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Moyen Orient et Monde

Tension à la frontière turco-syrienne avant une visite de Kofi Annan

Le gouvernement envisage plusieurs scénarios, dont celui d’une zone-tampon entre les deux pays, selon les médias locaux.

La tension était vive hier à la frontière entre la Turquie et la Syrie où, pour la première fois, des tirs en provenance de Syrie ont fait des blessés sur le sol turc, un incident qui provoque la colère d’Ankara.


Quatre réfugiés syriens et deux membres du personnel turc d’un camp de réfugiés proche de la ville turque de Kilis ont en effet été blessés hier matin par ces tirs, a déclaré à l’agence de presse Anatolie le gouverneur de Kilis Yusuf Odabas. À la suite de cet incident, un responsable de haut rang du ministère turc des Affaires étrangères a appelé au téléphone le chargé d’affaires syrien pour « demander que ces tirs cessent immédiatement », a souligné un diplomate turc.


M. Odabas a également indiqué que les troubles avaient débuté dans la matinée avec l’arrivée en Turquie de Syriens blessés dans des affrontements entre rebelles et forces régulières du côté syrien de la frontière. Des réfugiés ont alors tenté de sortir du camp de Kilis pour venir en aide à leurs compatriotes et manifester contre le régime du président Bachar el-Assad, et c’est dans ces conditions qu’ils ont été blessés par les tirs provenant de Syrie, a expliqué le gouverneur. M. Odabas a précisé que 21 blessés arrivés de Syrie avaient été hospitalisés hier à Kilis, mais que deux de ces réfugiés avaient succombé à leurs blessures.


Ces incidents interviennent à la veille d’une visite éclair de l’émissaire international pour la Syrie Kofi Annan, qui doit se rendre aujourd’hui dans deux camps de réfugiés installés à Hatay. La Turquie a installé des camps dans trois provinces limitrophes de la Syrie, qui abritent actuellement près de 25 000 Syriens. Et leur nombre ne cesse d’augmenter en raison des opérations de l’armée syrienne contre des agglomérations proches de la frontière turque.


La Turquie s’inquiète de l’afflux des réfugiés et a menacé par la voix de son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, très critique du régime syrien avec lequel son gouvernement islamo-conservateur avait forgé une étroite coopération avant de couper les ponts, de prendre des « mesures », sans préciser lesquelles, si Damas ne mettait pas fin aux violences. Hier, le journal libéral Milliyet affirmait que si le nombre des réfugiés syriens en Turquie dépasse les 50 000, Ankara envisagera la création de « couloirs humanitaires » à la frontière, protégés par l’armée turque. Pour la Turquie, la propagation sur une large échelle des violences à la ville d’Alep, proche de la frontière turque, constituerait une « ligne rouge » pour la sécurité nationale turque. La sécurité de ces couloirs, qui seraient créés dans le no man’s land entre les deux pays ou à la lisière du territoire syrien, serait assurée par l’armée turque, selon Milliyet.


Par ailleurs, les sénateurs américains John McCain et Joe Lieberman, qui rencontraient hier à Ankara le président turc Abdullah Gül, ont prévu également de se rendre aujourd’hui dans le sud de la Turquie, dans la province de Hatay, pour visiter des camps de réfugiés, d’après une source diplomatique. Dans un entretien en mars, John McCain avait estimé que l’opinion publique mondiale allait faire davantage « pression » en faveur d’une intervention militaire internationale.
(Source : AFP)

La tension était vive hier à la frontière entre la Turquie et la Syrie où, pour la première fois, des tirs en provenance de Syrie ont fait des blessés sur le sol turc, un incident qui provoque la colère d’Ankara.
Quatre réfugiés syriens et deux membres du personnel turc d’un camp de réfugiés proche de la ville turque de Kilis ont en effet été blessés hier matin par...

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