Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Damas mis à l’épreuve aujourd’hui

Accusé maintes fois par les Occidentaux de ne pas tenir ses engagements, Damas a annoncé la fin de ses opérations militaires pour ce matin, date butoir fixée par le plan Annan.

Le centre commercial Muhazzab Rajub de Homs a été complètement détruit lors des combats. SHAAM NEWS NETWORK/AFP

Le régime syrien, qui réprime dans le sang la contestation depuis plus d’un an, a annoncé la fin de ses opérations militaires pour ce matin, jour de l’ultimatum fixé par le plan Annan pour un cessez-le-feu. Accusé à plusieurs reprises par la communauté internationale de ne pas tenir ses engagements, Damas sera mis à l’épreuve aujourd’hui à 06h00. « Après que nos forces armées eurent mené à bien leur mission de combattre les actions criminelles des groupes terroristes et d’affirmer le contrôle de l’État, elles décident de mettre fin à cette mission à partir de jeudi matin (aujourd’hui) », a indiqué hier un responsable du ministère de la Défense. Il a toutefois précisé que l’armée resterait prête « à répondre à toute agression des groupes terroristes armés », en référence aux rebelles qui doivent eux aussi faire taire leurs armes aujourd’hui.

 

Au même moment, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, a annoncé avoir reçu une lettre du régime faisant état du même engagement. Après avoir accusé mardi Damas de ne pas retirer ses chars mais de les déplacer pour de nouvelles offensives et reproché au régime de n’avoir envoyé « aucun signe de paix », M. Annan a vu hier de nouvelles raisons d’espérer. « Si tout le monde respecte (le cessez-le-feu), je pense qu’à partir de 06h00 heures jeudi 12 avril, nous devrions voir une nette amélioration de la situation sur le terrain », a-t-il déclaré lors d’une visite à Téhéran, grand allié de Damas. M. Annan s’adressera au Conseil de sécurité de l’ONU ce matin à 10h00 par vidéoconférence depuis Genève. La Russie, grande alliée du régime de Bachar el-Assad, a dit prendre acte de la promesse de Damas, estimant que c’était désormais « au tour de l’opposition armée » de se conformer au cessez-le-feu.

 

Avant l’annonce de Damas, plusieurs pays occidentaux avaient exprimé leur lassitude face aux louvoiements du régime syrien et restent sceptiques quant aux promesses syriennes. La crise a été au menu des discussions du G8, réuni hier à Washington. La secrétaire d’État Hillary Clinton a ainsi jugé « alarmante » la poursuite des violences, à l’ouverture de la réunion. Auparavant, les États-Unis avaient prévenu qu’ils jugeraient le régime syrien sur « ce qu’il fait, pas sur ce qu’il dit ».

 

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a appelé la Russie à prendre ses distances avec la répression en cours en Syrie et espéré que le G8 adresse un message fort à Damas. De même, la Chine s’est dit « profondément inquiète » de la poursuite des violences et a appelé Damas ainsi que l’opposition à appliquer le plan de paix de M. Annan. De son côté, la Ligue arabe a annoncé que son comité ministériel en charge de la Syrie doit se réunir le 18 avril à Doha.

 

La répression continue...

Sur le terrain, aucun signe d’accalmie ne pointait en effet à l’horizon. À quelques heures de l’arrêt prévu des violences, les forces massivement déployées dans certaines localités menaient de nouvelles opérations, notamment à Homs, Deraa, Alep et Deir ez-Zor, tuant 14 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). D’après des militants sur place, la ville de Rastan, dans la province de Homs, était aussi bombardée depuis l’après-midi. « À la veille de l’heure limite pour la mise en place totale du cessez-le-feu en Syrie, il n’y a aucun signe sur le terrain que le régime se conforme » aux conditions de M. Annan, a souligné le Conseil national syrien (CNS). La coalition de l’opposition a indiqué cependant qu’elle restait pour sa part « engagée à respecter le cessez-le-feu ».

 

À la frontière turque, pour la deuxième fois cette semaine, des tirs des forces syriennes ont atteint hier un camp de réfugiés sans faire de victimes, selon les médias turcs, alors qu’ils avaient fait six blessés lundi, dont deux Turcs. Ces incidents ont provoqué une escalade verbale entre les deux voisins, autrefois alliés, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan mettant en garde Damas de ne pas pousser son pays « à bout ». « Ce à quoi nous ne voulons pas penser, c’est d’entrer là-bas. Mais si quelqu’un peut nous forcer à une telle chose, ce serait le régime syrien », a-t-il lancé selon des propos rapportés par la presse turque. Les médias y ont vu des velléités d’Ankara d’intervenir chez son voisin en créant une zone-tampon, afin de pouvoir contenir en sol syrien un afflux massif de réfugiés (environ 25 000 personnes).

Le régime syrien, qui réprime dans le sang la contestation depuis plus d’un an, a annoncé la fin de ses opérations militaires pour ce matin, jour de l’ultimatum fixé par le plan Annan pour un cessez-le-feu. Accusé à plusieurs reprises par la communauté internationale de ne pas tenir ses engagements, Damas sera mis à l’épreuve aujourd’hui à 06h00. « Après que nos...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut