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L’euthanasie, crime ou droit de mourir dans la dignité ?

La position des religions monothéistes

« La position de l’Église est constante, affirme le père Charbel Batour, s.j., PhD Christian Ethics. Elle part d’un principe profondément biblique : la vie humaine est sacrée et mystérieuse, elle est un don de Dieu. L’homme ne peut détruire ce qu’il n’est pas capable ce créer. La vie humaine, qui ne saurait se réduire au biologique, est un mystère, une compréhension ouverte et inachevée. La mort l’est aussi. Il nous semble souvent comprendre son essence. En évoquant “la mort bonne ou douce”, il est évident que nous visons l’arrêt des souffrances d’un proche, qu’on croit pouvoir soulager. Mais en fait, que sait-on de la mort ? Peut-on prétendre qu’elle équivaut à l’absence de la vie dans le corps biologique ? Est-on vraiment sûr qu’on soulage la souffrance d’un malade quand on met fin à sa vie ? »
Et le père Batour de préciser : « Le corps humain complexe, siège de la vie et de la mort, échappe encore en grande partie à la médecine et à sa compréhension scientifique. Aussi, l’Église, par respect du corps humain, ne prêche ni l’euthanasie ni l’acharnement thérapeutique. » Et d’ajouter : « Tout en demeurant attachée à l’interdiction de toute forme d’homicide, l’Église s’est toujours prononcée pour un soin raisonnable et humain qui n’implique aucunement l’obligation de maintenir la vie à tout prix. Quand on ne peut plus lutter contre la maladie, il reste un combat à mener encore contre la souffrance. Les soins palliatifs, encouragés par l’Église, désignent cet accompagnement médical, familial, spirituel qui peut permettre au malade qui sait sa mort prochaine d’alléger sa douleur et de vivre dans la paix ses derniers jours. »
Dans ce contexte, feu le pape Jean-Paul II n’avait-il pas refusé une trachéotomie en fin de vie ? C’est l’affirmation que le renoncement à des moyens disproportionnés n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie. C’est plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort.
Pour ce qui est de l’islam, cheikh Mohammad Nokkari, juge auprès du tribunal chérié, déclare que « la vie humaine est sacrée ». « Elle représente l’œuvre divine la plus importante, ajoute-t-il. Dieu seul la reprend dans les conditions qu’il veut, d’autant plus que l’on peut toujours s’attendre à une guérison, même dans les cas désespérés. L’euthanasie est interdite par la charia. Elle correspond à un meurtre, quand bien même que le médecin agirait à la demande du patient et pour le soulager. Se soigner fait partie du permis et nullement de l’obligatoire. Laisser le patient mourir naturellement, ne pas lui imposer des soins médicaux, même dans les cas où on espèrerait la guérison, est tout à fait licite. Cependant, une situation particulière est soulevée par les juristes consultés sur la mort cérébrale. Dans ce cas, et après consultation de trois médecins spécialistes certifiant la mort clinique, l’islam permet alors de débrancher les appareils de réanimation, en laissant le malade mourir naturellement. »
« La position de l’Église est constante, affirme le père Charbel Batour, s.j., PhD Christian Ethics. Elle part d’un principe profondément biblique : la vie humaine est sacrée et mystérieuse, elle est un don de Dieu. L’homme ne peut détruire ce qu’il n’est pas capable ce créer. La vie humaine, qui ne saurait se réduire au biologique, est un mystère, une...