avec un rôle se limitant à servir sa famille et à élever ses enfants", ajoute la princesse. Pire : "On leur apprend que les anges jetteront un sort à la femme si elle ne se soumet pas aux besoins de son mari qu'elle devrait adorer après Dieu." Les petites filles sont également interdites d'éducation physique, poursuit-elle estimant que cette idéologie est abusive et provient d'une mauvaise interprétation du Coran.

 

La princesse déplore également un système éducatif concentré sur les sujets religieux comme le hadith (paroles du prophète), le fiqh (jurisprudence islamique), le tafssir (interprétation du Coran) et bien sûr le Coran. "Cela laisse notre jeunesse vulnérable aux idéologies fondamentalistes qui ont mené au terrorisme".

 

 


4- Réforme des services sociaux


Pour cette Saoudienne éduquée au Liban (avant la guerre civile en 1975), en Grande-Bretagne puis en Suisse, le ministère des Affaires sociales tolère la cruauté envers les femmes au lieu de les protéger. Elle explique que les seules maisons de refuge vers lesquelles les femmes abusées peuvent se tourner relèvent de l'Etat. Dans ces maisons, on leur dit toujours qu'en demandant refuge, ces femmes font honte à leur famille. Si ces femmes abusées viennent de familles puissantes, elles sont renvoyées chez elles par peur de la colère d'un patriarche puissant, poursuit-elle. En conséquence, nous avons vu beaucoup de cas de suicides de femmes éduquées, de docteurs et de scientifiques renvoyées chez elles, déplore Basma bent Saoud.

"Pour protéger les Saoudiennes, nous avons besoin de maisons de refuge indépendantes où les droits des femmes sont soutenus par des lois fortes qui pourraient passer outre les traditions familiales", déclare-elle.

Et de marteler : "Le ministère des Affaires sociales non seulement abuse les droits des femmes mais est aussi une des raisons pour lesquelles la pauvreté croît dans le royaume. En raison du système corrompu qui manque de transparence, plus de 50% de notre population est pauvre et dans le besoin, bien que l'Arabie soit l'un des pays les plus riches de la planète."



5- Le rôle du Mahram (chaperon)


Les Saoudiennes ne peuvent pas se déplacer ou voyager sans un mahram, un chaperon qui est en général un parent de la gent masculine. "Le seul but d'une telle loi est de limiter la liberté de mouvement des femmes. Cela non seulement fait des femmes des enfants mais les transforme en un fardeau pour les hommes et la société", estime la princesse Basma. 

Aujourd'hui, les femmes en Arabie n'ont pas le droit de conduire. Les observateurs occidentaux semblent se concentrer sur ce sujet, alors qu'il y a des droits plus essentiels que nous devrions obtenir, poursuit la nièce du roi Abdallah d'Arabie.

"Je suis sûrement pour que les femmes puissent conduire mais je ne crois pas que le moment soit propice pour changer cette loi. Dans le climat actuel, si une femme conduit, elle pourrait être arrêtée, harcelée, battue ou même sujette au pire pour qu'elle +apprenne sa leçon+." Et e poursuivre : "Je suis contre le droit de conduire pour la femme saoudienne tant que nous ne sommes pas suffisamment éduqués et tant que nous ne bénéficions pas de lois qui nous protègent" d'éventuelles représailles.

 

"De manière générale, ce sont les droits et les libertés pour tous les citoyens qui sont cruciaux en Arabie. De ceux-là émaneront les droits des femmes", conclut Basma bent Saoud ben Abdelaziz.

 

La fille cadette de l'ancien roi d'Arabie a toujours milité pour les réformes dans son pays. Les articles qu'elle publie dans son blog lui ont valu une pluie de critiques de la part des responsables du royaume wahhabite qui, selon elle, ont plusieurs fois censuré ses écrits.



Pour Mémoire :

 

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"Je parle en tant que fille du roi Saoud, l'ancien dirigeant de l'Arabie saoudite. Mon père a fondé les premières universités pour femmes dans le royaume, a supprimé l'esclavage et a tenté d'établir une monarchie constitutionnelle qui sépare la position du roi de celle du Premier ministre. Mais, c'est avec tristesse que je dois dire que mon pays bien-aimé n'a toujours pas...

commentaires (5)

Cher Jack...bien dit...c'est du domaine du ridicule...

GEDEON Christian

05 h 49, le 13 avril 2012

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Commentaires (5)

  • Cher Jack...bien dit...c'est du domaine du ridicule...

    GEDEON Christian

    05 h 49, le 13 avril 2012

  • Attendre que l’éducation évolue et que les lois deviennent équitables avant de donner aux Saoudiennes le droit de conduire, c’est un peu comme promettre de remettre ses armes à l’Etat lorsqu’Israël aura évacué la Palestine. C’est rédiger un chèque encaissable aux calendes Italiennes. Tintarella, tu as gagné.

    Jack Hakim

    13 h 45, le 12 avril 2012

  • Elle a du courage. Quand aux changements, qui vivra verra...

    SAKR LEBNAN

    13 h 39, le 12 avril 2012

  • - - Tintarella di Luna ...

    JABBOUR André

    09 h 29, le 12 avril 2012

  • Que Dieu lui prête longue vie à la princesse Basma et la protège de tous les radicaux vindicatifs qui ne manqueront pas de pointer leur faciès haineux, leur gros nez adipeux, leurs doigts boudinés et leur bedaine flatulente.

    Paul-René Safa

    09 h 05, le 12 avril 2012

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